Illusion [SNAMIONE]

Chapitre 3

Assise derrière son bureau, la jeune avocate avait passé la matinée à s'occuper de la paperasse. Entre les rédactions de conclusions, la préparation des prochains dossiers qu'elle plaiderait devant le Magenmagot et les consultations juridiques, elle était submergée par le travail. Sur son large bureau en bois, se trouvaient d'une part divers ouvrages juridiques tandis que de l'autre côté trônaient des épais dossiers empilés les uns sur les autres. Cela faisait plusieurs heures qu'elle travaillait sur le même dossier. Une affaire qui concernait un stagiaire et son maître de stage. Travaillant dans le milieu scientifique, le maître de stage n'avait pas été très attentif au travail de son élève ce qui avait entraîné un accident et des blessures graves. Alors qu'elle tentait par tous les moyens de se concentrer sur ledit dossier, son cerveau, quant à lui, refusait de coopérer. En vain, Hermione se redressa et déposa sa plume. La jeune femme s'adossa contre sa chaise et se passa les mains sur le visage. Elle n'arrivait pas à se concentrer. Comment le pouvait-elle après les événements de la veille ? Alors qu'elle sortait du Magenmagot pour prendre l'air, elle avait vu un fantôme. Ou bien était-ce un vivant ? Pour l'instant, elle l'ignorait. Hermione était tiraillée entre d'une part sa raison et d'autre part son intuition. Sa raison était persuadée que ce n'était pas réel. Cela ne pouvait être réel. Personne ne revenait d'entre les morts. Sans compter qu'au moment où Hermione avait reconnu ce timbre de voix, elle n'était pas elle-même. Peut-être que son cerveau, sous l'effet de la crise d'angoisse, avait imaginé la voix de Rogue ? Peut-être était-ce quelqu'un d'autre qu'elle avait simplement assimilé à Rogue en raison d'une ressemblance de voix ? Elle l'ignorait. Tout s'était passé si vite qu'elle n'avait pas eu le temps d'apercevoir la personne en question. Pourtant, son intuition lui hurlait que c'était bien réel. Elle l'avait vu. Elle en était persuadée. Au fond d'elle, elle savait que c'était lui. Mais il lui fallait des preuves concrètes.

Perdue dans ses pensées, la jeune femme sursauta lorsque quelques coups contre la porte résonnèrent dans la pièce silencieuse. Aussitôt, la porte s'ouvrit et elle reconnut Drago Malefoy. Il n'avait pas changé. Il était grand et se tenait toujours bien droit, ses cheveux blonds étaient parfaitement coiffés et son costume fait sur mesure rappelait à quiconque l'observait qu'il appartenait à une famille aisée.

— Malefoy ? dit-elle surprise.

— Granger, répondit le concerné.

Il s'avança de quelques pas et referma la porte derrière lui.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda subitement la jeune femme en le suivant du regard.

— Je ne suis pas ici pour prendre le thé, Granger, répliqua le concerné sarcastique.

— J'ai besoin d'une avocate, poursuivit-il plus sérieusement.

Le Serpentard s'installa sur l'un des fauteuils installés face au bureau de la jeune avocate. Hermione le suivit des yeux, sourcils froncés.

— Je reçois mes clients sur rendez-vous, Malefoy.

— Crois-moi si ce n'était pas urgent, je ne serais pas ici, dit-il en la regardant droit dans les yeux.

Hermione aperçut une forme de désespoir dans son regard et sa curiosité prit le dessus.

— Tu as cinq minutes, trancha-t-elle.

— Tu sais sûrement que mon père va bientôt être jugé pour les crimes qu'il a commis lors de la guerre, commença-t-il.

— En effet, répondit Hermione froidement.

La jeune femme ne le quittait pas du regard et durant un fragment de seconde, elle le vit chercher ses mots comme si ce qu'il devait dire était une chose délicate.