Chapitre 6

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-Voilà! Nous y sommes!

Marie nous avait conduit jusqu'à une grande demeure un peu à l'écart de la ville et plus luxueuse que les autres.

-Bon eh bien...je vais vous laisser...vous êtes sur de ne pas vouloir rester plus longtemps ici?

-Certains

-Et de ne pas vouloir repasser à l'auberge ?

-Nous devons partir Marie*...mais si nous le pouvons, nous repasserons un jour!

-C'est vrai ?

-Nous ferons de notre mieux.

-Promis?

-Promis

Promis, nous ferons de notre mieux. Pour survivre. Pour nous venger. Pour rester ensemble. Encore une promesse. Pourrais je la tenir?

-En tout cas, faites attention, ces gens sont vraiment désagréables, parfois même violents. Alors bon, si vous avez besoin d'aide, criez de toutes vos forces, on viendra vous aider.

Orane éclata de rire et lui répondit:

-Ne t'inquiète pas, si l'on n'arrive pas à passer cette épreuve, on ira pas bien loin dans notre aventure.

Et il avait raison. Nous devions y arriver. Je retrouvais mon courage et saluais Marie avant de frapper à la grande porte. Elle s'éloigna, mais je savais qu'elle guettait de loin. Un homme au début de la vieillesse entrouvrit juste assez la porte pour nous observer et nous demanda en grinçant des dents ce que nous voulions. C'est Simon qui s'avança et pris la parole.

-On nous a dit que des nobles révolutionnaires logeaient ici. Nous venons les rencontrer.

Je vis un éclair passer dans les yeux de l'homme. La colère. La peur. Le doute. L'espoir.  Laquelle de ces émotions était la bonne? Mais finalement, son regard redevint neutre, il nous dit de partir et nous ferma la porte au nez. Ou plutôt c'est ce qu'il pensait faire, mais Simon avait été plus rapide et avait glissé son pied dans l'entrebâillement. Le vieux réitéra son acte, en vain. Il serra les dents et nous fusilla du regard.

-Je vous ai dit que nous souhaitions rencontrer ces nobles. Ce n'était pas une question. Conduisez nous à eux ou nous entrerons par la force, tonna mon frère.

-Une minute.

Mon frère retira son pied et la porte se referma. Nous attendions. Pourquoi Simon avait il laissé le vieillard repartir? Mais au bout d'un moment, on réentendit le son de ses pas derrière la porte, et cette fois, la porte s'ouvrit grand à nous. L'homme nous faisait face, sans aucune gène pour son comportement précédent, totalement déplacé. Cependant, il s'excusa quand même:

-Pardonnez ma méfiance, de nombreuses personnes viennent ici, sans pour autant être des personnes dont la visite est appréciable. Appelez moi  Maston-Kall*, je suis le majordome gérant cette demeure.

Un majordome? Pas étonnant venant de nobles. Mais malgré ses paroles, je comprenais bien qu'il ne nous faisait en rien confiance, il restait sur ses gardes et j'entrapercevais un arrondi sous son veston. Une forme assez spécifique et reconnaissable. Une arme. Surement un Eguignol*, un couteau plus long et robuste que la moyenne, assez pratique, qui peut être utilisé par n'importe qui pour se battre. Mais nous aussi nous étions armés. Je tâtais ma ceinture pour m'assurer que la dague y était et nous le suivions à travers les grands couloirs. Je voyais que Simon ne se sentait pas très à l'aise, surement à cause de son sens de l'orientation médiocre. Il se perdrait dans cette demeure pendant des heures pour trouver la sortie. Mais finalement, on déboucha dans un petit salon plutôt accueillant, dont chaque petit recoin lustrait. Les fauteuils rembourrés étaient placés de façon à encadrer une petite table tout en laissant la place pour se déplacer sans mal d'un coté à l'autre de la pièce. M.Maston-Kall* nous laissa patienter en nous expliquant que les nobles viendraient à notre rencontre bientôt. Je m'installait dans un des canapés en compagnie de Simon, pour réfléchir à la façon de les aborder, et Orane fit le tour de la pièce, observant les étagères et la décoration.

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