—Alors c'est bien là ? Me murmurai-je à moi même, ébahie.
Je restais interdite devant l'édifice qui me faisait face. C'est la première fois que je voyais un dojo dans la vraie vie. Ce bâtiment peut sembler anodin car rien ne le différencie des autres au premier abord, mais l'ambiance qui plane autour de lui me procurait un certain sentiment de fraîcheur.
Je regardais à nouveau l'écran de mon téléphone pour vérifier que j'étais au bon endroit, mon sac de sport contenant mes affaires pour deux jours dans la main gauche.
Lorsque je suis rentrée après les cours pour les récupérer, à mon plus grand étonnement les trois sorcières se sont contentées de me toiser sans émettre leurs avis. Moi qui était sûre que mon découchage allait provoquer un remue ménage sans précédent, je m'étais bien trompée. C'est peut-être parce que c'était Papa qui m'avait donné la permission de passer la nuit chez mon amie, qu'elles n'avaient pas voulu s'interposer de façon directe. Sinon, je sais qu'elles auront tout fait pour me retenir entre leurs griffes acérées. C'est assez paradoxale quand on y pense, car malgré le fait incontestable qu'elle ne me portent pas dans leur cœur, me savoir loin de la maison ne leur faisait pourtant pas plaisir.
On t-elles peur que je raconte tout ce qu'elles me font subir dès que j'en aurais l'occasion ?
Ou c'est l'idée de savoir leur souffre-douleur loin d'elles qui les rend si acerbe ?
C'était peut-être les deux.
Enfin, peu importe qu'elles pensaient. J'étais libérée de leur emprise pendant tout le week-end et ça me donnait l'impression de pouvoir respirer de nouveau. Tout ça grâce à la mère d'Akemi, une collègue de bureau de mon père. Il était stricte concernant les sorties, en plus de tout le reste. Mais j'imagine que le présence d'Akemi avait fait pencher la balance en ma faveur. Sa bonne réputation s'élevait même jusqu'aux parents d'élèves apparemment !
Je rangeais mon portable dans ma poche après m'être assurée d'être à la bonne adresse. Je ne savais pas quoi faire à présent. Il était environ un peu plus de dix-huit heures et demie et le cours d'Akemi se terminait vers dix-neuf heures et quart.
Je soufflais, épuisée.
J'avais au moins une bonne heure d'attente et encore, vu la pipelette, c'était sûrement plus. Mais je n'osais pas entrer dans le dojo. J'ai hésité pendant au moins cinq minutes en posant le pour le contre mais je n'ai pu m'y résoudre. J'avais finalement décidé d'aller l'attendre sur un banc dans parc non loin de là, avec le jeu de Snake de mon portable pour passer le temps.
Mais alors que je tournais les talons, j'entendis une voix inconnue qui me stoppa dans mon élan :
—Alors, tu rentres pas finalement ?
Je revint sur mes pas, les sens en alerte.
Un garçon aux cheveux et aux pupilles noirs me faisait face. Il était grand. Ce jeune homme mesurait facilement trois têtes de plus que moi. J'étais carrément obligée lever la mienne pour le regarder dans les yeux.
Je me rendais bien compte qu'il m'avait posé une question, mais à cet instant j'étais incapable de lui répondre, trop intimidée pour prononcer un mot. Je ne faisais que fixer bêtement la cigarette qu'il tenait du bout des lèvres, en espérant de tout mon cœur développer un pouvoir d'invisibilité d'une minute à l'autre.
Mon mutisme ne sembla pas le déranger puisque qu'il continua de me parler sans s'en soucier :
—Ça fait au moins dix bonnes minutes que je t'observe de loin et je dois dire que je suis impressionné. Faire autant de demi-tours en si peu de temps sans avoir le tournis, c'est peut-être un don ? Insinua t-il avec le sourire aux lèvres alors que je me crispais à l'entente de ses mots.
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Mikey x Black Oc [FR.]
FanfictionMikey x Black Oc [FR.] Amaterasu Morita, méprisée par sa famille en raison de ses origines, effacée à l'école à cause de sa timidité, développe un profond sentiment d'infériorité. Seul Akemi, sa meilleure amie lui permet de garder tête hors de l'eau...