Chapitre 16

0 0 0
                                    

Une fois rentré à l'appartement, je me mets dans mon lit avec un bon livre. Je ne sais pas si je continue ma lecture de Don't Go d'Abbi Gliness ou si je me lance dans une toute nouvelle histoire.

Je ne sais pas ....

—     Que veux-tu manger ce soir ? Demande Vittoria au pas de ma porte.
—     Je ne sais pas et toi ?
—     Je n'ai pas envie de grands choses, je n'ai pas envie de quelque chose de compliquer et bourratif.
—     Des crêpes jambons champignon ?
—     Pourquoi pas, cela fait longtemps qu'on n'en a pas mangé !

Une fois sortie de ma chambre, je m'assis sur mon lit et commençai à regarder attentivement ma bibliothèque à la recherche de ma nouvelle lecture.

Que vais-je lire ?

Mon choix se porte sur le quatrième tome de la saga The Elements de Brittainy.C.Cherry. Je sors le livre de ma bibliothèque, m'installe confortablement dans mon lit et ouvre le livre.

« PROLOGUE
LUCY
2015
Avant de quitter ce monde, cinq ans plus tôt, maman nous avait légué, à chacune de mes sœurs et moi-même, un présent. Sous le porche de ma sœur Mari trônait le rocking-chair en bois que maman lui avait donné.
Mari avait reçu le rocking-chair parce que maman trouvait qu'elle était toujours en effervescence et s'en inquiétait. Mari était la cadette, et elle avait tendance à toujours craindre de passer à côté de quelque chose dans sa vie, ce qui la conduisait le plus souvent à être incapable de faire des choix et à tout mener de front.
– Si tu n'arrêtes pas de te prendre la tête pour tout, tu vas finir par faire un burn-out, ma chérie. Il n'y a pas de mal à lever le pied de temps en temps, lui répétait maman.  »

Je me plonge dans mon livre, et une après avoir lu les premières phrases, plus rien n'existe autour de moi. Une heure plus tard, Vi m'appelle pour manger, je cherche alors mon marque-page sous ma couette pour pouvoir fermer mon livre. J'ai bien avancé dans ma lecture, même si je ne veux pas spécialement lâcher mon livre, mon ventre commence à crier famine.

—     Je vais aller rendre visites à Tommy ce soir. Me dit elle
—     Oui, rendre visite. Répondis-je avec un clin d'œil.

Elle devient toute rouge et se tripote les doigts comme chaque fois qu'elle est gênée.

—     Arrête, on a bien parlé tous les deux à sa soirée et j'aimerais bien apprendre à le connaître, il me plaît bien.
—     Oui je vois ça, tu es toute rouge.

Elle me tourne le dos afin de me servir mes crêpes et se cacher de moi.

—     Merci, mais pas besoin de te cacher, tu es belle quand tu rougis.
—     Je t'emmerde !
—     Moi aussi, je t'aime !

Vi aime beaucoup me taquiner, c'est quelque chose qu'elle fait toujours, rendre embarrasser l'autre personne. Il faut dire qu'à Milan, il était assez difficile de rendre embarrasser Vittoria et très rare de la voir rougir donc je m'amuse comme une gamine de sa réaction.

—     Bon allez, viens manger !

Nous nous asseyons à table et commençons à nous servir.

—     Tu as réussi à trouver une annonce de travail ?
—     Non, réponds-t-elle désespérément, aucun cabinet d'avocats n'embauche en ce moment, je suis désespéré.
—     Pourquoi ne montes-tu pas ton propre cabinet ?
—     Parce qu'il y en a déjà cinquante milles à Paris, répond-elle en rigolant
–     Oui, mais aucun n'a pour avocate Vittoria Mancini, très grande avocate répute de Milan.
–     Mes parents l'étaient plus que moi !

Son regard s'assombrit un instant, mais très vite un sourire revient marquer sa peine. Elle ne parlait pratiquement jamais de ses parents depuis qu'ils nous avaient quittés, plus de sept ans auparavant, mais quand il lui arrivait de le faire, c'était comme si un nuage de tristesse planait au-dessus d'elle. Mais elle repoussait le nuage et laissait jamais déverser sa pluie sur elle. Elle faisait tout son possible pour être heureuse, et dans l'ensemble elle l'était, même si elle avait des moments de tristesse, parfois.

—     Excusez-moi !
—     Vi  ! ...

Elle se leva de table et se précipita dans sa chambre, je n'allais pas la chercher, elle avait besoin de ce moment seule. Elle avait besoin de ses instants ou elle se souvenait, des instants ou elle s'en voulait, des instants ou elle autorisait son cœur à se briser avant de rapidement recoller les morceaux.

Je me levai et débarrassai la table, Vittoria est forte, je le sais. C'est bien la plus forte personne que je connaisse. Et elle se relève chaque fois, cela m'impressionne.

Pour chaque seconde de chagrin. Vi se faisait un devoir de trouver une minute de bonheur. Après avoir tout laver et ranger, je me précipite pour retourner dans ma chambre et me plonger de nouveau dans mon livre. Quelques minutes plus tard, j'entends ma meilleure amie sortir de sa chambre et venir s'adosser à l'entrée de la mienne

—     Je vais chez Tommy, je ne sais pas à quelle heure je rentre bisous !

Ses yeux avaient repris leurs éclats. C'est curieux les émotions, la même personne peut être triste à un moment et heureuse l'instant d'après. Ce qui m'étonnait le plus, c'était de voir qu'un individu pouvait être les deux en même temps. J'avais l'impression que Vittoria éprouvait un peu des deux à ce moment-là. Une pointe de tristesse entremêlée de joie !

Je me dis que c'était une belle façon de prendre la vie.

La Breve VitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant