A coeur perdu

Chapitre 22

Ce chapitre a été écrit il y a plus de deux ans maintenant, mais je tiens tout de même à remercier loudepeyrac pour m'avoir corrigé et rajouté quelques passages pour une partie du chapitre. N'hésitez pas à aller lire ses œuvres. :)

La nuit et la journée qu'Axelle venait de passer avaient été épuisantes, elle avait sauvé son patient de la mort de justesse grâce aux premiers soins de son interne et avait dû faire face à tout un tas de petites interventions et consultations en tout genre avant d'enfin pouvoir dormir un peu. Elle était rentrée chez elle complètement exténuée et n'avait pas mis plus de quelques minutes avant de tomber dans les bras de Morphée.

Elle fut réveillée par la sonnette de l'interphone de son immeuble. Elle se leva d'un bond puis se dirigea mécaniquement vers l'interrupteur permettant de déverrouiller la porte d'entrée. Cette dernière s'ouvrit rapidement et Juliette apparut.

- Oula, je t'ai réveillé ?

- Oui, dure journée, mais la fatigue n'est que passagère, je me sens déjà en pleine forme rien qu'en te voyant. Entre.

Pendant que Juliette déposait son sac dans l'entrée et s'asseyait sur le canapé, Axelle sortit son téléphone et déposa une carte dans ses mains.

- Je n'ai pas eu le temps de préparer le repas, ça te va des pizzas ?

- J'adore les pizzas. Ensuite, je veux que tu me raconte tout depuis le début. J'aimerai savoir pourquoi d'un coup, mon père me donne sa bénédiction en ne disant que du bien de toi.

- Me voila soulagée. Je n'ai rien dit d'extraordinaire tu sais, uniquement ce que je pense et je ressens. Mais d'abord, les pizzas.

Ces dernières arrivèrent rapidement et Axelle les déposa sur la table basse du salon, devant la télévision. Elle se rendit dans la cuisine pour se servir un verre de vin pour elle et un de soda pour Juliette, puis la rejoignit sur le canapé en lui tendant son verre

- J'ai l'impression d'être une ado avec mon coca, j'aurai aimé pouvoir goûter au moins une fois aux joies de l'ivresse et de l'alcool.

- Chérie, je t'assure que tu ne dirais pas ça après une cuite.

- Ça ne doit pas être si terrible si les gens continuent de boire à chaque soirée.

- Je ne sais pas... perso ce n'est pas pour m'amuser, mais plutôt pour oublier

- Je n'avais pas vu ça sous cet angle... Bon, tu vas te décider à enfin me dire ce que tu as raconté à mon père ?

Axelle roula des yeux, reposa son verre puis regarda Juliette intensément de ses yeux bleus-vert. Elle lui raconta comment elle l'avait vu en voulant juste boire un verre d'eau pendant la nuit, comment elle avait hésité à parler. Puis elle lui parla de la réaction de son père, d'abord craintif, méfiant, puis à l'écoute et finalement ému. Elle lui raconta en détail chaque mot qu'elle lui avait dit, tout en caressant la main de Juliette avec son pouce. Durant son discours, Juliette sentait une fois de plus l'émotion la submerger.

Axelle s'était entièrement mise à nue devant son père, lui dévoilant ses faiblesses, ses doutes et ses peurs. Elle avait tout fait pour qu'il se sente en confiance et qu'il comprenne ce qu'elle ressentait pour elle. Jamais Axelle ne s'était autant livrée à elle que ce soir, sur ce canapé. Jamais elle n'aurait imaginé qu'elle l'aimait autant, qu'elle représentait pour elle. Des larmes coulèrent sur ses joues pâles. Larmes qu'Axelle essuya de son pouce. Décidément, elle pleurait beaucoup trop ces derniers temps.

Juliette posa son verre à son tour, essuya ses joues dans un mouchoir puis enlaça vigoureusement Axelle, voulant la sentir la plus proche possible de son corps, voulant sentir sa chaleur, sentir son coeur battre contre sa propre poitrine.