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JUDITH










- mais je vous dit que si j'ai déjà finit cette putain de boîte c'est que j'en avais besoin.

Je me sens tellement bête. Dans une pharmacie, entourée de gens qui ont bien plus que les moyens nécessaires pour vivre, je m'énerve toute seule contre une pharmacienne depuis bientôt quarante minutes sous l'œil amusé des aristocrates.

La femme reste de marbre en face de moi et je me demande sincèrement si elle ne s'est pas endormie.

- madame, je vous cause bordel. J'en ai besoin pour vivre, c'est indispensable.

La seule chose qui bouge chez elle, c'est sa poitrine qui se gonfle et se dégonfle quand elle inspire et expire.

Je ne vois pas à quoi ça sert de s'acharner contre une cause déjà perdue. Il faut croire que je suis née pour embêter les gens.

- je vous l'ai déjà dit, et je vous le répète mademoiselle Cameron, mais on ne peut pas vous vendre un produit si vous n'avez pas les moyens de le payer entièrement.

Retenez moi parce-que je vais la giffler.

- mais si je n'avale pas ces putains de pilule, je crève.

La dame me regarde dans les yeux, sans aucune émotions. Je me retourne pour prendre l'air et essayer d'apaiser mes nerfs. Tout les regards sont braqués sur moi, j'ai sincèrement l'impression d'être une bête de foire.

Je me mord la lèvre pour éviter d'insulter qui que ce soit et sort de la petite pharmacie en bousculant les gens sur mon passage.

En sortant, je me pose contre un muret et allume une cigarette. Au moment où je tire une taffe, une camionnette blanche passe au même moment et le logo de la croix verte y est en gros dessus.

Le portail s'ouvre, et le camion s'avance. Si j'arrive à accéder à la réserve, j'aurai mon médicament.

Non, non Judith.

Tu n'as pas le droit.

Le portail se referme petit à petit, puis je ne tiens plus. Je me lève d'un bon et écrase mon mégot avec la semelle de ma chaussure, et en courant je passe au dernier moment entre le portail électrique qui se refermait.

Je me cache derrière un pillié, un monsieur décharge la camionnette. Je jette un coup d'œil, il a dans les mains un carton rempli de gliclazide, ce dont j'ai le plus besoin.

J'attends que le monsieur le dépose dans l'entrepôt, puis il remonte dans le camion.

Il faut que je me dépêche.

Je coure jusqu'au petit entrepôt, et m'approche du paquet de médicaments. Je détruit l'emballage plastique et prends le plus de boîte possible, je ne relève mais cogne quelqu'un.

Le monsieur est là, devant moi. Les bras croisé avec un sourcil levé.

J'ai un léger rictus de gêne.

- vous savez monsieur, on peut s'arranger, j'ai de quoi vous payez...

C'est faux...





























our tourmented souls // JAVON WALTONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant