Acte 7

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   Quatre silhouettes sont apparues dans l'ombre, on pouvait distinguer Lydie, elle criait "Hé, Seigneur!" On voyait très clairement, dans l'aveuglante lumière de cette chambre obscure, Marguerite et Henri, nus comme des divinités, dans le lit. Joseph, qui accompagnait Lydie, fit l'impasse sur la situation, il était venu prévenir le "couple" de la venue des inspecteurs de police, ou des gendarmes... Personne ne connaissait réellement leur véritable fonction. C'étaient eux, d'ailleurs, les deux autres ombres. Le quatuor est ensuite descendu le temps que les amants finissent leurs affaires.

   La porte s'est fermée, Henri et Marguerite se sont regardés, finalement, elle n'osait plus le fixer, elle avait très honte. Elle le regardait l'air de dire "C'est la dernière fois". Ils se sont rhabillés, ont rangé la chambre, puis sont descendus.

   En bas, des ambulances sont arrivées en même temps que les scientifiques, ils ont pris le corps d'Albert et des mesures, et se sont empressés de partir. Joseph et Lydie parlaient avec les agents, Diane, seule, était allongée dans le grand canapé. Ces deux gendarmes, c'étaient Messieurs Mercier et Lombardeaux. Monsieur Mercier était l'archétype du gendarme français, il arborait une moustache brune toute soyeuse et de courts cheveux bruns, souvent masqués par un képi. Dès qu'il entrait quelque part, il imposait le respect. Ce groupe d'amis le connaissait très bien, notamment Marguerite, elle le croisait souvent lorsqu'elle sortait de chez elle, pour aller au marché par exemple. Elle l'intéressait, malgré sa relation avec François, et la seconde qu'elle avait entamée avec Henri. Monsieur Lombardeaux, lui, était un peu moins âgé que son collègue, mais ne faisait pas si jeune qu'il le prétendait. Virtuose de l'herpès, il était moqué à cause de cela dans tous les services de police de la région. Cependant, il faisait très bien son travail et était doté d'un talent pour repérer les vils criminels du secteur.

   Henri est allé voir le groupe, Marguerite, elle, s'est plutôt dirigée vers Diane, morne, fatiguée, en larmes. Elle lui dit en s'asseyant à côté d'elle "Qu'est ce qu'il se passe ma belle? Je n'aime pas te voir pleurer, ton mascara fait des grumeaux en plus, et puis ton maquillage va être tout granuleux...

- J'en ai marre, répondit l'Américaine en esquissant un léger sourire, je suis impliquée dans ce meurtre mais je n'ai absolument rien fait! J'aimerais rentrer chez moi, mais j'avais prévu de rester dormir ici...

- Tu peux rester dormir chez moi, ne t'inquiète pas. Puis, tout le monde est dans l'affaire mais regarde, les gendarmes sont là, ils vont vite la résoudre, c'est leur métier.

- Merci ma belle, mais je pleurais surtout car je te vois avec Henri, et je repense à moi, qui suis seule. Je repense à mon ex-mari, il me manque la présence d'un homme, vois-tu?"

   Le salon de Marguerite avait pris des allures de séance chez une psychologue, celle-ci répondit à Diane "Je te comprends absolument, j'ai de la peine à te voir dans cet état. Ne te fais pas d'idées non plus sur Henri et moi...

- Pourquoi, s'enquit l'avocate qui séchait ses larmes granuleuses, tu n'aimes plus Henri?

- En quelque sorte... Plus le temps passe, plus j'ai peur que François le sache et moins je ressens de sentiments pour Henri.

- C'est vrai que ça doit être compliqué de mêler une relation sérieuse et une autre, plus extraconjugale.

- Oui... sinon, je change de sujet, mais je pense connaître quelqu'un avec qui tu pourrais être en couple...

- Et qui est-il?

- Joseph, chuchota Marguerite.

- Non, s'étonna Diane, il n'est pas en couple?

- Non, je ne pense même pas qu'il ait été avec quelqu'un, mais c'est un très bel homme, tu vas voir, il est charismatique, aimable, honnête, très beau aussi! En plus, il a vécu aux États-Unis, je te le dis, il est fait pour toi!"

   En parlant de Joseph, il discutait, longuement, avec les agents, Henri et Lydie, analysait la situation et réfléchissait à des pistes. M.Mercier lui demanda "M.Dumas, je vois que vous avez commencé à prendre en charge cette affaire. Est-ce que vous pouvez me raconter ce qu'il s'est passé?

- Bien sûr, raconta Joseph, alors, mon ami Henri est monté afin de trouver de quoi faire fuir un homme qui n'arrête pas de venir et de sortir de cette maison.

- Je vois ça, interrompit l'agent, il faudra peut-être en faire quelque chose de lui, vous voulez pas qu'on l'embarque dans notre véhicule?

- On verra ça tout à l'heure, M.Mercier, bref, je vous le confie, mais M.Mérignac a ramené un fusil de chasse, finalement, il l'a ligoté, pendant ce temps, je m'impatientais, alors je suis monté les chercher, j'ai laissé Diane en bas. Lydie, quant à elle, elle est allée à la cuisine pour se servir du blanc. Puis, on a retrouvé le corps inanimé d'Albert dans la vieille pièce à l'étage.

- D'accord, donc selon votre résumé que vous m'avez fait, Albert s'est retrouvé tout seul, en haut, puis on lui a transpercé le torse avec un couteau sans que personne ne soit avec lui. Vous n'avez pas pensé au suicide?

- Alors non, et puis, quand même, c'est totalement absurde! Il n'avait aucune raison de le faire.

- C'est ce que vous pensez, bon sinon, vous m'affirmez qu'il n'y avait que les invités dans la maison, et en plus, l'homme à terre?

- Oui, au début, on pensait aussi que François, le mari de Marguerite, était encore là, mais elle m'a confirmé qu'il était bien parti, je lui fais confiance du coup."

   M.Mercier notait toutes les informations sur un carnet, M. Lombardeaux s'approcha et fit de même. Les deux gendarmes s'éloignèrent pour parler, ils demandèrent à Joseph la permission d'utiliser le téléphone de la salle à manger. Ils passèrent des coups de fil, d'autres gendarmes entrèrent, sortirent. Une équipe est aussi allée récupérer le couteau, l'arme du crime retrouvée dans le jardin. Lydie a rejoint les deux autres femmes et Henri et Joseph ont commencé à discuter : "Henri, interpella l'enseignant, tu as l'air pas bien, pourtant on va trouver notre coupable, tu devrais être content...

- Oui, répondit-il, mais je suis content, c'est juste que je crois que Marguerite veut mettre fin à notre relation...

- Merde, mais pourquoi tu dis ça? C'est qu'elle te l'a dit?

- Tout à l'heure dans le lit, je lui ai demandé si elle voulait se mettre avec moi, tu sais, il me manque la présence d'une femme aimante et attentionnée chez moi... Mais elle ne veut pas, en même temps, elle est encore avec François.

- Tu sais, excuse-moi de te dire ça, mais Marguerite est une femme mariée, elle doit très bien s'entendre avec son mari, elle n'a donc aucune raison de le quitter. Et puis, votre relation est compliquée, tu le vois, tu connais très bien François en plus, imagine s'il le savait...

- Oui, tu as raison, je pense que je ne reviendrai plus la voir quand elle sera seule chez elle...

   Les deux hommes laissèrent place au silence, les trois femmes aussi discutaient sans faire attention à ceux-ci, Joseph reprit "Moi aussi, il me manque une femme..."



   Voilà mes lecteurs, vous avez fini l'Acte 7, j'espère que celui-ci vous a plu, à bientôt :)   

Histoire à mourir deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant