A coeur perdu

Chapitre 23

Juliette se réveilla doucement en même temps que les rayons du soleil de ce mois de Juillet. Elle se rappela lentement où elle était et ce qu'elle venait de vivre la nuit dernière. Était-ce un rêve ? La réalité ne pouvait être si exquise, si puissante, si douce. Non, il y avait forcément quelque chose qui clochait. Elle souleva légèrement la couette comme pour être bien sûre que cela s'était produit. Elle était nue, blottie contre un corps chaud, doux, dont l'odeur légèrement vanillée arrivait jusqu'à ses narines. Sa main était posée sur une surface légèrement plus haute que les autres.

Elle se retourna puis ouvrit les yeux, tombant nez à nez avec la créature la plus sublime qu'il lui eut été de voir. Axelle, tout aussi dévêtue qu'elle, un corps toujours aussi merveilleux, le bras la serrant contre elle en signe d'appartenance et de protection. Juliette crut que son cœur allait s'arrêter une nouvelle fois devant cette vue si magique. Non Juliette, tu as survécu à ta première fois en compagnie de cette bombe atomique qui se trouve être ta copine, tu ne peux pas mourir comme ça, pas avant d'avoir pu revivre cette sensation extraordinaire qu'est l'orgasme ! Jamais elle n'aurait imaginé rencontrer une femme aussi belle et encore moi partager quelque chose d'aussi intime. Pour aller plus loin, jamais elle n'aurait imaginé rencontrer l'amour de sa vie dans un hôpital, encore moins une chirurgienne de renom qui l'avait ouverte sur sa table d'opération. Et pourtant elle était bien là, devant elle, si paisible.

Juliette arrêta de penser une seconde à elle et se dit que pour Axelle aussi, cette nuit avait dû être spéciale. Elle l'avait entendu gémir, bien que moins puissamment qu'elle, dans son oreille alors même qu'elle ne l'avait pas touché. Elle aurait aimé lui rendre ce qu'elle avait reçu, mais Axelle avait décliné l'invitation très justement. Juliette n'aurait jamais eu assez de force pour fournir autant d'énergie. Elle s'était endormie en quelques minutes, peut-être même secondes après avoir fermé les yeux, blottie contre le torse d'Axelle. Bientôt elle aurait suffisamment de souffle et de force pour donner et recevoir. La seule chose qu'il lui manquait, c'était un cœur en état de marche, un cœur qui supporterait les assauts répétés des doigts et des mains expertes d'Axelle, qui supporterait ce douloureux mais si bon plaisir de la chair.

Elle laissa sa main se balader sur le ventre plat aux muscles fermes et bien dessiné de son amante, attendant patiemment que cette dernière se réveille. En voyant son corps, elle comprit pourquoi Axelle s'infligeait toutes ces séances de sport. Celle-ci se réveilla peu de temps après, sous les tendres caresses de son amante. Elle ouvrit les yeux et sourit en constatant que Juliette n'avait pas bougé depuis qu'elles s'étaient endormies et qu'elle était toujours encore lovée contre elle.

- Bonjour, dit Axelle d'une petite voix endormie. Bien dormi ?

- On ne peut mieux ! Honnêtement, j'ai rarement si bien dormi de ma vie, il faut dire que tu ne m'as pas ménagé... c'était incroyable, vraiment, j'ai passé une nuit magique avec toi.

Axelle rit avant d'embrasser Juliette et de la retourner sur le dos. Juliette ne mentait pas, Axelle avait été douce, romantique, elle avait été plus que respectueuse envers elle, son inexpérience, ses peurs et ses appréhensions. Tout avait été parfait. Le simple fait de repenser à cette nuit ravivait cette flamme au creux de son ventre.

- A quoi tu penses ? Demanda Axelle qui parsemait déjà la peau de Juliette de dizaines de baisers.

Elle aussi avait passé une nuit extraordinaire. Entendre Juliette crier de plaisir, sentir son corps et ses muscles se tendre sous ses mains avait été quelque chose de terriblement excitant. Pouvoir partager ce moment avec elle avait été quelque chose d'incroyable. Juliette lui avait fait entièrement confiance, l'avait autorisée à découvrir la parcelle la plus intime d'elle-même, que personne avant elle n'avait découverte. Juliette l'avait choisi elle et personne d'autre pour sa première fois. Axelle ne pouvait être plus flattée et heureuse de cela.