Sweat, cute & sexy - Johanne Millot

Axelle #37

Je me sentais déglutir davantage de minute en minute. J'avais la nausée. Je connaissais ces sensations et ça n'annonçait rien de bon. Je me levai difficilement de la table qui, heureusement pour moi, se trouvait juste à côté du couloir menant aux toilettes. Je titubai jusqu'à la porte. Je savais que j'avais trop bu, mais l'ivresse m'avait rattrapée sournoisement.

— Merde...

J'entrai et m'appuyai contre un mur. La brune canon se lavait les mains. Merde.

— Ça va ?

— Je vais... prononçai-je difficilement.

Je m'accroupis, la tête au-dessus de la cuvette et vomis. J'avais l'impression de mourir. Ma gorge brûlait. Toute la peine que j'avais pu ressentir plus tôt avait refait surface, comme si tout ce surplus d'alcool et d'émotions devait sortir de mon corps. Des larmes coulaient sur mes joues. Je sentais sa main me caresser le dos doucement. Son toucher était délicat, presque réconfortant. Je ne voulais pas que l'on me voie dans cet état, surtout pas elle, qu'elle ait l'image de moi d'une pauvre fille malheureuse. Je voulais lui plaire. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me faisait du bien. J'espérais qu'elle ne soit pas au courant de toutes les rumeurs qui circulaient sur moi. À quoi bon, rumeurs ou pas, j'étais grillée. La vie s'acharnait à me faire sentir que j'avais fait n'importe quoi et je le payais maintenant.

Quand j'entendis la voix de Clara, je ne pouvais même plus comprendre ses mots, mais j'étais soulagée. Je pouvais tout lâcher, me reposer sur elle. Je lui faisais confiance.

Au bout d'un moment qui m'avait semblé interminable et d'innombrables vomissures, Gaëtan me souleva pour me ramener chez moi. La tête nichée dans son cou, je pleurais. Je pleurais de colère, de peine, de honte et de douleur.

Après être passée sous la douche, je me glissai sous ma couette. Clara m'apporta de l'eau. Mes trois amis étaient là, dans ma cuisine, en train de débattre sur différents sujets comme : « Comment se débarrasser de cette pétasse de Gabrielle ? » Ou encore « Qu'est-ce qu'elle foutait là cette pétasse de Julie ? » C'était l'insulte préférée de la brune.

Ma tête ne tournait plus. J'étais fatiguée et j'avais faim, mais je savais que je n'arriverais ni à dormir ni à manger. J'écoutais les voix rassurantes qui s'élevaient dans mon appartement.