chapitre IV

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Jérémiah


Le lendemain

    Le soleil se lève doucement sur la ville. Ma fille marche devant moi et faisant basculer ses couettes d'un côté à l'autre au rythme de ses pas. Son sac à dos jaune sur son dos, elle va entamer sa dernière journée d'école de la semaine. Comme à son habitude, elle sert son doudou contre elle tout le long du trajet. Arrivé devant l'école, elle me tend son doudou pour que je puisse le ranger dans son sac puis je lui embrasse tendrement le front avant de lui souhaiter une bonne journée. Elle me sourie avant de partir en courant avec ses camarades. Je reste toujours jusque'à ce qu'elle soit dans la salle de classe. Son rire enfantin parvient à mes oreilles et je la vois se plier en deux à côté d'un de ses copains. Cet enfant n'est jamais dans la demie-mesure... La maîtresse lui tend la main pour la faire rentrer dans la salle, signe qu'il est pour moi l'heure de partir.

    Sur le chemin du retour, je réfléchis à comment aller remercier ma voisine. Je ne la connais pas du tout donc je ne sais pas trop comment faire. Je me torturais l'esprit lorsque je crois une boutique de fleurs. De magnifiques renoncules sont posés sur le stand extérieur. Immédiatement, le visage souriant de ma voisine ma revient en mémoire. Un si grand soleil est forcément accompagné de fleurs. Alors je n'hésite pas une seconde en entrant dans la boutique pour demander ces fleurs. Je grimace lorsque le fleuriste m'annonce le pris mais j'insiste en croisant les doigts pour que ma carte ne refuse pas ce payement. Je ferme les yeux en attendant le bruit de la machine indiquant un refus mais c'est avec soulagement que ce bruit ne survient pas. Je réouvre les yeux puis je remercie le commerçant avant de m'en aller. Une fois de retour chez moi, je termine rapidement le nettoyage que j'ai commencé la veille.


    Cela fait une heure que je tourne en rond en attendant le moindre bruit venant du mur mitoyen qui m'indiquerait que la jeune femme est chez elle. Mais pour le moment rien ne vient, alors je tourne en rond en essayant plusieurs discours qui ne me conviennent pas. Finalement, je m'écroule sur mon canapé en grognant de frustration. C'est à ce moment là que j'entends la douche s'activée dans l'appartement voisin. Pour ne pas laisser la timidité me ronger de l'intérieur en attendant qu'elle soit prête à me recevoir, je prends mon téléphone et commence à pianoter dessus. Je demande à mon patron si je peux faire des heures supplémentaires durant le weekend étant donné que je n'ai pas ma fille à garder. Celui-ci répond positivement à ma demande conscient de l'état de mon compte banquier alors qu'il reste quelques longs jours avant la fin du mois. Je ne le remercierai jamais pour être aussi compréhensif. C'est le meilleur patron que l'on puisse avoir.

    Je regarde pour la énième fois l'écran de mon téléphone en espérant que le temps passe plus vite afin de me libérer de cette nausée. L'humain n'est pas mon fort. Ce n'est pas que je ne l'aime pas, il me rend juste nerveux. Je suis tétanisé dès qu'il s'agit de communiquer avec quelqu'un d'autre qui ne fait pas parti de mon entourage. Cependant, je prends mon courage à deux mains. Je me lève puis me dirige pour la troisième fois dans la salle d'eau pour vérifier que je sois présentable. Ensuite, je ne prends que mes clés et le bouquet de fleurs puis je sors sur le palier. Je prends une grande inspiration avant de frapper deux coups forts sur la porte. Je reste silencieux et écoute les bruits venant de l'intérieur. De la vaisselle se pose puis, des pas feutrés se font entendre. J'entends les clés tourner dans la serrure puis la poignée s'abaisse lentement. Lorsque la porte s'ouvre, ma voisine apparait et son sourire ensoleillant prend place sur son visage. Elle me salue poliment avant de s'écarter afin de me laisser passer. Je l'observe curieux. Elle porte une jean qui lui va à ravir avec un pull court en maille beige laissant apparaitre la peau de son ventre. Ses cheveux ondulés tombent en cascade sur ses épaules, ils basculent au rythme de ses mouvements doux et gracieux. Immédiatement, je sens que ma masculinité prend le dessus. Elle se tourne vers moi en haussant un sourcil d'un air interrogateur. Mal à l'aise, je comprends que je suis resté sur le seuil de sa porte. Je m'avance en prenant soin de fermer la porte derrière moi. Je la suis jusqu'au salon qu'elle a super bien décoré. Je grimace en faisant une comparaison rapide avec le mien. Il est certain que ma fille préférerait vivre dans celui-ci. Le mien est très rudimentaire à côté. La voix de ma voisine résonne cependant, je n'entends pas ce qu'elle me dit, trop concentré sur mes pensées. Alors je me retourne vers elle en lui demandant de répéter.

Pour  notre fille (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant