Acte 9

3 1 0
                                    


   Les invités étaient, tranquilles, dans le boudoir mondain de Marguerite. Ils sirotaient leur boisson chaude. Seulement, un bruit se fit entendre à travers la porte entrouverte, ce qui rappela à Joseph les événements ayant eu lieu plus tôt dans la soirée. Il s'inquiéta "Vous pensez vraiment qu'il n'y a personne à l'étage? Je n'arrête pas d'entendre des bruits...

- Bien sûr qu'il n'y a personne, répéta Marguerite, sauf nous quatre.

- Ou ce sont les gendarmes qui sont remontés dans la bibliothèque, expliqua Henri.

- Oui, éventuellement, rassura-t-elle, ne te fais pas d'idées seulement. On peut redescendre d'ailleurs si vous voulez, pour aller voir les gendarmes."

   Ils répondirent tous un "d'accord", Marguerite emporta le plateau avec elle avant de quitter cette belle salle. C'est en descendant les escaliers, qu'à la surprise générale, Diane surgit de la salle à manger. En deux secondes, la propriétaire avait examiné son amie de la tête aux pieds, Marguerite s'écria "Hé! Mais c'est ma robe de nuit!

- Oui, s'excusa Diane, tu me pardonneras, je n'arrivais pas à dormir dans ma robe. Puis, je l'ai trouvée dans ton armoire et je l'adore!

- Bon, d'accord, fit-elle, tu peux la garder. Au moins, maintenant, on sait que c'est toi qui es montée.

- Merci ma belle! Oui c'était moi à l'étage les amis, j'espère que je ne vous ai pas effrayés.

- Moi un peu, répondit Joseph en souriant, mais on t'excuse Diane."

   Elle sourit alors au bel homme, finalement, elle semblait avoir retrouvé de l'espoir dans sa vie amoureuse. Il n'y eut ensuite pas besoin d'aller chercher les gendarmes, ils vinrent d'eux-mêmes en annonçant "Nous allons procéder à une animation!". Cela annonça la couleur de ce qu'il allait suivre. Ils se rassemblèrent dans le salon, les deux agents étaient assis à côté de Joseph, Henri et Marguerite étaient sur un autre canapé avec Diane, cette dernière dormant à moitié. "Nous avons pris des empreintes, s'écria M.Mercier, et je n'ai qu'une chose à dire : le tueur est con! Sérieusement, il en a laissé partout!

- Au moins, vous le trouverez vite, dit Lydie, n'est-ce pas?

- Oui, mais nous allons devoir prendre les vôtres désormais, continua-t-il, on attend juste mes collègues."

   Une nouvelle voiture arriva alors, deux policiers en sortirent, ils entrèrent, prirent les empreintes de tout le monde, puis ressortirent de la maison. Lombardeaux, méchant, expliqua devant tout le monde qu'il allait trouver le coupable et qu'il allait prendre cher, rien que de tuer un général glorieux qui avait fait deux guerres était une honte, une atteinte à la gloire de la Nation. Malheureusement, pour Lombardeaux, partisan des bourreaux, l'abolition de la peine de mort venait juste d'être votée, grâce à Badinter, il n'y aura pas de seconde mort. Mercier expliquait à son associé qu'il ne pouvait pas décider de la vie ou de la mort de quelqu'un, même si celui-ci a commis des crimes atroces. Tendu, l'homme à la bouche rugueuse entama une bouteille de rouge qu'il avait trouvé dans la cuisine. Mercier avait compris que tous se suspectaient les uns les autres, mais deux noms ressortaient beaucoup, Lydie et Joseph. En effet, la somptueuse Espagnole accusait tout le monde, tout en disant haut et fort que le vrai tueur était caché quelque part dans la maison. Cet étrange comportement contribuait au doute sur la potentielle culpabilité de Lydie. Ensuite, il y avait Joseph, il avait décidé de prendre en main l'enquête bien avant que les gendarmes arrivent, car il était soi-disant le plus légitime à jouer aux forces de l'ordre.

   Un peu plus tard dans cette très longue soirée qui semblait infinie, un nouveau soupçon avait émergé, selon une théorie farfelue élaborée par Lydie et à moitié approuvée par Joseph, les deux principaux suspects, les deux criminels seraient Henri et Marguerite, ils auraient tué Albert quand ils sont montés chercher une arme, et tout cela serait en fait un moyen de faire revenir François afin de le tuer, pour que les deux amants puissent se marier. Évidemment, vous comme moi sommes d'accord pour dire que cette théorie ne tient pas debout! Les accusations fusaient mais une seule restait allongée dans l'indifférence et dans la robe de nuit qu'elle avait empruntée, Diane décuvait sur le canapé, ses propos étaient éphémères, elle ouvrait très peu les yeux et lorsqu'elle le faisait, la lumière du lustre l'éblouissait. Assourdie à cause des cris, elle divaguait.

   Henri et Marguerite, calés dans le creux du canapé, parlaient, Mercier était venu les voir, en fait, personne ne savait pourquoi Albert s'était retrouvé à l'étage, quelqu'un l'avait rusé pour l'embrigader on ne sait où. Lydie cria "Silence!", la salle s'interrompit de parler, elle poursuivit à voix haute "C'est bon, je l'ai!

- On t'écoute, souffla Henri.

- Excuse-moi d'avance si je me trompe, ma chère Marguerite, mais les doutes que j'ai sur toi ne font qu'accroître.

- C'est reparti, poussa l'accusée aux bords des larmes, je n'ai rien fait!

- En effet, semblait soliloquer Lydie, qui ne pesait pas ses mots, déjà, le meurtre et la découverte de cet étrange mur aux mitraillettes suspendues m'ont choquée. Je me suis souvenu de quelque chose, l'anecdote, que tu nous as racontée, au début du repas, tu sais, l'affaire des poisons.

- Comment ça, s'énerva Marguerite, c'est cela ton seul argument, mon histoire, maladroitement racontée, je l'admets, c'est juste un con à l'autre bout de l'Europe qui empoisonnait ses clients. Il les empoisonnait! Il ne les poignardait pas! Si c'est pour dire autant de merde, franchement Lydie, tu ferais mieux de te taire! Je ne te considère désormais plus comme une amie."

   Finalement, Lydie s'en moquait, comme Marguerite, qui ne se rendait pas compte qu'elle allait mettre un terme à cette amitié qui se passait si bien. Les deux femmes agissaient comme deux sœurs, l'une rendait visite à l'autre. Lombardeaux revint dans le salon, Mercier, derrière lui, tentait de le retenir. Fier de lui, il lança "Nous avons les résultats des empreintes, nous avons donc notre coupable!" Voilà, le nom du coupable avait été prononcé, cette même personne s'est levée.



   Vous avez fini de lire l'Acte 9. J'espère qu'il vous a plu, même s'il était un peu court, je vous retrouve pour l'Acte 10, à bientôt!

Histoire à mourir deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant