Était ce vraiment une bonne idée d'accepter que mes frères m'accompagnent? N'allais-je pas les mettre en danger? Non, nous avions décidé de ça tous ensembles. Nous voyagerons et nous vengerons à trois.
-Solène!! Dépêche toi! On a dit qu'on partait aux aurores, il nous reste moins d'une heure avant le levé du soleil!!
-Oui! J'arrive!
Je finissais ma toilette en vitesse et sortais de la chambre. Mes frères m'attendaient, l'un mettant ses vielles chaussettes, l'autre faisant le tour de la maison en faisant une liste de tout ce dont nous aurions besoin.
-Je suis prête, nous pouvons y aller.
-Ah bah c'est pas trop tôt!
Orane faisait la grimace, il était toujours de mauvais poil lorsqu'il se levait tôt, je rigolais gentiment, tandis que Simon le taquinait. Nous fermions le petit volet de l'unique fenêtre de la maison et passions pour la dernière fois avant longtemps notre porte grinçante. Nous marchions d'abord jusqu'à la maison de Monsieur Ramond, notre ami, un autre éleveur de moutons. Nous déposions devant sa porte nos clefs et quelques affaires et documents pouvant lui servir, saluions Molosse, le chien de la famille Ramond avec une petite caresse et partions sans faire de bruit pour éviter de les réveiller. Nous descendions ensuite dans la vallée pour rejoindre le village d'Angoule*, celui dans lequel nous étions nés, il n'avait plus de secret pour nous, nous connaissions chacune de ses ruelles, nous connaissions tous ses habitants, leurs habitudes, nous y avions passé tellement de temps. Nous passions d'abord par l'épicerie, où Madame Maria* nettoyait ses vitres avant l'ouverture, et nous lui demandions de nous laisser acheter avant l'ouverture. Madame Maria* est une femme très sympa, elle n'est pas d'ici, personne ne sais d'où elle vient, mais elle a vite été adoptée grâce à sa bonne humeur et ses biscuits irrésistibles. Nous lui achetions un peu de nourriture, deux gourdes pour mes frères, quelques outils en plus, que Simon pensait indispensable, des gadgets pour Orane. Je faisais un dernier tour de la boutique et m'arrêtais devant une dague. Une dague magnifique, son fourreau d'un noir d'encre était assorti d'une petite fleur en métal forgé, d'un rouge sanglant pour les pétales et d'un argenté lustré pour la tige et les feuille s'enroulant sur toute la longueur du fourreau. C'était l'un des plus beaux objets que je n'avais jamais vu. Je l'ouvrais, m'attendant à une lame également magnifique, et fus presque déçue par la simplicité de celle ci, avant de la trouver encore plus belle. Ce n'étais pas une simple dague, elle avait quelque chose de spéciale, je le sentais.
-Une jolie trouvaille hein?
Je sursautais, je n'avais pas entendue Maria* derrière moi.
-Euh oui, elle est magnifique... A combien est elle?
-Elle n'est pas à vendre, c'est un souvenir de là d'où je viens, un souvenir bien écœurant.
-Ah bon... Mais pourquoi le gardez vous alors?
-Parce qu'il me rappelle qui je suis, ce que je suis, ce que j'ai vécu. Vois tu Solène, ce sont les épreuves que nous endurons qui font de nous ce que nous sommes, qui nous rendent plus forts. Chaque chute que nous faisons, toutes les fois où nous nous relevons, où nous avons envie d'hurler, d'abandonner, de tout détruire, ces moments là sont très importants, il faut toujours les garder en mémoire, on ne peut pas toujours éviter les catastrophe, mais quand tu ressens cela, tu dois toujours faire attention, car ton jugement pourrait être altéré par la colère et la douleur, tu pourrais après regretter tes actes et tes choix, ou blesser les personnes qui te sont chères.
Que voulait elle dire? Pourquoi me disait elle cela? Ma mère ne l'avais jamais appréciée, elle nous disait qu'elle était dangereuse, est ce qu'elle avait fait des choses atroces par le passé? Qu'importe! Ce qu'elle disait n'avait aucun sens, après tout, je baignais déjà dans la colère depuis longtemps.
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Bien de Malheur
ParanormalMoi je déteste lire, parce que les livres ne montrent qu'une partie de la réalité. On peut y mettre ce que l'on veut, que cela soit vrai ou non, les lecteurs ne le savent pas, ils se fient à l'auteur. Mon père était appelé de différentes façons : «...