Mikey x Black Oc [FR.]

01 | Pakin ou Pachin ?

« Tu n'es qu'une erreur. Tu n'aurais jamais dû naître. »

La phrase préférée de ma belle-mère, Hana. Il ne se passait pas un seul jour sans qu'elle me rappelle que je n'étais que le fruit d'un adultère commis par son mari négligent.

« Tu me dégoûtes ! Tout comme ta mère la traînée. »

Les insultes de ma demi-sœur aînée, Saya. Elle qui avait déjà tout pour elle, ne se gênait pas pour me rabaisser moi, qui peinait à me débattre pour n'obtenir ne serait-ce qu'un centième de sa vie parfaite.

« Tu devrais disparaître. Ça arrangera tout le monde, à commencer par cette famille. »

Les précieux conseils de ma demi-sœur cadette, Yüna. Elle ne me cherchait pas des noises à tout bout champ contrairement à ces comparses, mais son attitude froide et distante constituait simplement une autre forme de violence à mon égard.

« Arrête de dramatiser. Elle ne veulent pas être méchantes, elles sont juste un peu brutes à cause de cette situation. À mon avis elles ne pensent pas à mal, ma chérie. »

Et enfin les mensonges de mon père, Keiko. Il pensait que ses paroles me rassuraient et justifiaient les violences domestiques commises par sa propre famille, sous son propre toit. Mais j'avais cesser depuis bien longtemps d'écouter les bobards de cet homme, incapable d'assumer ses responsabilités. Car c'en était risible. Si tu n'avais pas les tripes de pendre en charge un enfant illégitime, tu n'avais qu'à pas voir ailleurs, Papa.

—Ama ! Amaaaa ! Réveille-toi vite ! C'est l'heure d'aller manger, me préviens Akemi, ma meilleure amie de toujours.

J'aimerais la corriger en lui disant que je ne m'étais pas assoupie mais que j'étais juste perdue dans mes pensées. Mais je me suis ravisée en pensant au fait que je n'avais franchement aucune envie de lui évoquer les souvenirs désagréables qui me martelaient la tête depuis le début de la matinée.

Akemi était déjà au courant de ma situation familiale compliquée et c'était bien la seule d'ailleurs. Je savais que je pouvais lui confier tout et n'importe quoi, jamais cela ne sortira de notre petit duo inséparable. C'était simplement le sujet qui me dérangerait. Penser aux personnes qui me gâchaient la vie au quotidien suffisait pour me mettre de mauvaise humeur, alors en parler...

Je vous laisse imaginer.

Je rangeais précipitamment les affaires éparpillées sur mon bureau mais aux yeux de la blonde, je restais trop lente. J'entendais Akemi grogner et taper du pied tandis que je cherchais ma boîte à repas.

—Mais tu vas te dépêcher oui ! J'ai la dalle de ouf, moi. Si ça continue comme ça y'aura plus rien à la cafète !

Je souris en pensant à son appétit digne d'un ogre. Akemi et la nourriture une grande histoire d'amour.

—Oui, oui, j'arrive ! Répondis-je en me dirigeant vers l'entrée de la classe là où elle m'attendait. J'allais pas laisser mes cahiers en plan avant de partir non plus !

—Bah pourquoi pas ? Moi c'est bien ce que je fais, répliqua t-elle comme si c'était la norme.

Je ne répondais rien mais un sourire mi-amusé mi-exaspéré se dessina sur mes lèvres auquel me répondit par une petite tape sur le dos.

Le cœur léger, on s'aventura dans les couloirs en direction de la cantine. Akemi faisait la conversation en parlant de tout de rien. Je l'écoutais, satisfaite de notre petit train-train habituel. Je ne m'exprimais pas beaucoup et c'était souvent Akemi qui lançais des sujets de discussion, mais cela ne nous empêchait pas d'entretenir une bonne relation.