Acte 5

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   Marguerite a appelé la gendarmerie, seulement, ils devaient arriver dans "une petite heure", sauf qu'une "petite heure", c'était très long, surtout quand on doit attendre avec ses camarades qui se disputent au rez-de-chaussée et un cadavre à l'étage. Elle est retournée voir ses amis. C'était une véritable bataille entre Joseph et Lydie, le premier s'était autoproclamé inspecteur de police, la seconde tentait de faire entendre son avis, selon elle, il y avait sûrement quelqu'un de caché chez Marguerite, peut-être que c'est même cette dernière qui avait embauché un tueur à gages pour éliminer tout le monde. "Mais tu délires complètement ma pauvre, s'exclama l'hôte de ce soir, tu crois vraiment que je travaille avec des tueurs?"

- Je ne peux pas savoir à vrai dire, expliqua Lydie, mais je vais dire que tu es sincère avec nous, je crois en toi!

- Bien sûr que je suis sincère avec vous, vociféra Marguerite, elle qui ne s'énervait pourtant jamais, puis, je ne veux pas t'imiter et faire ce que tu as fait à Joseph mais, accuser des personnes à tort et à travers, c'est louche. Un moyen de dissimuler sa culpabilité peut-être, ria-t-elle en reprenant la phrase de son amie.

- Calmez-vous les filles, s'il-vous-plaît, dit Henri, vous réglerez vos comptes plus tard. De plus, je pense que nous devrions écouter Joseph, je trouve qu'il a raison, puis, écoutons chacun d'entre nous, non?"

   Les paroles d'Henri ont atténué les tensions. Désormais, ils pouvaient calmement écouter Joseph, victorieux, "Je reprends maintenant, Marguerite et toi, Henri, vous étiez tous les deux pour aller chercher une arme à feu, une fois redescendus, il n'y avait personne dans cette pièce, sauf l'étranger que vous avez ligoté, vous avez croisé Diane, affolée, puis vous êtes montés avec elle dans la salle du crime. Vous m'affirmez que vous étiez bien tous les deux, mais une chose m'intrigue... Vous n'étiez pas censés avoir votre arme avec vous au moment où vous avez vu Albert à terre?

- Oui, bien sûr, j'ai déposé le fusil sur cette commode, indiqua Henri en la pointant du doigt, puis après, nous sommes montés, il ne s'est rien passé sinon pour nous deux.

- Très bien, vous m'avez parlé du comportement de Diane, reprit le professeur, mais pourquoi semblais-tu effrayée, que s'est-il réellement passé?

- Bien, j'étais avec toi lorsque Marguerite et Henri sont montés, insista l'Américaine, puis je te rappelle que tu es monté sans moi! Qu'est ce que tu es allé faire d'ailleurs?

- Je suis simplement monté chercher ces deux-là! De toute façon, je parlerai de mon cas après vous avoir étudiés un par un.

- Évidemment, après avoir entendu chacun dire la vérité, tu vas trouver les bons arguments pour te disculper, évidemment, attaqua Lydie, toujours la même, puis tu vas accuser l'un d'entre nous et le livrer à la police!

- Lydie, premièrement laisse-moi parler, interrompit Diane, comme à son habitude, tu n'es pas la seule à être énervée, apeurée, sûrement, de te retrouver dans une affaire de meurtre, mais il faut qu'on fasse avec, tous ensemble. Pour cela, écoutons-nous les uns les autres. Secondement, je ne veux pas t'enfoncer mais je me rappelle t'avoir vu aller vers la cuisine, je ne pense avoir de doutes envers toi, mais je te rappelle qu'un couteau comme celui qui a tué Albert se trouvait certainement dans la cuisine.

- T'es pas menteuse toi, réfuta la gitane, je suis allée dans la cuisine, certes, pour aller chercher du blanc, comme toi, car tu l'avais fini. Par contre, ne viens pas jouer la tragédie, à venir inquiéter tout le monde, tu étais la première à venir crier au drame. Madame avait peur, elle sentait le meurtre venir, tu regrettais sûrement d'avoir tué le vieillard! Plus tu parles, plus tu me parais suspecte Diane!

- Tais-toi la bouffeuse de sanglier, insulta Henri, je vais vraiment m'énerver! Est-ce qu'on peut écouter Joseph parler plus d'une minute sans se faire interrompre? Je t'assure que la prochaine fois que tu parles, je te bâillonne Lydie!

- Pour la dernière fois, calmez-vous, demanda l'enseignant, j'aimerais vraiment que vous utilisiez des arguments construits et un bon raisonnement pour dénoncer quelqu'un, du moins, émettre quelques soupçons, plutôt que de pousser des cris du cœur et de l'âme.

- Je voulais donc dire que je n'ai rien fait, poursuivit Diane, à aucun moment je ne tuerai un homme, encore moins sans raison. Par contre, plus j'écoute Lydie, plus je me dis qu'elle a raison, quelqu'un est dans la maison, je vais émettre un autre soupçon mais bon, es-tu sûre que ton mari est parti en voyage d'affaires Marguerite? Imagine s'il se cachait chez vous...

- Oui, je t'assure, il est vraiment parti, répondit-elle, cependant, je pense qu'il aurait attaqué Henri et pas Albert. Et puis même, pourquoi quelqu'un s'en est pris à Albert? C'est seulement un vétéran, je suis désolée de dire cela, mais il est normal quoi! Il n'est pas spécial, il n'y avait aucune raison de le tuer, c'est ça que je trouve étrange. Qui pourrait s'en prendre à ce vieil homme?

- En effet, c'est bien cela qui est étrange, continua Joseph, en plus, c'est celui qui nous connaît le moins, que nous connaissons le moins, et que l'on invite rarement. Avec lui, il n'y a jamais eu de problèmes."

   Tout le monde fit oui de la tête, puis les invités se rappelèrent des événements qui avaient précédé le meurtre. Les regards se sont tournés au début vers Lydie, avec qui Albert semblait s'être fâché, sans plus, ils ont ensuite fixé Joseph. Il avait décidé de prendre en charge l'affaire, finalement, il n'en avait vraiment pas les capacités. Chacun avait raconté son expérience, entre plusieurs interruptions, ils n'avaient rien fait, quoiqu'ils étaient montés, descendus, allés à la cuisine. Il était alors impossible de connaître l'identité d'un prétendu tueur. Il ne restait plus que lui, le sociologue, à raconter ce qu'il avait fait. Très étrangement, il semblait s'excuser lorsqu'il dit "Quant à moi, j'étais avec toi, Diane, j'ai voulu monter chercher Henri et Marguerite quand je voyais qu'ils mettaient du temps, je t'ai laissé en bas, Diane, je suis entré dans une salle, là où j'ai vu le corps d'Albert par terre."

- D'accord, approuva l'homme d'affaires, en écoutant vos témoignages, je me dis que tout le monde s'est retrouvé à l'étage à un moment. Maintenant, avant que la police ne vienne, nous devrions aller chercher l'arme. Le criminel l'a soit nettoyé et reposé dans la cuisine, mais proprement comme il était tâché de sang, soit il l'a caché sous un meuble ou balancé par la fenêtre. Je pense que l'on va se diviser en deux groupes, Marguerite et moi, nous allons vérifier dans la cuisine. Les autres iront à l'étage.

- Non, erreur typique de débutant, plaisanta sa maîtresse, tout de même avec appréhension, j'ai lu beaucoup de romans policiers, vu de films, et ce que je peux vous dire, c'est qu'il ne faut jamais se séparer, c'est là que le tueur en profite pour tuer un autre membre de l'équipage.

- Tu as bien raison, dit Joseph, suivez-moi alors!"

   Les invités s'apprêtèrent à suivre leur guide alors que le téléphone retentit.



   Et voilà pour ce cinquième acte chers lecteurs. Comme d'habitude, j'espère que mon histoire vous plaît et je vous dis à bientôt!

Histoire à mourir deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant