Riva

La jalousie

- Euh salut, moi c'est Louise.
- Enchanté Louise ! Tu es une amie de Charles je suppose ?
- Oui, on s'est rencontré récemment. Il me fait découvrir Monaco ! Tu es d'ici toi aussi ?
- Non pas du tout, je viens de Normandie mais je vis à Milan !
- Ah et bien moi je suis Bretonne, on est pas très loin.
- Effectivement, ça fait des points communs.

Je sens Charles se tendre légèrement.

- Maintenant que les présentations sont faites, on rentre à quai ? Louise, tu dînes avec nous ?
- Il faut que j'en parle à ma meilleure amie, je ne voudrais pas l'abandonner.
- Invite la, plus on est de fous, plus on ris.

Je passe le chemin du retour aux côtés de Pierre. Il est lui aussi pilote de Formule 1 mais dans une autre écurie. Ils se connaissent depuis tout petit avec Charles et je comprends rapidement qu'ils ont perdu un ami en commun sur un circuit.
Pierre est très solaire. Quant à Charles, il est plus mystérieux.
Beaucoup de choses semblent les opposer mais leur forte amitié est indéniable.

Pierre est le premier à descendre du bateau et me tend la main pour à mon tour rejoindre le quai. À son contact je sens quelque chose d'électrique.
Il part devant et je me retrouve aux côtés de Charles.

- Merci pour la balade, c'était genial.
- J'espère qu'il n'y a pas que la balade qui t'a plu Lou.

Le rouge aux joues ne met pas longtemps à remonter.

- Je te redis rapidement pour ce soir. Tu m'envoies l'adresse ?
- À tout à l'heure ma belle.

Je pars, sans l'embrasser. Sa réflexion sur le fait de jouer avec moi me reste en tête.
Je rentre à pied à l'hôtel, une balade toute seule me fait du bien.
Arrivée dans la chambre, Lucie me saute littéralement dessus.

- J'ai l'impression que je ne t'ai pas vu depuis 3 mois ! Raconte, qu'est ce que tu as fait ?
- J'ai couché avec un pilote de formule 1, deux fois.
- T'es marrante toi. Mais encore ?
- Je ne blague pas Lulu.
- Pardon ?
- Quand tu m'as laissé hier soir, je suis tombée sur un homme dans les toilettes. On a échangé rapidement quelques mots et il a laissé son numéro dans mon téléphone. Puis je me suis perdue dans Monaco, je l'ai appelé et de fil en aiguille, j'ai fini dans son lit. Aujourd'hui j'ai passé la journée en bateau avec lui. Il nous invite à dîner avec lui et l'un de ses amis ce soir. Je sais pas trop.
- Louise Apolline Dupré. Tu te moques de moi ?!

S'en est suivi une scène hystérique comme seule Lucie a le secret. Je n'ai bien évidemment pas eu le choix que d'accepter l'invitation de Charles.

Message Louise - 18h23
C'est Ok pour ce soir. Dis moi l'heure et l'adresse.

Message Perceval - 18h24
J'ai dit ou fait quelque chose de mal ?

Message Louise - 18h24
Pourquoi tu dis ça ?

Message Perceval - 18h25
Tu as été distante après qu'on se soit envoyé en l'air. Je t'ai vu avec Pierre, et tu ne m'as pas embrassé en partant.

Message Louise - 18h26
J'ai juste été sympa pour apprendre à le connaître et je ne sais pas ce que tu lui as dit sur nous, je ne voulais pas te mettre dans l'embarras.

Message Perceval - 18h27
On en reparlera. Mayabay. 21h00.

Bon. Je vais tout vivre ce week-end, même la crise de couple sans être un couple.
Lucie est toujours surexcitée et renverse donc toute sa valise sur le lit.
On fini par trouver deux tenues qui nous correspondent. Elle porte une robe Fushia assez longue mais un décolleté très profond. Elle est magnifique.
J'opte plutôt pour une robe noire courte, avec un col bateau qui met mon décolleté en valeur. Cette tenue fait plutôt habillée mais pas trop non plus. Maquillées et coiffées, nous sommes en route.

Une fois arrivées devant le restaurant, une hôtesse vient nous accueillir et nous accompagne à la table.
Lucie prend ma main et lorsqu'on s'y approche, nous sentons tous les regards sur nous.
Moi gênée, Lucie flattée.

- Bonsoir les filles. Lucie je suppose ? Je suis Charles, enchanté ! Je te présente Pierre et je me suis permis de convier Carlos, mon coéquipier chez Ferrari, il vient de s'installer à Monaco.

C'est exactement à ce moment que je perds l'usage total de ma main gauche tant Lucie la sert.

- Enchantée ! Je vais m'installer à côté de Carlos. Louise tu n'as qu'à te mettre entre Charles et Pierre.
- Avec plaisir.

C'est faux, je le sens mal.
Charles est totalement fermé, il me regarde à peine. Pierre quant à lui me fait le plus beau des sourires.

- On ne pouvait pas s'arrêter à une sortie bateau Louise !
- Calme toi Pierre.
- Ça va Charles, détends toi un peu.
- Oui Charles, détends toi.

Regard mitraillette que je soutiens.
Les plats commandés arrivent et nous nous régalons. Avant le dessert, je sens Charles poser sa main sur ma cuisse, au niveau du bas de ma robe. Je ne lui adresse pas un regard. Je devrais être énervée mais ce jeu m'amuse. Ça veut dire que moi aussi, j'aime jouer avec lui ?

Je bois les paroles de Pierre. Son rire, sa façon d'être, sa mâchoire carrée, les poils de son torse qui dépassent de sa chemise, tout est agréable chez lui.
Ressaisis toi Louise, tu ne vas pas jouer sur les deux tableaux.
Jouer, encore ?

- Tu m'accompagnes dehors Lou ? propose Charles.
- Je ne savais pas qu'on pouvait t'appeler Lou ! J'adore !
- Non, toi Pierre tu ne peux pas.

Charles saisit ma main et m'entraîne dehors.

- À quoi tu joues au juste ?
- C'est marrant que ce soit toi qui parle de jouer.
- De quoi tu me parles ?
- Je parle du bateau et de ton fort intérêt à jouer avec moi.
- C'est une façon de parler, on jouait à un jeu, c'était léger.
- Très bien, je comprends l'idée. Pourquoi dans ce cas tu donnes l'impression de marquer ton territoire avec Pierre ?
- Ça n'a rien à voir.
- Donc aucun problème pour toi si je passe la soirée avec lui ?
- Commence pas.
- Charles. Tu me plais, tu m'intrigues, je suis différente avec toi. Mais tu vis sur une planète différente de la mienne, c'est pas comme si nous avions un futur ensemble.

Son regard vert devient noir et il s'approche de moi au point que je dois lever la tête pour maintenir son regard. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres.

- Écoute moi. Je n'ai pas l'intention de te laisser comme ça. Je suis nul pour parler de ce que je ressens, sache le. Je ne suis pas non plus du genre à ramener une inconnue chez moi pour coucher avec elle. Continue à essayer de me rendre jaloux et ça va me rendre fou. Je te l'ai dit, je ne laisse pas de place à l'imprévu mais j'ai l'impression que tu en as décidé autrement.

Je ne trouve rien de mieux à faire que de l'embrasser. C'est un baiser différent des autres. Un baiser d'excuse, d'attirance, de naïveté aussi car à ce moment là, je suis à peu près sûre que lui et moi voyons plus loin que ce week-end.

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Vous êtes de plus en plus nombreux.euses à me lire. Est ce que je continue sur ce rythme d'un chapitre par jour ? ✨