Chapitre 4

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"Bienvenue à Liorack*" indique la petite pancarte à l'entrée du village. Nous avions finis de traverser nos montagnes et étions descendus vers ce petit village trônant au bout de l'ile où nous nous trouvions, située au sud ouest du continent. Il nous faudrait emprunter un bateau pour rejoindre la terre du coté de la Vallée des Lucioles. Elle est appelée comme cela en référence à des légendes anciennes, datant d'avant la guerre. D'ailleurs, de nombreux lieux sur le continent ont des noms étranges tirés de ces mythes, tels que la Grotte de l'Ennui, l'Arbre aux Esprits, la Plaine de Vataboniah* et encore bien d'autres. Vataboniah* c'est le nom d'un esprit qui protégeait ces terres et qui se serait évanouit dans ces plaines à cause de sa surpuissance. Et les hommes l'auraient enseveli pour se protéger au cas où il reviendrait à lui. Maintenant, des petites statues ont étaient placées un peu partout dans cette plaine pour prier l'esprit de ne pas se réveiller. 

Nous traversons la ville, à la recherche d'une taverne, ou d'un quelconque magasin où nous pourrions nous restaurer. Nous finissons par demander notre chemin à un homme qui nous indique une rue étroite sombre et malpropre, l'on l'empruntons et quittons à contre cœur la rue principale éclairée par le soleil et bordée de fleurs. Nous nous enfonçons toujours plus loin, la ruelle rétrécit encore, si bien qu'Atine* a du mal à passer. Finalement, nous entrons dans une coure parcourue de poteaux de long en large. Simon attache notre cheval, ou plutôt celui de Tibo* à l'un d'eux, nous le déchargeons de nos affaires et nous dirigeons vers la double porte vieillotte siégeant sous le gros "Auberge d'Amile" écrit à la peinture bleu canard. Nous entrons dans une grande salle beaucoup mieux entretenue que tout le reste, des tables sont disposées un peu partout, quelques clients jouent aux cartes, d'autres fument en débâtant sur je ne sais quel sujet ennuyant, et les derniers plus solitaires sont accoudés au bar l'alcool à la main. Une jeune fille de notre age nous interpelle.

-Hé! Bonjour vous! Qu'est ce que vous faites par là? Oh! Vous êtes des voyageurs! Vous venez pour manger ou dormir?

-Euh bonjour... c'est possible de faire les deux?

Elle rigola et nous amena jusqu'au comptoir où elle appela sa patronne.

-Qu'est ce qu'y a?! Qu'est ce que tu me veux encore Margot?!

-Nous avons trois clients inhabituels, ils veulent une chambre et un bon repas.

-Ah bonne nouvelle! Occupe toi en bien alors, pourquoi tu viens me déranger?

-Je ne sais pas quelle chambres leur donner. Vous savez... après l'incident, il y a eu certaines...restrictions...

-Place les dans les chambres 8 et 9, ils seront à coté. Et je t'ai déjà interdit de parler de ces événements. Et fais bien attention à ce que ce genre de chose ne se reproduise pas. C'est clair?

-Oui très. Je suis désolée madame de vous avoir embêtée, je ferais plus attention la prochaine fois.

La vieille bougresse, plus vieille que son auberge repartit par une porte derrière le comptoir. Alors un vieux se pencha vers la gentille jeune fille et lui dit:

-Ahh Margot, tu sais, la patronne est bien sévère, mais si tu faisais plus d'efforts, ça irait mieux, je te l'ai déjà dit. Si tu laisse une chance à mon fils, je pourrais lui toucher un mot, tu sais je suis assez proche d'elle.

Elle le repoussa comme il le méritait, et je me demandais si tout le monde était désagréable ici, avant que Margot ne lui réponde:

-Je vous l'ai déjà dit, je m'appelle Marie*, pas Margot. Alors avant de vouloir me marier à votre empoté de fils, retenez mon nom. Et je n'ai absolument pas besoin de votre aide, d'autant plus que vous n'êtes pas proche de madame Fiome. D'accord?

Ah donc elle s'appelle Marie*. Après cette petite altercation, elle nous conduisit à l'étage, jusqu'à nos chambres. Les garçons en partageraient une et je prendrai l'autre. Elle nous expliqua comment commander notre nourriture, que nous devrons payer le lendemains, et que nous devrons libérer les chambres avant midi. Avant qu'elle ne nous laisse déballer nos affaire, je ne pu retenir ma curiosité, et je lui demandais:

-Pourquoi ces gens t'appellent ils Margot?

-Ahh c'est une vieille histoire. Ma grand mère s'appelait Margot, elle était une médecin très talentueuse, elle sauvée de nombreuses vies, elle a aider ce village pendant une épidémie, et elle a finit par s'y installer avec sa fille, ma mère. Malheureusement, ma grand mère est morte, elle était très vieille, et les habitants espèrent que je prenne le relais, pour les protéger...Ma mère n'en est pas capable, ironiquement, elle est tombé très malade après que ma grand mère soi partie, et aucun médecin n'a réussi à la soigner. Alors c'est sur moi que tout le monde fait reposer ses espoirs. Mais je n'ai aucun talent pour cela, ce n'est pas ce que j'aime. Et puis je veux qu'on reconnaisse ma valeur, pas qu'on me compare à elle. Voilà quoi...

-Il faut que tu trouve ton truc. Comme ça ils arrêterons de te comparer à elle, non?

-Oui, surement. Enfin bon, peut importe. Je vous souhaite un bon séjour à l'Auberge d'Amile!

-Oui, merci beaucoup!

Elle partit et nous nous installions tous les trois dans ma chambre pour parler de notre trajet du lendemain. Après une petite heure vint le repas du soir, nous commandions un gros poulet et des patates que nous dégustions joyeusement tous les trois. Nous papotions un peu, avant de remonter dans nos chambre, tout ballonnés. Je me mettais en pyjama et vidais mon sac sur la petite étagère, et l'horrible boite de madame Maria* me tomba sur le pieds. Et mon dieu qu'est ce qu'elle faisait mal! Mon ongle se colora de noir et j'eus envie de la balancer par la fenêtre, mais je me retins par respect pour je ne sais pas vraiment quoi. C'est après la douleur passée que la curiosité s'empara de moi. Cette boite avec soi disant passant de la magie ancienne oubliée fonctionnait elle vraiment? Alors je décidait d'essayer, après tout, je n'avais rien à perdre, et au pire des cas, je m'en débarrasserais. Je descendais demander du papier au comptoir et remontais en déchirant un petit bout, sur lequel j'écrivais un simple Bonjour! et le plaçais dans la petite boite sans vraiment trop y croire. J'allais la reposer sur l'étagère quand je la sentie chauffer dans ma main, bruler. Je la rouvrais du bout des doigts et attrapais le papier qu'elle contenait. Ce n'était pas celui que j'y avais glissé. Bonjour Solène  voilà ce qui était écrit. Alors ce n'était pas une blague. 

Pourquoi une babiole aussi précieuse était entre les mains d'une simple vendeuse? Ah moins que comme elle l'avait laissé pensé, ce ne soit pas une simple vendeuse d'épicerie? Qui pouvait elle être?

Je rangeais la boite dans la poche de ma cape avec un petit crayon et le papier. Je reviendrais à tout cela plus tard, quand je serais reposée, après une bonne nuit de sommeil.


***

*NOTES:

Lieux:

Alunta: Continent.

Angoule: village perdu au milieu d'une vallée. Élevage de moutons, cochons, brebis. Hameau natale de Solène, Simon et Orane.

Liorack: Ville portuaire de l'ile natale de la fraterie.

Personnes:

Tibo: Meunier. Ami de la fratrie.

Atine: Cheval vieux mais fort. Prêté par Tibo. Compagnon de voyage de la fratrie.

Madame Maria: Femme mystérieuse d'Angoule. Commerçante. A donné la dague et la boite de communication à Solène en échange de son aide. A de nombreuses connaissances.

Marie: Jeune fille sans talent, cherchant sa propre voie. Descendante d'une grande médecin. Aime raconter des histoires. Très curieuse. Amie de la fratrie. Aussi appelée Margot.

Autres:

Vataboniah: Nom d'un esprit régnant et protégeant les terres de l'Alunta plusieurs milliers d'années auparavant. Considéré comme un esprit malfaisant.

Bien de MalheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant