Chapitre 31

826 57 16
                                    

Axelle releva la tête, elle n'avait pas rêvé, Juliette venait de parler.

- Ju...Juliette, tout va bien, tu as parlé ?

- Aie.

Axelle commençait à paniquer, avait-elle mal ? Avait-elle perdu la capacité de parler ?

- Tu veux que j'augmente la morphine, tu as besoin de quelque chose ?

- Tu, m'écrase le bras, souffla-t-elle difficilement.

Axelle mit du temps à comprendre ce que voulait dire Juliette. Lorsqu'elle réalisa qu'elle lui écrasait le bras avec son coude, toute la pression qu'elle avait accumulée se relâcha, la faisant éclater de rire. Juliette sourit difficilement, puis ouvrit peu à peu les yeux. Axelle en profita pour effectuer les tests de routine tout en lui demandant comment elle se sentait.

- J'ai l'impression qu'un bus vient de passer sur ma poitrine à part ça, tout va bien.

Soudain, elle sentit une petite claque sur sa joue.

- Aïe, qu'est ce qui te prend, se plaigna-t-elle en se tenant la joue.

- De l'alcool Juliette, vraiment ?!

Juliette se sentit honteuse. Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû en boire. Pire encore, elle avait fait cela uniquement dans le but de faire payer à Axelle d'avoir gâché son avant première et plus généralement, sa vie. Axelle savait-elle ce que Juliette avait failli faire avant que son cœur ne lâche ? Sûrement. Mais de toute façon ce dernier point ne la concernait plus depuis bientôt deux mois. Si elle voulait coucher avec la terre entière, elle en avait le droit. Mais depuis la veille, elle savait que ce n'était pas le cas. La seule qu'elle avait envie d'avoir près d'elle, c'était Axelle et aucune autre ne pourrait combler ce manque.

- Dr Stevens, qu'est ce que vous êtes en train de faire ? Vous ne pensez pas en avoir assez fait ?gronda le chef de la chirurgie.

- Je faisais les tests de contrôle, elle vient de se réveiller.

- Vous ne travaillez plus dans cet hôpital pour le moment, alors je vous prierais de rester dans votre rôle de visiteur.

Juliette avait-elle bien entendu ? Axelle, virée ? Qu'est ce qu'il s'était passé pour que cela arrive. Elle n'en revenait pas. 

- Quoi ? mais, qu'est ce que t'as fait pour te faire virer ? s'écria Juliette abasourdie

- Pas virée, mise à pied, avoua honteusement Axelle.

Le chef de la chirurgie expliqua alors le déroulé de l'opération, comment Axelle avait délibérément fait le choix de la réanimer. Il était obligé de le faire. Omettre une partie de l'incident constituait un grave délit et elle devait être mise au courant de chaque étape. Lorsqu'elle comprit ce qu'avait fait Axelle, Juliette resta sans voix. Elle venait de prendre le risque de sacrifier sa carrière, juste pour qu'elle puisse vivre. Pour une chirurgienne de renom qui devait récupérer le poste de chef de service, qui avait passé douze longues années d'études pour pouvoir exercer le métier de ses rêves, cela représentait le sacrifice d'une vie entière. Juliette savait à quel point son métier était important. Il primait sur tout, et voilà qu'elle se retrouvait mise à pied pour elle. Elle ne savait quoi dire. Elle aurait voulu lui sauter au cou, l'embrasser, lui dire à quel point elle l'aimait, mais lorsqu'elle vit Maya devant la porte de sa chambre, la réalité la frappa. Elles n'étaient plus ensemble et de toute façon, elle avait bien trop mal pour pouvoir se lever.

- Ca veut dire que... Tu ma sauvé la vie au péril de ta carrière ? demanda Juliette avec émotion

- Oui... Pourquoi es-tu si étonnée ?

A coeur perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant