Notre douce et chaleureuse étreinte, baignée de nos larmes de joie, semblait s'être étirée pendant des heures à partir de là, et suspendait le monde autour de nous. Il n'y avait que Ōji, moi, la forêt, et la sélection finale qui m'attendait le lendemain, à l'aube. Tout était devenu soudainement plus calme, j'aurais voulu rester là, dans ses bras, pour profiter de la tranquillité du moment beaucoup plus longtemps. Mais, lentement, quand le réalisme de l'horloge a frappé Ōji, nous nous sommes lâchés et avons vite redescendu la montagne, nos mains entrelacées.
...
Le soleil s'était fondu dans l'horizon, laissant place à la nuit. Ōji et moi, fatigués de notre ascension et de notre étreinte sincère et riche en émotions, allions se partager un festin dans notre humble cabane. À notre arrivée, Ōji, avec un talent culinaire inattendu, s'occupa de toute la préparation, malgré mes tentatives de l'aider. Il considérait ce met comme ma récompense pour avoir persévéré dans mon entraînement. Alors, j'ai cédé et observé son art culinaire avec admiration. Le plat qu'il a fini par me servir était une œuvre d'art gustative, une harmonie parfaite entre présentation et saveur. Qui lui avait enseigné ces compétences culinaires ? Lorsque j'en ai pris une bouchée, j'ai été emporté par le goût céleste de sa cuisine. Ōji me regarda déguster avec un sourire, grignotant ici et là pour s'assurer de m'en laisser surffisament vu comment j'étais affamé après tout les efforts que j'avais donné. Après avoir savouré ce festin et rangé l'ensemble de notre cuisine, nous nous sommes précipités vers le lit. Je me suis blotti dans celui-ci, dos à Ōji, cherchant le confort pour un sommeil bien mérité. Avec la perspective d'une journée et d'une semaine chargées qui m'attendait, il était primordial de recharger mes batteries au maximum.
- Bonne nuit petit minet !
- Bonne nuit, Ōji.
À ce moment précis, j'ai eu la fugace envie de lui lancer un oreiller à la tête pour m'avoir appelé une énième fois par ce surnom ridicule, et c'est ce que je fis. Mon acte entraîna alors une longue bataille d'oreillers sans merci, que Ōji gagna à mon plus grand regret. J'ai préféré abandonner et faire attendre ma vengeance, préférant préserver mon précieux temps de sommeil, je me suis donc vite réinstaller comme j'étais.
- Eh.. Midori..?
- Quoi.-
- Je ne cesserai jamais de te le rappeler mais.. je suis incroyablement fier de toi et de tout ce que tu as accompli depuis notre rencontre..
Ces mots m'ont arraché à ma torpeur. Je me suis donc retourné vers lui malgré moi pour le regarder.
- ..Merci, je suppose.
- De rien, petit mi—
- Chut. Tais-toi et dors.
Malgré mon ordre sec, je l'ai entendu rire doucement sans rien y rajouter. Les seuls bruits qui pouvaient être entendus désormais étaient les murmures nocturnes de la nature qui nous entourait. Ils m'ont bercé et apaisé mes pensées, jusqu'à ce que le sommeil m'emporte pour de bon.
...
- Où est-ce qu'on va grande sœur...?
- Dans un endroit sûr..où vous serez en sécurité.
Mes jeunes sœurs et moi cheminions vers notre havre de paix, notre refuge, la cabane que Ōji et moi partagions. Après avoir découvert les souffrances que mon père leur infligeait, je m'étais solennellement promis de les libérer de cette oppression, de les emmener vivre avec nous, à l'abri des fureurs de Yasuhiro. Enfin, nous entamions ce périple vers la quiétude. Sana, Yae et Aiko, rayonnantes de joie, bondissaient autour de moi. Jamais je ne les avais vues aussi heureuses de me retrouver. Je comprenais leur soulagement. Vivre sous le toit de notre père n'était pas un privilège, mais un fardeau insoutenable. Et jamais je n'aurais imaginé que ce même fardeau nous rattraperait si vite après être revenus au calme.
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𝒯𝒶𝓀ℯ𝓈𝒽𝒾 ℳ𝒾𝒹ℴ𝓇𝒾 [ 𝐃𝐞𝐦𝐨𝐧 𝐒𝐥𝐚𝐲𝐞𝐫 𝐎𝐂 ☆☽ ]
ActionTakeshi Midori, 16 ans, au moment où je raconte mon histoire. Je suis devenu pourfendeur à l'âge de 14 ans pour unique but : survivre. Ma vie d'avant était pour moi d'un banal et d'une facilité sans fin. Je vivais dans une grande maison de riche ave...