La résistance du pays des merveilles.

11. Philip craque

Sans hésiter il accepta, voyant la détermination dont elle faisait preuve il ne put s'empêcher de se remémorer Alice. Charlotte ne ressemblait pas juste à sa mère, elle avait hérité de son caractère, cette réflexion lui fit couler quelques larmes sur ses joues.

Il décida d'héberger le petit groupe afin de leur laisser le temps de se reposer avant l'assaut sur le château prévu à l'aube. Liliane et Sina allèrent se reposer tandis que Philip, Charlotte et Térence restèrent pour discuter.

- « Philip j'ai l'impression que tu ne m'aimes pas trop.

- Comment le pourrais-je vous êtes un exemple de paternité et qu'on peut visiblement toujours compter sur vous.

- Ah c'est sur sarcasme, Alice m'a appris ça un jour.

- Non je ne vous aime pas, vous êtes en partie responsable de la mort de mes parents, et de l'état de ce pays. De plus c'est grâce à vos bêtises à vous et à Alice que Charlotte a grandi sans parents. Vous n'avez jamais été là pour ce monde et encore moins pour votre fille. Alice préférait boire pour éviter les problèmes de sa vie que de participer à celle de sa fille.

- Philip arrête...

- Vous n'étiez pas là quand elle était au fond du trou, quand j'ai dû l'emmener à l'hôpital car elle avait eu la bonne idée de se battre dans la rue. Je l'ai amenée et accompagnée à chacune ses séances chez le psy, je l'ai accompagnée chaque matin en classe pour éviter qu'elle sèche l'école et qu'elle passe son temps avec de mauvaises fréquentations dans la rue. C'est moi qui ai payé chacun de ses frais scolaires avec mes petits boulots.

- Philip je t'en prie arrête ...

- J'étais là quand elle faisait des crises de panique en pleine nuit car une folle avait tué sa mère devant ses yeux. C'étai moi qui au foyer pour jeune la calmait lorsqu'elle se battait avec les autres enfants. Vous avez permis inconsciemment à une folle furieuse de tuer de nombreux innocents et à laisser des séquelles à vie à votre fille innocente.

- Philip tu vas trop loin ! »

Philip se retourna vers Charlotte qui était en larmes, Térence quant à lui restait silencieux, après tout Philip n'avait pas tort. Térence avait commis plein d'erreurs et avait beaucoup de regrets, mais cette fois-ci c'est Philip qui fit une erreur en laissant sa colère sortir car il blessa la seule personne qui comptait pour lui, sa petite sœur, Charlotte.

- « Cette fois jeune homme c'est toi qui as fais une erreur. » Dit froidement l'ancien Cavalier Rouge en regardant Philip avec un regard noir.

Charlotte partit en courant, Philip et Térence voulurent la rattraper mais Sina les arrêta, Liliane quant à elle, la rattrapa dans la nuit. Philip avait tellement crié qu'il avait réveillé les jeunes filles, qui avait par conséquence assister à toute la scène.

- « Charlotte attend moi, il faut qu'on rentre on ne doit te voir dans les rues. Tu vas avoir des problèmes.

- Je m'en fiche

- Ok bah attend au moins. Je suis désolée pour ce qui t'ai arrivé.

- J'ai pas besoin de ta pitié.

- Ce n'est pas de la pitié, on a tous vécu des choses pas faciles, moi la première, mais ton frère, Philip, n'aurait pas dû dévoiler ton passé ainsi.

- Ton père n'avait pas de phrase pour ce genre de situation ?

- Non malheureusement. Mais Charlotte je ne sais pas si ça peut t'aider, sache que je t'apprécie et tu es une personne à laquelle je tiens énormément même si on se connait depuis peu. »

Charlotte retrouva le sourire malgré les larmes qui coulaient toujours sur sa joue rose. Mais alors que les deux jeunes femmes s'apprêtèrent à rentrer, Charlotte bouscula sans le vouloir un homme qui faisait au moins deux fois sa taille.

- « Voilà, j'en étais sûre ! On ne peut pas se balader deux minutes au pays des merveilles sans tomber sur quelqu'un qui nous critique, qui nous juge ou qui veut nous tuer. » Soupira Liliane.

- « C'est ton monde, pas le mien.

- C'est facile à dire ça ! »

L'homme avec un nez rouge essaya d'attaquer Charlotte mais celle-ci qui n'était pas forcément d'humeur, le mit facilement à terre. Mais très vite d'autres hommes sortirent du bar d'ou était sortit l'homme au nez rouge, et se mirent à poursuivre les deux jeunes femmes. Pendant ce temps, Sina faisait la morale à Philip et Térence, une fois terminé elle laissa les deux garçons discuter pacifiquement.

- « Tu sais Philip, ce que tu as dis tout à l'heure n'était pas faux, avec Alice nous n'avons pas été là, je n'ai pas été là et je le regrette tous les jours. Tu peux me faire autant de reproche que tu veux ou me critiquer, je l'accepte, je n'ai jamais été quelqu'un de bien. Mais je t'interdis de critiquer Alice, tu ne connais rien d'elle.

- ...

- Alice m'a expliqué il y a bien longtemps certaines choses sur elle, sa relation avec sa famille était compliquée. A part sa sœur qui nous aidait financièrement, le reste de sa famille l'a reniée. Entre les allées-retour au Pays des Merveilles et son monde, sa famille la pensait folle et elle a dû couper les ponts avec eux. Un jour elle est revenue chez elle et ils ont tenté de l'enfermer de force, après ça elle a passé un an au Pays des Merveilles avec la reine Blanche. Sans sa sœur et cet endroit elle ne s'en serait jamais sorti et aurait certainement vécu sa vie seule.

- Je ne savais pas

- Elle l'a toujours caché, quand on a voulu se marier, sa sœur a arrêté de nous aider financièrement à joindre les deux bout et un jour on a appris qu'elle était enceinte. Elle a mis sa fierté et sa peur de côté et est allée implorer sa famille pour qu'il nous aide un peu. Tout ce qu'ils lui ont répondu est qu'elle méritait ce qu'il lui arrivait. Quand je me suis fait capturer, j'étais terrifié pour elle car elle allait être à nouveau seule sans personne pour l'aider. »

Philip vit alors l'homme qu'il détestait se mettre à pleurer comme un petit garçon ne contrôlant pas ses émotions. Il comprit qu'Alice n'avait jamais été égoïste au contraire, elle leur avait tout donné, y compris sa santé mentale. Elle ne pouvait rien faire de plus, son passé et sa solitude l'avaient rendue ainsi.

Quelques heures plus tard, les deux jeunes filles rentrèrent, elles passèrent le pas de la porte avec un fou rire mais très vite, le calme revint lorsque Charlotte se retrouva face à son frère et son père. Philip tenta de parler à Charlotte mais celle-ci l'interrompit.

- « Non, maintenant c'est à moi de parler, Philip je compte bien avoir une sérieuse conversation avec toi une fois qu'on aura mis un terme à la folie de la reine de cœur. Et toi ''PAPA'' on devra aussi parler mais plus tard une fois que tu seras libre. »