La révélation

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Pierre arrive quelques heures après à l'hôpital. Après tout, c'est aussi son meilleur ami qu'il a faillit perdre aujourd'hui.

- Charlot, tout va bien ? On a vraiment tous flippé. Je comprends toujours pas comment tu as pu te taper le mur à cet endroit là.

Je tourne la tête vers Charles, interrogatrice. Je n'avais même pas pensé à la cause de l'accident, je n'ai pensé qu'à l'après.
Il croise mon regard mais l'évite très rapidement.

- Je sais pas, j'avais l'impression que je pouvais prendre de la vitesse dans cette section mais il faut croire que non.
- Comme quoi, un tout petit moment de deconcentration et ça peut tout changer.

Je sens le léger agacement de Pierre au moment où il dit ça à Charles. Et s'en suit ma culpabilité. J'ai l'impression de tout faire de travers, de ne jamais être au bon endroit au bon moment. Sauf quand j'étais aux côtés de Charles à l'hôpital.

- Louise, je te raccompagne à l'hôtel ?

Je me tourne vers Charles pour l'interroger. Pierre passe son regard de lui à moi.

- Vas-y Louise. Merci d'être venue me tenir compagnie le temps que ma famille arrive. Je vous vois plus tard, je devrais sortir demain.
- À demain alors, repose toi.

Le retour vers l'hôtel se fait dans un silence à réveiller un mort. Sans mauvais jeu de mot.

- Tu ne me félicites même pas ?
- Oh non je suis désolée ! Avec tout ce qu'il s'est passé, j'ai été un peu perturbée ! Félicitations pour ce podium, c'est génial pour toi et Alpine !! L'équipe a dû être aux anges.
- Oui c'est sûr. J'aurai aimé fêter ça avec toi, là bas.
- Pierre ...
- Tu l'aimes toujours c'est ça ?
- Je pensais que non. Je n'aurais pas commencé une histoire avec toi si j'avais pensé être toujours amoureuse. Mais une telle catastrophe comme aujourd'hui remet les choses en perspective.
- Il y sera parvenu alors.
- De quoi ?
- À te retourner le cerveau, te dire ce que tu voulais entendre. Il te donne pas de nouvelles pendant deux mois et lorsqu'il te voit arriver avec moi, il remue ciel et terre pour avoir ton attention. À croire qu'il s'est pris le mur exprès.
- Pierre, dis pas de bêtise, il prendrait pas autant de risque.
- Non tu as raison, je dis des conneries. Mais merde Louise, on est pas heureux tous les deux ?
- Pierre, j'aime tout ce que tu représentes, avec toi c'est léger, simple, fluide. Mais il y a quelque chose que je ne commande pas avec Charles. C'est plus fort que moi.
- Alors tu vois, finalement tu l'as choisi.
- Ne m'en veux pas, je ne veux pas te faire souffrir.
- C'est trop tard pour ça.

Il est triste, je le ressens. A aucun moment il n'a élevé la voix. Il m'a juste exprimé ce qu'il ressentait, sans le côté drama. Il se retourne et s'en va.

- J'ai besoin de prendre l'air.

Je reste seule, dans la chambre d'hôtel. Lucie m'appelle.

- Louise, tout va bien ? Tu as une petite voix.
- Lucie, je suis une merde. Je fais de la peine à Charles et à Pierre. Je tiens à eux deux. Je suis amoureuse de Charles mais ma tête est persuadée que c'est Pierre qu'il me faut. Je ne sais pas quoi faire.
- Tu as toujours fonctionné avec ta tête. Tes études, ton job, tes amis. Je ne dis pas que tu es malheureuse aujourd'hui mais ne serais tu pas un peu plus heureuse si parfois tu écoutais ton cœur ? Je les adore tous les deux mais écoute toi, fais toi confiance et tu ne pourras pas regretter ton choix. 

Elle a raison. Je dois écouter mon cœur et je sais vers qui il se dirige.
Il est 3h00 du matin quand mon téléphone me réveille avec déjà 3 appels manqués.
C'est Pierre.

- Pierre ? Qu'est ce qui se passe ?
- Mon angeeeeeeee. Oh oui tu es un ange Louise. Un ange diabolique qui me fait faire n'importe quoi.

Il est ivre et je présume qu'il est devant une boîte de nuit.

- Pierre, où es tu ? Je vais venir te chercher.
- Me chercher ? Mais non mon ange tout va bien. Je voulais juste te dire que je te comprends pour Charles ! C'est à cause de ses fossettes ! Elles les rendent toutes folles ! Tu n'es pas la première et tu seras pas la dernière.
- Arrête Pierre, tu es bourré, tu vas dire des choses que tu regrettes.
- Que je regrette ? Ah mais je regrette qu'une chose Louise, c'est de t'avoir rencontré. T'imagines que j'ai fini sur un podium aujourd'hui et j'étais triste de pas te voir ! Je devrais être super heureux et moi je pense à une meuf qui baise avec mon meilleur ami. Ça nous fait un sacré point commun avec Charlot, je devrais lui dire !
- C'est nul ce que tu racontes, je sais que tu le penses pas.
- Tu me rends fou, je te déteste autant que tu occupes mes pensées.
- Pierre, rentre à l'hôtel.
- Non je ne vais pas rentrer car je vais te voir et je vais céder, je vais me ramasser comme une merde et ça a déjà été assez dur de vous voir tous les deux à l'hôpital.

Il raccroche. J'ai essayé de le rappeler mais rien. Je le piste sur Instagram. Je n'ai pas mis longtemps à trouver la boîte où il se trouve. Il me suffit de regarder les story et je vois sa soirée évoluer. Plus les heures passent, plus il y a de filles autour de lui. Ça me pique mais je ne peux pas lui en vouloir.
Je prends mes affaires et j'appelle un taxi.

- Qu'est ce que tu fais là ? Il est tard. Comment tu as fait pour entrer d'ailleurs ?
- Visiblement les ailes VIP des hôpitaux ne sont pas si bien protégées. Je rigole, l'infirmière m'a reconnue et m'a laissé passer, c'était la fin de sa garde.
- Tu n'étais pas obligée de venir.
- J'en avais envie. Oh mais tu veux peut être que je m'en aille ?
- Non, bien sûr que non. Viens dans mon sublime lit d'hôpital.

Je grimpe à nouveau dans ce lit et retrouve la chaleur de celui que j'aime.

Nous rentrons le lendemain tous les deux chez Charles. Ses examens sont très positifs, il ne garde aucune séquelle physique.

- Est ce qu'on va parler de l'accident ?
- Il n'y a pas grand chose à dire Louise, ça arrive souvent.
- Non. J'ai regardé les statistiques et jamais personne ne perd sa voiture dans cette portion.
- Aaaah ouaaaais carrément tu regardes les stats ! *Il rigole.*
- Ne te moque pas. Je voudrais comprendre.
- J'ai eu une seconde d'inattention. J'étais assez stressé par la pression du grand prix à domicile et ...
- Et ?
- Et on s'est pris la tête, j'étais fou. Chaque détail compte.
- Donc c'est de ma faute ? Ça veut aussi dire que si toi et moi on continue ..

Ses yeux deviennent noirs et ses fossettes disparaissent.

- ... ça veut dire qu'il ne faudra jamais que l'on se dispute au risque que tu fonces dans un mur ?
- Louise, on s'est disputé parce que je m'en suis rendu compte trop tard que j'étais amoureux de toi et que tu as couru dans les bras de mon meilleur ami. J'espère que ça ne va pas se reproduire.
- Non, bien sûr que non.
- Bon. Alors maintenant j'aimerai vivre de vraies retrouvailles avec toi.

Les fossettes. Elles sont là. Toujours aussi magnifiques, alignées avec son sourire parfait. Il est parfait. Je l'aime dans toute sa beauté et sa complexité.
On a fait l'amour cette fois là. C'était tendre, complice. On a pris notre temps pour redécouvrir chaque partie de nos corps respectifs. On s'est beaucoup regardé, touché.
Je suis confortablement dans ses bras lorsqu'il me chuchote à l'oreille :

- Je t'aime Louise.
- Je t'aime aussi Charles.

Un mois plus tard.

Nous sommes tous les trois sur le Riva. Pierre m'en veut toujours, je le sens. Il n'en veut plus à Charles, ils seront liés à vie, comme des frères et rien ne pourra se mettre entre eux, même pas moi. Enfin ..

- Je suis désolée de vous avoir fait venir ici, sur le Riva, mais je voulais qu'on se retrouve tous les 3, un peu isolés.
- Il y a quelques mois tu m'aurais dit ça je me serai imaginé autre chose mais vu ton air, ça n'annonce rien de bon.
- T'es con Pierre. Vas-y Louise, qu'est ce qu'il y a ?
- Et bien, je savais pas trop comment vous le dire mais je vais pas y aller par 4 chemins ... Je suis enceinte.

À suivre ...

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Merci d'avoir suivi les histoires de Louise et surtout de Charles & Pierre.
Ça faisait longtemps que j'avais envie d'écrire alors je suis contente de m'être lancée.

Et c'est officiel, le premier chapitre du tome deux est sorti ! ✨

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