Chapitre 5 - Mick

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Je suis réveillé par des coups légers à la porte, un son qui semble résonner beaucoup trop fort dans ma tête encore embrumée par l'alcool. Avec un effort herculéen, je parviens à me lever, titubant un peu alors que je m'approche de la porte pour l'ouvrir.

Pourquoi j'ai bu autant hier soir ?

J'ouvre. Nina est là, vêtue d'une robe portefeuille verte, ses cheveux attachés en une queue de cheval désordonnée. Elle est sublime. Maintenant, je me souviens pourquoi j'ai bu hier. Pour taire mon envie d'elle. Ça a fonctionné hier soir, mais ce matin je n'en suis plus si sur.

– Je savais que tu serais pas prêt. On a moins d'une heure avant l'ouverture du salon, Mick. Ça va aller ?

Elle a l'air sure d'elle, mais ses yeux trahissent une inquiétude, une tristesse que j'ai déjà vue à quelques reprises dans ses yeux, une tristesse que je déteste voir. Devant mon silence, son front se plisse.

– Mick, t'es sûr que ça va ?

– Ouais, ça va. Il me faut juste un peu de temps pour me réveiller.

– OK, alors va te doucher. Je prends le matériel et on se rejoint là-bas ?

– OK.

Je la laisse entrer, et la regarde commencer à déambuler dans la pièce, à la recherche de notre matériel que j'ai éparpillé. Elle ne se formalise pas de ma tenue, ce n'est pas la première fois qu'elle vient me réveiller ou qu'elle me voit en caleçon. En 2 ans, notre complicité, du moins ce que je croyais n'être que ça, nous a fait vivre plusieurs moments comme celui-là : lors de salons précédents ou les quelques fois où je suis tombé malade. Dès qu'elle ne va pas bien, en général après avoir eu ses parents au téléphone, je prends soin d'elle. Et quand c'est mon tour, elle est là. Toujours.

Je ne sais pas comment j'ai pu ne pas comprendre avant ce que je ressentais pour elle.

Ou alors je n'ai pas voulu voir.

On a partagé beaucoup de moments comme celui-là, mais aujourd'hui ça semble prendre une dimension particulière. Je peux sentir une tension palpable dans l'air de la chambre, émanant d'elle ou de moi, je ne sais pas. L'envie que je ressens pour elle enfle en la voyant s'agiter. Elle en devient presque insupportable.

Voyant que je reste immobile devant la porte que j'ai refermée, elle relève les yeux vers moi et m'offre un sourire qui enflamme mes derniers neurones encore lucides. Et là, je craque.

À grands pas, je traverse la pièce et la plaque contre le mur le plus proche. J'attrape son visage entre mes mains et l'embrasse avec une passion et un désir que je n'ai jamais ressenti auparavant. Elle réagit instantanément. Au lieu de me repousser, ses bras s'enroulent autour de mon cou, elle me laisse l'embrasser comme si elle attendait ça depuis toujours.

À bout de souffle, je me redresse sans lâcher ses joues que je caresse lentement.

– T'es la plus belle.

– Et toi t'es encore bourré. Tu délires.

– Non, j'ai juste bu assez pour être incapable de résister à ce que je veux.

– Et c'est quoi ?

Elle murmure comme si elle avait peur de la réponse, mais elle ne me lâche pas des yeux, et ses mains sont toujours agrippées à mes bras.

– C'est toi que je veux.

– Alors qu'est-ce que t'attends ?

Son sourire étincelant me fait craquer et savoir qu'elle me veut aussi déclenche une onde de plaisir dans tout mon corps.

Tatoue-moi, Choisis-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant