Le lendemain, Izuku se réveilla particulièrement fatigué et c'est en pestant contre son colocataire qu'il se prépara pour aller au travail. Le trajet fut, comme d'habitude, passé à jouer des coudes entre les passants pour arriver à se faufiler jusqu'à la tour de verre où il travaillait depuis presque deux ans. Il prit l'ascenseur, croisa ses collègues qui ne répondirent pas à son salut, et arriva dans le bureau qu'il partageait avec d'autres employés.
-Bonjour, fit-il en s'asseyant à sa place.
Un faible « bonjour » fut lancé de la part du supérieur de Midoriya qui était dans le bureau juste à côté. En voyant arriver le plus jeune, il attrapa un gros dossier posé sur son bureau et vint le déposer sur celui de Midoriya.
-Midoriya ce n'est pas bon de passer toute la nuit à s'amuser, après le lendemain vous êtes moins productif. D'ailleurs tenez, il faudrait que vous vérifiiez les fautes de frappes et d'orthographe de ce manuscrit.
-Oui Monsieur...
Le jeune homme prit son courage à deux mains, ouvrit le dossier et commença à en corriger les fautes. A la pause de midi, il n'avait pas encore fini, et il regardait partir ses collègues avec tristesse et jalousie, lui qui devait rester pour terminer. A leur retour, il n'en était qu'à la moitié du manuscrit et son estomac criait famine.
Le monde commença à regagner un peu à peu tous les bureaux de l'étage. Shoto passa devant le bureau de Midoriya, ce dernier était toujours la tête plongée dans son manuscrit. Izuku lui faisait vraiment de la peine, il était dans l'entreprise depuis plus longtemps que lui mais sa carrière ne décollait pas, il en était toujours au stade du simple employé de base, effectuant les tâches les plus médiocres.
Il décida de pousser la porte et s'assit sur la chaise en face du bureau de son ami.
-Alors ça avance ?
Le jeune homme releva les yeux vers lui et se détendit un peu en le voyant.
-Oh... ouais, moyennement. Ce truc est bourré de fautes...
Il soupira, se massa le cou puis reprit sa correction sans ajouter un mot de plus, lassé par cette situation, mais pas assez confiant en lui pour oser demander un changement de poste.
-Tu devrais faire une pause là, en plus t'as l'air crevé, t'as fait quoi de ta nuit ?
-J'ai essayé de dormir mais mon coloc' n'était pas du même avis...
-Ah oui c'est vrai que tu emménageais hier. Alors il est si terrible que ça ton coloc', pour t'empêcher de dormir ?
-Ah ouais. En quelques mots : insolent, égoïste, superficiel, mesquin... une vraie plaie.
-Je sens que tu vas t'éclater avec lui. Tu vois tu aurais dû attendre un peu plus et tu aurais pu avoir un colocataire potable. Mais bon maintenant j'ai plus qu'à te souhaiter bonne chance et espérer te retrouver en vie chaque matin. Et donc cette nuit il a fait quoi ?
-Il a couché avec sa copine...
Midoriya soupira profondément et passa ses mains sur ses yeux fatigués avant de reprendre son crayon pour continuer sa correction.
-C'est sûr que ce n'est pas ce qu'il y a de mieux quand on est un célibataire endurcit.
Voyant son ami froncer les sourcils face à son travail, Shoto préféra alors quitter la pièce, laissant ainsi son ami face à son dur et pénible travail.
La journée passa, longue et ennuyeuse, et Midoriya ne fit rien d'autre que corriger ce manuscrit bourré de fautes d'orthographe et de syntaxe. Quand arriva l'heure de la pause que certains s'accordaient, il se leva, son ventre criant famine et alla manger un morceau dans la salle de pause, de l'autre côté du bâtiment. Cela impliquait de passer devant les bureaux des différents secteurs d'édition, puis ceux de ses responsables, il croisa d'ailleurs un supérieur qu'il salua, alors que celui-ci le regardait visiblement en se demandant de qui il pouvait s'agir. Enfin, dans la salle, il retrouva tous ses anciens collègues, avec qui il avait travaillé à son arrivée. Il entra, droit comme un piquet, et se dirigea vers le distributeur.
-T'as un balais dans le cul, Midoriya ? S'amusa l'un d'entre eux.
Il ne répondit pas et commanda un sandwich, la tête basse.
Midoriya était devenu le souffre douleur de toute l'équipe. Il était victime de toutes sortes de moqueries et peu de personnes étaient de son côté. Il y avait juste son ami Shoto, seule personne que les insultes et les regards de coin n'effrayaient pas.
Assis tous ensembles autour de leur café, les supérieurs de Midoriya le regardèrent commander son sandwich.
-Alors c'est qu'on a perdu sa langue aussi ? Se moqua un homme d'une quarantaine d'années.
-Mais non regarde comme il a l'air fatigué, je suis sûr que c'est parce qu'il a passé la nuit à corriger des fautes d'orthographe. Il est courageux ce petit, il ira loin, ajouta son collègue.
Cette remarque fut suivie d'un fou rire général alors que Midoriya était toujours dans la pièce.
Ce dernier poussa un léger soupir, prit une boisson, et alla s'installer dans le fond de la salle pour manger rapidement. Cette situation durait depuis son arrivée, et heureusement qu'il était très patient, sinon il aurait déjà renoncé. Plus que ça, c'était aussi parce qu'il tenait à travailler dans une maison d'édition, qu'il gardait son poste. Corriger des fautes n'avait rien de palpitant. Mais il était payé alors il serrait les dents sans répondre. Et comme l'avait souligné Shoto, sa carrière n'avançait pas d'un pouce depuis deux ans. Il avait même l'impression de régresser, tant ses supérieurs étaient imbuvables avec lui.
Finissant leur café, les plus âgés de la pièce se levèrent de table, plaisantant toujours sur le plus jeune assit dans un coin de la pièce.
-Midoriya, tu pourras débarrasser tout ça pour nous s'il te plaît ? Tu comprends, on voudrait que tu fasses des choses qui soient à ta portée, alors fais attention quand tu mettras ces gobelets à la poubelle. On compte sur toi.
Sur ce ils quittèrent la pièce, laissant sur la table une dizaine de gobelets vides.
Quand ils furent tous sortis, Izuku, hors de lui d'être ainsi la risée de la boîte, frappa la table de son poing. Une vive douleur engourdit son poignet, il grimaça et, l'appétit coupé, se leva pour jeter à la poubelle les restes de son repas et les détritus abandonnés. Toujours en colère, il traversa de nouveau le bâtiment, croisant supérieurs, anciens collègues, ou stagiaires malgré tout au courant de sa réputation. Il soupira de nouveau en ouvrant la porte du bureau du service dans lequel il travaillait et rejoignit sa place, le manuscrit toujours étalé sur la table. Il saisit un stylo, s'assit et reprit sa tâche, avant de se rendre compte que les pages avaient été totalement mélangées.
-Ah mais ça commence à bien faire ! Râla-t-il, excédé.
Entendant son subordonné crier, le supérieur du bureau à côté du celui d'Izuku se leva de son bureau et entra dans la pièce adjacente à la sienne.
Il y découvrit le jeune homme assit à son bureau, la tête posée dans les mains et les coudes pliés sur le bureau où étaient éparpillées de nombreuses feuilles. Il faisait vraiment peine à voir. Cette situation durait depuis bien trop longtemps mais elle ne risquait pas de changer.
-Midoriya vous avez l'air épuisé, vous êtes sûr que ça va ?
Il tenta de sourire pour le rassurer, pour une fois que quelqu'un était agréable avec lui !
S'avançant vers l'employé qui avait l'air fatigué, le supérieur prit quelques feuilles qui traînaient sur le bureau et y jeta un rapide coup d'œil. Fronçant les sourcils il reposa les copies sur le bureau de Midoriya qui semblait attendre sa réaction.
-En effet vous êtes fatigué, vous avez oublié la moitié des fautes restantes. Faites attention, si vous ne savez même plus faire ça correctement il faudra que je trouve quelqu'un pour vous remplacer.
-Veuillez m'excuser, ça ne se reproduira plus, souffla-t-il en s'inclinant le plus bas possible. Je vais arranger ça tout de suite.
-En effet j'espère que ça ne se reproduira plus, votre travail n'est pourtant pas si compliqué.
Izuku ne répondit rien et reprit le manuscrit du début pour corriger les fautes qu'il avait oublié, et effectivement elles étaient nombreuses. Il était épuisé, ses yeux papillonnaient pour rester ouverts, sa tête s'alourdissait de minute en minute, jusqu'à ce que son front vienne finalement se poser sur le paquet de feuilles devant lui.
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Colocataires [BakuDeku]
FanfictionBakugo et Midoriya ne se connaissent pas mais c'est le grand jour: ils emménagent dans leur nouvelle colocation à deux. Ce qui devait être un appartement à petit budget se transforme en une guerre entre les deux jeunes hommes aux caractères totaleme...