chapitre I

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Noémie


Un mois plus tôt

Tant bien que mal, j'essaie de sortir le dernier carton de ma voiture. C'est le plus gros et je ne sais même pas comment j'ai réussi à le faire rentrer à l'intérieur de l'habitacle. L'immeuble dans lequel j'ai trouvé mon nouvel appartement proposait les prix le moins cher. Je n'avais pas beaucoup de choix étant donné que je suis sans emploi. J'ai cherché pendant deux ans un emploi à côté de chez mes parents cependant, je n'ai jamais rien trouvé dans cette campagne. Alors j'ai décidé de déménager à Lyon en espérant qu'il y ait plus de débauches. Heureusement que mon père a accepté de m'aider car je me serais pas vu faire tout ça seule. Lors de mon premier déménagement, j'ai tenu à tout faire en autonomie. Cela n'a pas été facile, j'avais pris beaucoup de retard sur tout ce que je devais faire. Ça a été un véritable carnage. Si bien que cette fois-ci, j'ai demandé de l'aide avant même que cela soit officiel. Pour être honnête, j'étais tellement en détresse que j'avais demandé à un ami de Lyon qui travaille dans la même branche que moi s'il y avait plus d'offre d'emploi ici. Il m'a donné une adresse à laquelle il fallait envoyer son CV. Un des restaurant qui travaille en collaboration avec son entreprise cherche des serveurs. J'ai donc postulé dès que j'ai pu. Je croise les doigts pour être prise au sérieux. Malheureusement, les femmes de mon âge ne sont pas souvent prises car ils pensent que nous allons avoir un enfant dans le mois à venir et qu'il va falloir chercher un nouvel employé. Maintenant que je leur ai envoyé tout ce qu'il fallait, je n'ai plus qu'à attendre leur réponse que j'espère positive.

Lorsque j'ouvre ma voiture pour essayer de rapporter mon carton en direction de l'immeuble, j'entends mon père m'interpeller. Il souhaite porter le carton jusqu'en haut à condition que je lui ouvre toutes les portes. Je ris de bon coeur avant d'accepter son offre. Je retourne en direction de ma voiture afin d'y récupérer mon pull sur la banquète arrière tandis que mon père sort le carton qui était posé au fond de mon coffre. Il le dépose par terre en attendant que je ferme ma voiture. Je me dirige ensuite vers la porte de l'immeuble pour lui ouvrir grâce au code d'entrée. Puis je fais de même pour l'ascenseur, je ne le vois pas monter les escaliers avec ce carte qui fait un mètre de largeur et de longueur. J'ai surtout pas envie qu'il casse ma table !

En arrivant en haut, je le laisse sortir le premier alors que je cherche mes clés. Je m'approche de la porte quand un éclat de rire enfantin résonne dans tout l'étage.

— Papa ! Arrête ! J'ai mal au ventre à cause de tes bétises !, s'écrit la voix d'une enfant.

— Quoi ? Moi je fais des bétises ? Cours avant que je t'attrape et que je te mange toute crue !

La voix rauque traverse les murs. Des frissons parcourent l'entièreté de mon corps. Le rire de l'enfant me ramène à la réalité. Je m'étais perdue dans mes souvenirs d'enfance dans lesquels mon père et moi nous faisions des bagarre de chatouilles. Il finissait toujours par gagner...

— Je ne savais pas que tu avais des voisins avec un enfant, murmure mon père. On les entend si bien qu'on a l'impression que les murs sont fait en papier...

— Ça ne me dérange pas qu'ils aient un enfant. Je préfère de loin entendre ça plutôt que les ébats sportifs de mes anciens voisins. Et puis, pour ce qui est des murs, je n'ai pas trop le choix. Je n'ai pas trouver moins cher qui m'accepte alors que je n'ai pas d'emploi pour le moment.

Je déverrouille ma porte en émettant un soupir de fatigue. Je sais déjà que je vais passer un sacré moment à nettoyer l'appartement ainsi qu'à le rendre plus accueillant. Il est propre mais l'humidité du lieu tâche les murs. Une odeur de renfermé me fait grimacer, j'ai l'impression d'avaler l'humidité. Je m'avance vers la première fenêtre que je vois pour aérer. En ouvrant le volet, je me rend compte que je suis exposée plein Sud, c'est déjà ça. La lumière envahit l'espace et m'éblouie. Je dois rester les yeux fermé quelques instants afin de m'y habituer. Le bruit des voitures au loin trouble notre silence. Je sais que mon père est septique mais je n'ai pas le choix. J'essaie de sourire le plus sincèrement possible afin de le rassurer. Il me sourit en retour mais ses yeux le trahissent, il m'a déjà proposé de revenir à la maison. Cependant, je tiens trop à mon indépendance alors j'ai décliné tandis que mon coeur pleurait pour le remercier.

Pour  notre fille (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant