Chapitre 5

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Vittoria

Je suis fatiguée.
J'en ai marre.
Il fait chaud.
Cela fait deux heures et demi que je conduis depuis Milan, j'ai hâte d'arriver à l'hôtel.

—     Tourne à droite, me dit Catalina .

Nous sommes dans la ville d'Aosta où le seul hôtel à proximité était. La fatigue commence à surpasser la gaieté de ce voyage. Personne ne parle, Cat somnole. Il a fait chaud tout le long du voyage ce qui accentue notre fatigue.

—     Dans cinquante mètres nous y sommes, ce sera sur ta droite.
—     Un parking à proximité ?
—     Oui, juste devant l'hôtel.

Quand j'arrive enfin devant l'hôtel, je remarque qu'il possède une très belle façade pur Italienne.
Ça va me manquer ...
Après avoir garé la voiture sur la première place que j'ai trouvée, nous nous dirigeons à grands pas à l'accueil de l'hôtel afin d'avoir les clefs de notre chambre.
Je veux un lit !!
Je suis fatiguée, trop fatiguée. Quand nous arrivons à l'accueil de l'hôtel, nous somme accueilli par une jeune femme.

—     Bonjour ! Vous devez être signorina Bianchini. Dit-elle en s'adressant à nous. Nous avons préparé la chambre dix-neuf pour la nuit, Le déjeuner est à sept heures demain matin, souhaitez-vous en faire partie ?
—     Oui bien sûr, nous partirons vers sept heures trente, ça te va Vi ?
Je suis tellement dans les vapes que je ne m'entends même pas répondre à Catalina .
—     Oui.

Après avoir pris les clefs que nous tendait la jeune fille, nous nous dirigeons enfin vers notre chambre. Cat a à peine le temps d'ouvrir la porte que je me précipite déjà dans un des deux lits à disposition !

—     Je commande avec le room service de quoi manger ce soir.
Je grogne pour toutes réponses et commence à s'ombrer dans un sommeil profond.


Catalina

Quand je raccroche avec le service de chambre, Vittoria dort profondément. Cela fait tellement longtemps qu'elle ne s'est pas endormie aussi vite... Je me dirige vers elle pour l'allonger correctement sur son lit, j'inspecte ses vêtements en un coup d'œil pour savoir s'ils sont assez confortables pour qu'elle puisse dormir avec. Elle a pensé à mettre un legging et un petit top ce qui est parfait. Quand je l'allonge sous la couette, elle grogne quelque chose :

—     Diego....

Cela fait tellement longtemps que je n'avais pas entendu ce prénom... Diego dit Diego Ramirez, il était depuis quatre ans le petit ami de Vittoria avant de périr accidentellement dans le même accident de voiture dans lequel les parents de Vittoria sont eux aussi morts. A l'âge de quatorze ans, un garçon est venu dans notre classe, c'était son premier jour, il venait d'emménager dans la ville. Tout de suite, nous nous sommes bien entendus et sommes devenus inséparables. Une larme coule sur ma joue, je l'essuie rapidement.

Diego...
Pour elle, il était le petit ami parfait, pour moi, il était mon meilleur ami, et ils formaient a eu deux ma famille. Ils ont été là au pire moment de ma vie et ils sont restés. Ils auraient pu partir, ne plus jamais me parler, mais ils étaient là tous les deux malgré l'horreur qu'était ma vie. Aujourd'hui, il ne me reste plus qu'elle... Elle est ma famille et je suis la sienne. Sans elle je ne suis rien. Je me précipite vers la porte pour récupérer le repas que le room service vient d'apporter. Je décide de ne pas la réveiller.
La nuit va être longue.

Ses mains sur mon corps.
Sa voix rauque.
Sa langue rappeuse.
Son poids qui m'étouffé.
- Doucement Bébé.
J'ai peur .
J'ai froid.
Ses mains bougent sur mon corps .
Je ne veux pas.
Je veux que ça S'arrête !!!!.

—     NON !

Je me réveil en sursaut, pleine de sueur et tremblante, j'ai chaud, ma respiration est saccadée.
Ce n'est qu'un souvenir,
Il n'est plus là,
Tout ça ne fait partie que du passé.
Quand je reprends mes esprits, je me rends compte que ce n'était pas moi qui criais.

—  NON !

Je sais très bien ce qu'elle ressent, ce qu'elle imagine.

—  Vi , calme-toi. Réveille-toi, ce n'est qu'un cauchemar, Vi ...

Je la prends dans mes bras pour l'empêcher de bouger, je lui parle doucement à l'oreille pour la calmer. J'aurais dû savoir au moment où je l'ai entendu prononcer le nom de Diego que la nuit allait être agitée... On a chacune notre passé et nos monstres. Le sien est l'accident. Elle se remémore dans cette voiture entourée de tous ces gens qu'elle aime, elle se revoit toute la scène dans les moindres détails. Elle se voit se noyer avec eux, et se demande pourquoi elle seule est encore vivante...

—     Vittoria, je suis là... S'il te plait ...

Les spasmes s'arrêtent, je la vois se calmer, sa respiration redevient normale. Je reste à ses côtés, je me colle contre elle et m'endors.




Je suis réveillée par l'odeur de nourriture.
Miam Miam.
J'ouvre progressivement les yeux afin de m'adapter à la lumière de la chambre. Le soleil est levé, quelle heure est-il ?
—     La marmotte est enfin réveillée !
Vittoria est tout sourire en apportant un plateau de nourriture vers le lit, je remarque que celui d'hier a disparu.
—     Je t'ai apporté le petit déjeuner.
—     Merci, dis-je en baillant.
—     La prochaine fois prévient quand tu veux squatter mon lit.
Je regardais Vi , je savais très bien quelle essayais d'oublier les événements d'hier soir, c'est sa spécialité, rigoler pour cacher ses sentiments et ses faiblesses.
—     J'ai prévenu la jeune fille de l'accueil que nous ne serons pas présentes pour le petit déjeuné, étant donné que tu dormais encore profondément j'ai décidé de te laisser dormir vu que c'est toi qui prends le volant aujourd'hui !!! dit-elle en sautillant.
Nous prenons notre petit déjeuner au lit et nous préparons pour une nouvelle journée qui s'annonce longue et fatigante mais qui débouche sur un nouveau départ.

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