Anne #35

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Ses deux amis étaient restés à leur table et regardaient dans leur direction. Thomas râlait encore.

— C'est sûr, je te parie qu'elle a couché avec elle. Mate.

— Arrête... Comment peux-tu savoir ça d'ici ? essaya de le calmer le footballeur américain.

— Je le sens. J'ai un sixième sens pour ça.

Le brun sourit. Je reportai à nouveau mon attention vers les deux jeunes femmes, mais je n'étais pas la seule à être curieuse.

— Attention les filles, on a le droit à une petite querelle d'amoureuses, souffla Sophie.

— Elles vont bien ensemble, rétorqua Charlotte.

Même si je sentais la bienveillance de mon amie derrière cette phrase, je ne pus m'empêcher de grimacer intérieurement.

Après être sorties pour fumer, elles s'avancèrent vers nous pour rejoindre leur table. Thomas croisait les bras nonchalamment et le brun souriait légèrement. Axelle se colla immédiatement contre lui. Thomas se détendit.

— Qu'est-ce qu'elle t'a encore fait cette fois ?

La blonde commença son récit, mais sa voix ne portait autant que celle des garçons. J'avais en plus à participer à la conversation de mes amies pour ne pas paraître suspecte. La tâche était difficile. Thomas s'interrogeait, s'exclamait et pestait en faisant de grands gestes théâtraux. La brune secouait la tête en signe de désapprobation. Au bout d'un moment, ils décidèrent de boire comme pour oublier tout ce qu'ils venaient d'entendre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Axelle n'y allait pas de main morte. Elle enfilait les shots par deux sous le regard inquiet du grand brun.

Vers vingt et une heures trente, Sophie se leva pour partir. Je voyais le soulagement dans les yeux de Charlotte et même rapidement dans ceux de Florence. Elle avait passé la soirée à dévisager la blonde et à balancer des horreurs. Quand elle se faufila à proximité de leur table, une voix s'éleva :

— Tu veux mon numéro mon cœur ?

C'était Axelle, qui la fixait avec son air de sale gosse et souriait à pleines dents. Sophie s'arrêta une seconde avant de reprendre son chemin, visiblement furieuse. La table entière éclata de rire et mes amies ne purent s'empêcher de glousser à leur tour.

Une heure plus tard, nous décidâmes de rentrer. Je passai rapidement aux toilettes. Je me lavais les mains quand je vis la blonde entrer en titubant dans la pièce, elle se tint au mur.

— Ça va ? demandai-je incertaine.

— Je vais...

Elle s'élança vers la cuvette et se mit à vomir. D'un geste vif, je l'aidai à s'installer et lui maintins les cheveux. Des larmes coulaient sur ses joues. Je savais reconnaître la peine et la voir dans cet état me pinça le cœur. Accroupie près d'elle, je lui caressais le dos avec ma main libre sans rien dire.

Sweat, cute & sexy - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant