Tatoue-moi, Choisis-moi

Chapitre 2 - Mick

Le soleil matinal filtre à travers les vitrines du salon, alors que j'arrive pour une nouvelle journée de travail. Comme d'habitude, Fabrice et Benjamin sont déjà là, leur rire résonnant dans l'espace encore vide.

– Alors, encore une nuit chez la belle ?

Fabrice me lance un clin d'œil suggestif tandis que Benjamin rigole derrière lui.

– Ouais, c'est pratique, je réponds en évitant leur regard.

Ils plaisantent à chaque fois, ils ne comprennent pas que Nina et moi, c'est... différent.

– Pratique, hein ?

Benjamin reprend, un sourire malicieux aux lèvres.

– On dirait que tu as vraiment pris gout au canapé de Nina.

Je soupire, choisissant d'ignorer leur plaisanterie. Au lieu de cela, je me tourne vers eux et change de sujet.

– Il faut que je vous parle de Nina justement. Elle va bientôt finir son apprentissage normalement et j'aimerais avoir votre avis.

Fabrice me regarde d'un air sérieux tandis que Benjamin a l'air dubitatif et lève un sourcil.

– Pourquoi tu as besoin de notre avis ? Pour Dan, tu nous avais rien demandé ?

Je suis un peu pris au dépourvu par sa question, je n'y avais pas réfléchi avant. Il croise les bras devant lui, je n'ai pas le choix, je dois répondre à ça si je veux ma réponse. C'est vrai que pour l'apprentissage de Dan, j'avais décidé moi-même sans leur poser de questions, mais Dan n'était pas comme Nina. Un frisson glacial me parcourt en pensant à lui, mélange de remords et d'amertume.

– Euh... je suppose que c'est parce que c'est différent avec Nina...

– Différent ? Comment ?

Benjamin se moque légèrement, je l'entends à son ton un peu trop aigu.

– Je sais pas. Je veux être sûr de pas la lâcher si elle n'est pas prête.

– Elle est prête. Depuis longtemps même, répond Fabrice. T'aurais pu la lâcher depuis 6 mois au moins.

– Elle a du talent, Mick, et elle a vachement progressé avec toi. C'est une excellente tatoueuse.

Soulagé qu'ils pensent la même chose que moi, je pousse un soupir.

– Je veux qu'elle reste ici. Je vais lui proposer de devenir résidente, si vous êtes OK ?

– Bien sûr ! On l'adore, elle fait partie de la famille.

– Pareil, on veut pas qu'elle parte.

– Génial. Je vais lui dire et on fêtera ça en revenant du salon de Paris.

Alors que je me prépare à changer de sujet, Fabrice me coupe.

– Et donc, quand est-ce que vous allez... vous lancer tous les deux ?

Je reste interdit, clignant des yeux.

– Quoi ?

– Allez, Mickaël. Arrête de faire l'innocent, lance Benjamin avec un sourire en coin. On sait que tu craques sur elle depuis le premier jour.

– N'importe quoi ! je m'exclame, surpris par leur idée.

– Bien sûr que si, on t'a grillé.

Fabrice renchérit, en s'appuyant contre le comptoir du salon. Ils ont décidé de se mettre contre moi apparemment. Même si je ne comprends rien à ce qu'ils disent.