Axelle #22

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Je ramassai mes fringues de la veille, éparpillées à même le sol et les jetai dans la machine avec les draps. Mon appart n'était pas très grand, mais était plutôt bien situé. J'aimais le quartier. Il ressemblait plus à une garçonnière qu'à un appart d'ailleurs. Je n'avais pas de chambre proprement dite, si bien que mon lit était dans un renfoncement légèrement surélevé de deux marches larges. J'avais préféré un bureau à un salon, j'avais donc placé une télé dans le « coin chambre ». La cuisine était fonctionnelle et possédait un îlot où je prenais mes repas. La salle de bain, avec toilettes, était assez spacieuse bizarrement. Tout y était assez ordonné et plutôt cosy. Après avoir changé les draps, je fumai une cigarette à la fenêtre de cuisine qui donnait sur une cour. J'habitais au deuxième étage sans ascenseur.

Je me décidai à enfiler quelque chose de présentable, à prendre un Doliprane et à me maquiller pour descendre faire quelques courses. Nous étions samedi et la rue grouillait de monde. Peu importe le jour, le quartier grouillait toujours de monde.

Mes journées se ressemblaient toutes depuis quelques semaines, depuis que j'avais dû quitter l'agence de communication où je travaillais. J'avais refusé de coucher avec une cliente. Vexée, elle avait menacé mon patron, c'était elle ou moi. N'ayant pas son portefeuille, le choix avait vite été fait. Je me couchais tard, souvent accompagnée d'une femme ou de Thomas, je me levais tard pour enchaîner sur une nouvelle soirée. J'avais pas mal d'argent de côté et j'avais décidé de faire une pause pour me remettre les idées en place. Malheureusement, ça n'avait pas marché comme je le souhaitais et mes idées étaient encore moins claires à ce jour.

La situation de Thomas ne m'aidait pas beaucoup, il était développeur freelance et n'avait pas besoin de travailler beaucoup pour gagner correctement sa vie. Il était surtout, derrière son apparence joviale et décontractée, malheureux comme les pierres, son petit cœur brisé par une connasse. Appelons un chat, un chat.

Seul Gaëtan tenait encore la barque et nous recadrait quand nous allions trop loin. J'avais reçu des messages de lui, pour savoir comment j'allais et surtout si je n'avais pas fini dans un caniveau. Je le rassurai et lui envoyai des sextos pour l'emmerder un peu.

Thomas arriva, chargé de victuailles, sur le pas de ma porte, deux heures précisément après son appel.

— Salut, beauté ! Il déposa les courses sur le plan de travail et rangea consciencieusement les bouteilles au frais. Puis il tira sur mon t-shirt pour constater les dégâts.

— Pfiou... elle n'y est pas allée de main morte, siffla-t-il.

— Moi non plus.

— Je suis déçu, annonça-t-il un sourire au coin des lèvres, moi qui pensais que l'amour entre deux femmes n'était que douceur et tendresse.

— Mon pauvre, tu as dû t'ennuyer avec tes deux copines cette nuit.

Il se mit à rire et sortit des verres à bière de mon placard. 

Sweat, cute & sexy - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant