Pour notre fille (EN PAUSE)

chapitre VII

Noémie

3 avril

Je suis chez moi depuis deux heures. J'ai déjà ranger mes courses, passer un coup sur les meubles, passer l'aspirateur et je suis actuellement en train de passer la serpillière. Je laisse la porte de ma chambre et de la salle d'eau ouvertes afin que le sol sèche plus vite. Je fais rapidement mon salon puis je suis coupée dans mon élan par la sonnerie de mon téléphone. Je laisse le ballai derrière moi et m'approche de l'objet. Le nom qui s'affiche m'étonne. Pourquoi mon voisin m'appelle ? Je décroche pour m'assurer qu'il n'y a pas de gros problème et puis, j'aime bien entendre sa voix...

J'approche le téléphone de mon oreille mais je n'entends rien.

- Allo ? Jérémiah ?

- Oui Noémie ! Désolé de te déranger mais j'ai besoin de toi si tu es disponible...

- Oui bien sûr. Rien de grave ?

- Non, je ne crois pas. C'est juste que ma fille est malade mais je ne peux pas aller la chercher maintenant... J'ai un rendez-vous très urgent et je ne peux pas le rater...

- Je vais aller la chercher. Où est-elle ? Est-ce que tu veux que je prenne rendez-vous chez le médecin ?, je m'inquiète.

- Elle est à l'école publique, sur le site maternel. Je devrais pouvoir arriver dans deux ou trois heures. Je comprendrais si tu ne peux pas la prendre...

- Non ! Ne t'en fais pas ! Ce n'est rien. J'ai toute la journée devant moi. Je vais y aller et la ramener chez moi. Penses-tu qu'ils me laisseront la prendre ?, je le questionne.

- Normalement oui. Je vais les rappeler pour les prévenir que c'est toi qui vient la chercher...

- Bon. Très bien. J'y vais et je te tiens au courant ne t'en fais pas. Je m'occupe de tout. Va à ton rendez-vous.

Il me remercie au moins trois fois avant qu'on ne coupe la communication. J'attrape mon sac et j'enfile mes chaussures et une veste. Je termine de passer la serpillière en moins de cinq minutes puis je sors de l'immeuble. Le sol aura le temps de sécher avant qu'on revienne.

Je suis au portail de l'école. Mon coeur se manifeste dans ma cage thoracique plus que nécessaire. J'ai un peu peur que la petite fille ne veuille pas venir avec moi. C'est grandement probable étant donné que nous nous sommes pas vu depuis un moment...

Une professeur vient m'ouvrir la porte pour que je puisse accéder à l'infirmerie. Des enfants courent partout autour de moi ce qui me fait comprendre que j'arrive à l'heure de la récréation. La professeur m'accompagne jusqu'à Ombeline. Elle me laisse devant la porte pour aller chercher la professeur de la petite fille. J'abaisse la poignée sans pour autant ouvrir en grand la porte. J'entends alors plusieurs voix d'enfants.

- T'es malade Ombeline ?, demande une voix fluette.

- Oui, j'ai mal au ventre et à la tête mais je sais pas si je vais rentrer à la maison... La maîtresse m'a dit que mon papa ne pouvait pas venir tout de suite.

- Et ta maman ? Elle peut pas venir ici ?, questionne à nouveau la petite voix que j'ai entendu précédemment.

- Comment sa maman pourrait venir la chercher ? Elle est morte comme une débile !, cracha une nouvelle voix.

Mes muscles se contractent en entendant la méchanceté dans la voix enfantine. Cependant, je ne fais rien ; j'attends la réponse d'Ombeline car mon petit doigt me dit que ce n'est pas le genre à se faire marcher dessus.