La Breve Vita

Chapitre 19

Malgré l'obscurité, je vois Nathan se décoller du mur où il était adossé et venir à ma rencontre.

—     Que fais-tu ici ? demandais-je
—     Je m'excuse pour tout à l'heure. Me dit-il
Je ne réponds rien, je ne sais toujours pas quoi penser de la situation ? C'est vrai que je n'aurais sûrement peut être pas du poser cette question mais cela ne lui permet pas de me manquer autant de respect.

Voyant que je ne comptais pas répondre, ses épaules s'affaissaient et il commença à se tasser sur lui-même.

—     Il s'est passé tellement de choses...

Tout en parlant, Nathan commence à faire les 100 pas.

—     C'était il y a longtemps, mais c'est toujours aussi blessant.

Je le laisse parler et ne dis rien. Je veux le voir parler, le voir s'ouvrir sans une once de colère. Alors j'écoute, j'écoute ce qu'il a à me dire et ne réponds rien. Nathan commence à bouger de partout, comme s'il lui était insupportable de me raconter ce qu'il s'est passé et comme s'il lui était impossible de rester à la même place.
Il a l'air à la fois triste et gêné.

Toujours dans le noir, je ne peux que l'entrevoir, apercevoir son ombre mais je ne peux toujours pas voir son expression sur son visage, ni l'expression de ses yeux verts.

—     Si tu ne veux pas, ne dis rien ?

Il sursauta au son de ma voix, il ne s'attendait pas à cette prise de parole spontanée de ma part.

—     Tu as l'air assez tourmenté, alors ne te force pas à me raconter une chose qui te blesse et que tu n'as pas spécialement envie de me raconter.
—     C'est vrai que c'est toujours aussi dur pour moi d'avoir cette conversation avec quelqu'un. C'est vrai que j'ai eu l'air d'en avoir rien à foutre de la colère de Nolan, mais c'est complètement faux. C'est un rappel constant de ce souvenir que j'aimerais tellement pouvoir oublier. Des souvenirs qui font mal.

Je sens sa peine dans sa voix, mais ce que m'a raconté Nolan dit que c'est de la faute à Nathan, que tout ce qui s'est passé est de sa propre faute.

—     Je ne sais pas s'il t'a raconté quelque chose, s'il t'a parlé d'elle ou pas.
—     Non, il m'a juste dit que tu avais fait du mal à une personne qui lui était chère, que tu l'avais brisé et qu'aujourd'hui ce n'est plus la même personne qu'avant.

Je le vois se tasser sur lui-même au fur et à mesure que les mots sortent de ma bouche.
Tout d'un coup, la lumière des escaliers s'allume, j'ai assez de mal à m'habituer à ce changement. Nous voyons Tom le visage serré monter les escaliers.

—     Bah enfin je te trouve ! ça fait plus de deux heures que je te cherche ! crie Tom.
Lorsqu'il m'aperçoit, il commence à se calme.

—     Catalina
—     Salut ! Je l'ai trouvé ici quand je suis rentée du boulot, il voulait s'excuser pour tout à l'heure !
Tom lui lance alors un regard en direction de Nathan qui n'a plus du tout la même attitude que tout à l'heure.
—     Et bien je suis là, tu m'as trouvé, maintenant Salut !

Et il part, comme tout à l'heure, sans un signe, avec seulement de la colère. Je lâche un soupir de désespoir car oui, je suis désespérée. Je ne sais pas quoi penser de tout cela et ça me rend dingue.
Après avoir fait un signe de la main à Tom et lui avoir souhaité bonne nuit, j'ouvre ma porte d'entrée et m'engouffre dans la pénombre de l'appartement.

Je suis tellement fatiguée, physiquement mais aussi émotionnellement. Je me dirige dans mon lit. Sans attendre, je me mets sous ma couette, au chaud. Je suis lassée.
Je n'ai plus la force de me lever pour me mettre en pyjama, n'y même pour me démaquiller. J'enlève mon soutien-gorge, et mon pantalon pour ne garder seulement que ma chemise.
Ai-je rêvé de tout ce qui s'est passé ?
Il a changé tellement vite de comportement, comme si j'avais inventé tout ce que j'avais vu.