Axelle #29

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Dix-huit heures. Nous étions vendredi et je m'apprêtai à rejoindre Gabrielle à l'afterwork, un petit bar pas très loin des locaux de DCS où nous travaillions ensemble, il y a quelques années. Je me faufilai entre les groupes de personnes qui discutaient dehors, une flûte de champagne à la main. Je m'arrêtais plusieurs fois pour saluer des anciens collègues et clients. L'établissement portait bien son nom, presque toute l'agence s'était donné rendez-vous pour boire un verre. Je compris assez vite que cette soirée n'était pas du tout impromptue et je me demandais déjà dans quelle merde elle allait m'entraîner. J'avais un mauvais pressentiment.

Je me dépêchais de le chasser de mon esprit. J'avais tellement envie de croire que je lui manquais. Si les garçons m'avaient vue, ils auraient été certainement écœurés. Au fond de moi, j'avais toujours dans l'espoir que Gabrielle récupère la raison et qu'elle reviendrait... Qu'elle me reviendrait comme elle l'était durant cette première année où nous avions été ensemble. Elle ne pouvait pas ne pas m'aimer. Je l'avais senti cet amour dans tout mon corps. Je la connaissais dans toute son intimité, de ses regards implorants à ses regards de délivrance. Dans ces moments-là, je pouvais y voir son âme.

J'entrai enfin et m'avançai pour la rejoindre. Elle était de dos, appuyée sur le bar, en grande discussion. Elle portait une robe bleu nuit, très élégante, à manches trois quarts et à col bateau qui lui arrivait aux genoux. La coupe, parfaite, laissait entrevoir sa fine taille. Aux pieds, des chaussures à talons hauts, nude, se fondaient à la couleur de ses longues jambes. Son carré droit, brun, à mi-hauteur de cou, lui donnait un côté mature presque excitant. Son charisme et sa confiance en elle trahissaient nos neuf ans d'écart.

Arrivée à sa hauteur, je posai la main sur son épaule pour lui signifier ma présence. Elle pivota sur elle-même de manière fluide, me sourit légèrement avant de m'attraper la nuque et me souffler dans l'oreille un bonsoir suave. Mon cœur s'emballait toujours quand elle faisait ça et elle le savait. Impassible, je m'écartai, sentant déjà des regards fixés sur nous, quand j'entendis une voix qui me glaça le sang.

Sweat, cute & sexy - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant