L'accident

552 15 4
                                    

- Suis-moi.

Il est furieux, je ne l'ai jamais vu comme ça. Son regard me glace le sang. Je n'ai pas envie de faire une scène chez Alpine alors je le suis.
Nous nous isolons dans une petite pièce.

- Tu te fous de ma gueule Louise ? C'est pas possible. Tu te pointes ici, au Grand prix de Monaco ?! C'est quoi ton but ? Que je fonce dans un mur?!

J'ai l'impression qu'il a appuyé sur un bouton dans mon cerveau et toute la haine et la tristesse ressenties durant des mois s'apprêtent à sortir.

- Mais pour qui tu te prends Charles ? Arrête de croire que la terre entière tourne autour du toi ! Tu m'as largué comme une merde. Je t'ai dit que je t'aimais et tu n'as jamais rien répondu. Je ne t'en veux pas de ne pas m'aimer, je le comprends. Mais tu m'as quitté, c'est fini. Tu n'as pas le droit de m'en vouloir pour quoi que ce soit. Si j'ai envie de soutenir Pierre, je le fais, c'est tout.
- Oh putain j'hallucine. Donc en plus de venir à la course la plus importante de la saison pour moi, tu m'avoues que tu baises mon ami d'enfance ?!
- Je baise avec qui je veux Charles, je ne suis pas ta propriété. Je t'ai aimé, toi non, ça s'arrête là.
- Mais arrête de répéter ça bordel ! Je t'aime Louise, putain !

Je recule d'un pas, comme si il m'avait giflé alors qu'il est toujours à l'autre bout de la pièce. Je suis abasourdie, je ne comprends pas.

- Tu dis ça parce que tu ne supportes pas de m'imaginer avec Pierre.
- Je suis amoureux de toi Louise. Mais toutes les personnes que j'aime finissent par mourir. Mon père, Jules, Anthoine. Je suis maudit, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose juste parce qu'on s'aime.

Il pleure. Charles Leclerc, futur champion du monde de formule 1, adulé par des millions de personnes est en train de pleurer devant moi.

Je m'approche de lui et pose ma main sur sa joue. Il se ressaisit très rapidement et sèche ses larmes.

- Reviens moi Louise.
- C'est compliqué Charles. Tu m'as brisé le cœur.
- Je suis désolé, vraiment.

Il fini par m'embrasser et je ne le repousse pas.
Il va vraiment falloir que j'arrête de me laisser embrasser par ces deux hommes si je veux y voir clair.

- Concentre toi sur ta course. La victoire est pour toi, tu pars P1.
- Viens dans mon paddock.
- Non Charles, je vais rester aux côtés de l'équipe de Pierre.
- Tu le choisis alors.
- Il n'est pas question de choix pour le moment. Je suis venue le soutenir, je vais le faire. Je serais contente pour toi aussi quand tu gagneras, car je sais que tu peux le faire.
- Regarde moi dans les yeux et jure moi que tu n'espérais pas secrètement tomber sur moi ce week-end.

Le silence. Il se met à sourire et passe son doigt sur ma bouche.
Nous sortons de la pièce. Nous nous retrouvons dans le SAS lorsque Pierre arrive.

- Charlot, ton paddock est par là bas.
- « Occupe toi mieux de ta copine et je n'aurais pas à lui tenir compagnie ». On se retrouve sur la piste Mec.

Pierre se tourne vers moi, il est inquiet.

- Tout va bien ?
- Oui ne t'en fais pas, il a juste appris que j'étais là et ça l'a rendu fou.
- Qu'est ce qu'il t'a dit ?
- Rien de spécial, simplement que j'étais gonflée de venir pour ce grand prix.

Deuxième mensonge Louise, un partout !

Pierre se rapproche de moi et de mon oreille.

- J'en ai rien à foutre de ce que Charles pense. Il n'y a que toi qui occupe mes pensées et la plupart du temps tu es nue.
- Ah ouais ? Et si je te dis que là maintenant, j'ai une très bonne manière de te donner encore plus envie de penser à moi ? Mais je risque de rester silencieuse.
- Vous être vraiment insatiable Louise Dupré.

 RivaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant