Acte 4

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   Le corps du général était à terre, le soldat Albert a été tué. Comment un homme qui avait fait plusieurs guerres, plusieurs batailles, qui s'était battu contre les Allemands et le Front de Libération Nationale avait pu mourir, tué, lors d'une soirée qui se devait festive et chaleureuse? Seulement, il avait perdu la fougue de la jeunesse, il était vieux, il n'était plus sur ses gardes. Personne n'avait d'ailleurs vu venir ce meurtre. Ce n'était certainement pas un accident, encore moins un suicide, mais juste, un meurtre. Cinq têtes regardaient son cadavre, enfin quatre, Diane, qui ne supportait plus la soirée, s'était évanouie. Marguerite et Lydie avaient perdu la parole, tout comme les messieurs. Doucement, Joseph s'est retourné, il a porté l'avocate inconsciente et l'a emmenée dans une chambre, il l'a posée sur un lit. Puis, il est retourné dans la petite salle du crime.

   Henri, évidemment choqué par la découverte, était le premier à oser prendre la parole, son regard alternait entre le corps, au sol, et les autres invités. Il dit "Je pense qu'il n'y a pas besoin d'haranguer, le général est bien mort, il ne respire plus.

- Non, il ne respire plus, répondit Marguerite, de plus, le temps que les secours arrivent, je pense qu'il est déjà mort."

   Soudain, le regard d'Henri se portait sur les deux trous rouges. "C'est au couteau qu'il a été tué? pensa-t-il, non?

- Oui, ça me semble bien être du couteau, analysa Lydie, à vrai dire, ce qui m'inquiète le plus, c'est la personne qui l'a tué...

- En effet, il a bien été tué par quelqu'un, proclama l'enseignant aux cheveux bouclés, chers amis, je crois qu'il y a un assassin parmi nous! D'ailleurs, ça me fait penser à quelqu'un... Où est-il l'étranger qui est entré ici comme dans un moulin?

- Lui, avoua Henri, je l'ai attaché en bas. Normalement, il ne risque pas de s'enfuir. Tu penses que c'est lui notre tueur?

- Je ne sais pas, reprit Joseph, à moins qu'il y ait quelqu'un d'autre caché dans ce vaste domaine, ou que le tueur soit l'un de nous.

- Oh mon dieu, s'égosilla Marguerite, vous ne pouvez pas nous faire cela, si je vous ai invité ici, ce n'est certainement pas pour commettre un meurtre! J'ai l'impression d'être dans un roman d'Agatha Christie, en fait, nous allons tous mourir l'un après l'autre! S'il vous plaît, que le tueur se dénonce maintenant."

   Personne n'a évidemment répondu. Joseph décidé à mener l'enquête, a exposé sa thèse. Selon lui, le tueur n'était pas l'homme inconnu qui s'était incrusté dans la grande propriété. Il ne semblait pas avoir l'air d'un tueur, en effet, Joseph enseignait la sociologie, il avait compris et appris durant ses études que les criminels avaient toujours le même profil. L'étranger, lui, ne l'avait pas. Le professeur pensait alors que le meurtrier était l'un d'eux, Marguerite affirmant qu'il n'y avait personne chez elle, au moins, elle l'aurait vu. Il a alors essayé de rassembler des indices en interrogeant chacun. "Chers amis, excusez-moi des propos que je vais tenir, j'essaie simplement de comprendre les faits et dans quel ordre ils se sont déroulés, je pense que l'assassin est l'un des nôtres, oui, l'un de vous mes amis. Commençons par se rappeler ce que chacun faisait durant le meurtre, puis je vous demanderai ce qu'a fait Albert avant de mourir. Marguerite et Henri, affirmez-vous que vous étiez tous les deux avant la découverte du corps?

- Oui, assura Henri, j'étais avec Marguerite, on ne s'est pas quittés.

- Je te jure, Joseph, promit-elle, j'étais bien avec Henri.

- Très bien, et qu'avez-vous fait? Henri, donne moi plus d'informations.

- Après avoir vu l'inconnu, je me suis énervé, on l'avait bien rejeté dehors, et il a trouvé le moyen de rentrer à nouveau, expliqua clairement l'homme d'affaires, sérieux, je suis monté avec Marguerite chercher n'importe quelle arme à feu pour lui faire peur. Elle m'a emmené dans un grand salon où il y avait le fusil de son mari. Je l'ai pris avec moi, nous sommes descendus, je me suis permis de le ligoter, puis on a trouvé Diane. D'ailleurs, elle était très bizarre, affolée, en sursaut. C'était très étrange, on aurait dit qu'elle était déjà au courant de ce qu'il s'est passé, comme si elle l'avait prévu...

- D'accord, prononça brièvement Joseph en lui coupant la parole, Marguerite, est-ce que tu affirmes les propos de ton amant?

- Oui, confirma-t-elle, c'est exactement ce qu'il s'est passé, puis nous sommes montés avec Diane et nous vous avons trouvés avec le cadavre."

   Joseph avait tout noté sur un petit carnet qu'il avait toujours sur lui, dans ses affaires. Il comptait jouer à l'inspecteur de police, il en avait de plus les capacités. Il a invité tout le monde à descendre pour évoquer ses soupçons ainsi qu'à réveiller Diane. Lydie se permit de parler pour demander à laisser la femme dormir, la pauvre en avait bien besoin après avoir assisté à une telle scène. Joseph voulait quand même voir Diane, il avait réellement besoin de l'interroger. Il est alors monté la réveiller. Tel un prince charmant devant délivrer la Belle au bois dormant, il est entré dans la même chambre où il l'avait déposée. Il lui a caressé sa joue et a murmuré "Lève-toi ma chère Diane, ton prince charmant est venu te délivrer de ce profond sommeil". Un baiser sur la main suffit à réveiller la princesse qui ouvrait lentement ses yeux couleur onyx, elle se leva, puis suivit Joseph. Tout en descendant, elle se confia à lui : "Lorsque tu m'as réveillée, je pensais que j'avais fait un mauvais rêve, mais je me suis rappelée que c'était bien la triste réalité.

- Oui, malheureusement, répondit-il, j'espère que tu es un peu plus calmée désormais.

- Tu as bien dormi ma belle, demanda Marguerite, qui les attendait dans la salle à manger, tu m'as fait très peur.

- Oui, oui, merci, répliqua Diane, tranquille, oh! Je vois que vous avez attrapé l'étranger."

   Allongé derrière Henri, le narrateur faisait un signe de la tête. Maintenant que tout le monde est rassemblé, c'était le moment pour poser plus de questions et en savoir plus sur ce qui s'était déroulé. Joseph étala à nouveau ses soupçons devant Diane, puis il continua son monologue : "Avant d'évoquer mes doutes que j'entretiens sur chacun de vous, j'aimerais vous parler de l'arme du crime, un couteau vous m'avez dit! Où peut-il bien être à votre avis? En tout cas, moi, je ne l'ai pas trouvé dans le vieux salon. Je suspecte fortement que le coupable, l'assassin, a caché les preuves, évidemment. Déjà, un couteau, a-t-il été pris dans la cuisine? Je pense également que ce n'était pas un couteau à beurre. Selon moi, nous devrions inspecter les affaires de chacun. Puis, le tueur a-t-il prévu d'autres victimes?

- Excuse-moi Joseph, interrompit Lydie, pourquoi joues-tu au gendarme? J'aimerais seulement savoir pourquoi c'est toi que l'on aurait choisi comme étant l'enquêteur du groupe, disons. Tu donnes ton avis mais, penses-tu que nous avons le même que toi? Moi par exemple, j'aurais tendance à penser qu'un tueur se cache dans la maison, après, évidemment, je ne peux pas savoir. C'est juste très suspect de faire tout cela alors que tu n'es pas des forces de l'ordre, un moyen de dissimuler sa culpabilité peut-être, conclut la gitane en faisant les yeux doux.

- En parlant de forces de l'ordre, s'écria Marguerite, quelqu'un a-t-il appelé la police?

   Les invités se regardèrent, tout le monde avait écouté Joseph, peut-être qu'en l'écoutant, il avait l'air d'un inspecteur de police, mais il ne l'était pas. Personne n'avait alors pensé à appeler la police. Marguerite courut jusqu'au téléphone, elle appela la gendarmerie pour un meurtre.



   Voilà, vous avez déjà fini l'acte 4! J'espère que mon histoire vous plaît et vous plaira. Quant à moi, je vais bientôt écrire l'acte 5 que je publierai bientôt, à bientôt :))

   

Histoire à mourir deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant