chapitre IX

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Jérémiah

22 avril

Comme promis à ma fille, je suis allé à l'école lundi midi. J'ai pu discuter avec la fameuse Josiane qui est une femme adorable proche de la soixantaine. Elle passe tout son temps libre avec les enfants et elle les aime vraiment. Elle se comporte avec eux comme une mamie gâteau le ferai. Ça me rassure de savoir qu'elle veille sur ma fille dès qu'elle en à l'occasion.

Lorsque j'ai abordé le problème de harcèlement, elle n'a pas eu l'air surprise. Une fois ma fille retournée en cours, nous sommes partis ensemble pour en parler sans avoir d'oreilles indiscrètes aux alentours. Elle m'a avoué que ce n'était pas la première fois que ce genre de situation arrive. Elle est exaspérée car les professeurs et la directrice restent sourds et muets face aux problèmes. Les enfants ne sont pas pris au sérieux sauf que ça peut réellement impacter l'enfant concerné. D'ailleurs, les enfants qui harcèlent peuvent souffrir de méchanceté chez eux. C'est peut-être pour cacher un problème encore plus important. Je préfère m'énervé contre l'équipe éducatrice plutôt que sur les enfants eux mêmes. Je ne veux pas prendre le risque de traumatiser un enfant même si je serais intransigeant sur ma décision. Il faut que ça cesse. Ma fille souffre déjà suffisamment de la perte de sa mère ; il n'y a pas besoin d'en rajouter encore plus.

Nous avons donc décidé d'échanger nos numéros afin qu'elle puisse m'appeler en cas de besoin. Puis, elle m'a promis d'appeler les parents des anciens élèves qui ont vécu la même chose pour pouvoir faire pression sur l'équipe éducatrice. Nous sommes au début de notre plan pour réussir à rendre l'école agréable pour ma fille qui adorait venir ici avant le décès de ma mère.


Je suis au travail. J'ai dû emmener ma fille avec moi car personne ne pouvait la garder ce soir. Cependant, ce n'est pas grave puisque Joséphine est venue se détendre au bar. Elle garde Ombeline de bon coeur. Elle est complètement tombée sous le charme de ma fille. Elles sont en train de rigoler assises au comptoir. Je discute avec elle tout en servant les clients. Je profite du fait que ma fille soit partie se vider la vessie pour parler de la situation compliquée dans laquelle je me retrouve concernant le harcèlement.

— J'espère sincèrement que ça va se régler, me dit Joséphine. Je vois tellement de gamins à l'hôpital qui en viennent à essayer d'en finir. Le pire, c'est qu'ils sont de plus en plus jeunes. Ça me brise le coeur de devoir les soigner et les parents sont dévastés parce qu'ils ne s'en sont pas rendus compte.

— Me dis pas ça... Tu ne me rassures pas du tout là...

Elle rigole en secouant la tête.

— Ça ne va pas arriver puisque tu t'en ai rendu compte. Tu fais le maximum pour régler ça donc tu n'as pas à t'en faire. Dans le pire des cas, tu changes ta fille d'école même si ce n'est pas à elle de changer. Ça reviendrait à punir la victime, c'est dégueulasse ! Mais bon. On y peut rien.

— Oui, c'est sûr. Bon, parle moi d'autre chose parce que je vais m'énerver.

— D'accord. Attends je cherche ! Va bosser en attendant !

Je rigole avant de partir servir un groupe de jeunes qui viennent d'arriver. Ils me demandent une tournée de bières que je m'empresse de leur apporter. En revenant, je constate que Joséphine tend un verre d'eau à Ombeline. En regardant l'heure, je constate qu'il est l'heure à laquelle elle mange habituellement. Je préviens mon collègue que je sors cinq minutes pour aller réchauffer son assiette dans les vestiaires. Je lui donne des couverts et je le lui rapporte dès que c'est prêt.

— Des haricots ? Je suis obligée de tout manger papa ?, me demande-t-elle en grimaçant.

— Oui. Je vais vérifier alors commence tout de suite parce que c'est encore moins bon quand c'est froid.

Pour  notre fille (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant