"Allez, à table tout le monde!", invita Marguerite à manger le succulent dessert qu'avait préparé le pâtissier. On pouvait dire de ses "connaissances" qui étaient encore présentes qu'il s'agissait de ses vrais amis. Le chaos avait fui le domaine avec Lydie. Les invités étaient comme retournés au début du dîner, comme si la criminelle, Albert, Lombardeaux et toutes les forces de l'ordre n'avaient pas existé. Mercier avait de plus fait son apparition. Ils s'assirent tous autour de la table et Marguerite leur a amené les religieuses et les babas au rhum, en souriant comme ferait une grand-mère, servant le gigot de Pâques à ses enfants et à ses petits-enfants. Tout était reparti de plus belle.
Mercier commença en premier son dessert, il adorait et la remercia : "Quel joli dessert Marguerite, je sais que tu ne les as pas fait toi-même, mais merci de rapporter un peu de douceur dans cette nuit.
- Oui, continua Diane, ce baba m'envoûte, il me fait vibrer!
- Ma belle, rit la maîtresse de maison, je suis contente qu'il te plaise, et à vous tous également", poursuivit-elle en voyant Henri finir sa religieuse au café.
Ils finirent tranquillement le repas. Diane s'était un peu plus réveillée, elle bâillait, mais elle semblait s'être sortie de cette hallucination sans sortie, où elle était aveuglée, aphone, assourdie. Elle avait retrouvé son grain de sel que l'on aimait tant chez elle. D'ailleurs, les invités n'ont bu pour le dessert ni Beaujolais, ni champagne.
Les invités parlaient, n'avaient pas conscience de l'heure qu'il était. Soudain, Henri, qui avait remarqué que tout le monde avait fini, décida de faire une petite "promenade digestive", pourquoi ne pas aller se balader dans la grande maison, pour progressivement, se laisser bercer par les déambulations et les discussions du petit groupe? Mercier acquiesçait, il voulait visiter ce lieu qu'il ne connaissait pas. Seulement, ils laissèrent de côté un homme et une femme, attirés l'un par l'autre, dans la grande pièce à vivre.
Marguerite, Henri et Mercier sont alors partis à l'étage. Ce dernier admirait chaque objet, même les plus banals, ceux qui étaient posés en vrac sur une commode. Ils se posèrent dans le boudoir Roche Bobois. Le gendarme entama la conversation : "Qu'est-ce qu'on est bien chez toi! Tu es vraiment chanceuse d'habiter ici.
- C'est vrai que je suis contente d'habiter là, répondit-elle en ayant pourtant compris l'ironie de sa phrase.
- Il y a beaucoup de pièces, de chambres et de salons chez toi, ça doit te prendre du temps de faire le ménage partout, continua Mercier.
- Un peu, mais bon, je n'ai rien à faire, et je ne le fais pas partout, je n'utilise pas toutes les salles de ma maison.
- Ah oui, évidemment haha, mais pourquoi vis-tu dans une maison aussi grande?
- Je vis ici car c'était la maison de mes parents, ils me l'ont laissé pour déménager dans le Sud. Puis, François aimait beaucoup cet endroit, il a souhaité garder la maison, et personnellement, je ne regrette pas du tout ce choix!"
Le gendarme fit oui de la tête, il s'était souvenu que le cœur de Marguerite avait déjà été conquis. Henri s'était rendu compte de cette sorte d'approche qu'a tentée Mercier, il regarda profondément Marguerite et l'ancien couple d'amants partagèrent la même pensée.
Marguerite a alors souhaité changer de sujet, elle m'a regardé en souriant, elle m'a demandé "Monsieur le Narrateur, voulez-vous un café?" J'ai accepté, ce fut très étrange de recevoir quelque chose d'attentionné de la part de ce groupe. J'avais comme l'impression d'y être, bon, j'avais vécu tous les événements de la soirée, donc on se souviendra peut-être de moi. Si tout se passait pour le mieux ici, voyons ce qu'il se passe pendant ce temps au rez-de-chaussée.
Le groupe d'amis avait volontairement laissé Diane et Joseph dans la grande salle, en espérant qu'un nouveau couple se forme. Tout le monde trouvait qu'ils allaient bien ensemble. Diane était allongée sur le canapé, elle écoutait longuement Joseph, avec admiration. Finalement, les deux discutaient tranquillement et semblaient s'être bien rapprochés. L'enseignant lui répliqua finalement "Diane, en fait, je crois que je t'aime.
- Oh, prononça l'Américaine d'un ton enfantin en lui souriant.
- Est-ce que tu aimerais sortir avec moi, demanda innocemment Joseph, priant pour avoir une réponse positive.
- Oui, j'aimerais beaucoup", s'exclama-t-elle.
Et voilà, il n'y eut pas à attendre plus longtemps pour pouvoir constater les deux tourtereaux s'embrasser, un doux baiser empli d'un amour tout nouveau, qui avait des saveurs d'affection et de rosé, qui avait des allures de 14 juillet. Il n'y eut pas à attendre plus longtemps, non plus, pour pouvoir admirer Joseph, la chemise déboutonnée, faisant valser la culotte de Diane dans les airs, admirer un couple, nu comme des divinités, s'entrelacer, comme deux héros d'un roman dans une fin heureuse, dans le grand salon à la lumière tamisée.
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Histoire à mourir debout
RandomLe récit d'une femme et de ses invités lors d'une soirée mondaine.