Chapitre 24

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Klara

 Allongée sur le ventre, mon téléphone entre les mains, je regarde les photos qui ont été prises durant le concert d'hier soir. La majorité des photos sont de moi ou de Jasmine. Celles que j'ai faites, je les connais, mais les autres je les découvre. Il y a quelques clichés de Rose et moi en train de danser. Quelques rafales d'un bisou que la rouquine m'a déposé sur la joue en attrapant mon visage comme un ballon de rugby. Elles sont drôles. Mon visage change à chaque capture, tant je ne m'attendais pas à ce qu'elle fasse un truc pareil.

Jasmine a pris un nombre incalculable de la représentation. La scène est prise sous tous ces angles, ainsi que tous les membres de Children of Death. Parmi les clichés, un des derniers retient mon attention. C'est moi, derrière le rideau mal tiré des coulisses en train de discuter avec lui. Il me retient le poignet. Je m'en souviens. Je n'avais pas la moindre idée d'être prise en photo ou même observée à ce moment-là.

Mes pieds caressent l'air à un rythme effréné et attirent l'attention de la photographe en herbe.

— Tout va bien ?

— Hein ? Oui, pardon. Ça va.

Je relâche mes pieds sur l'édredon et retourne dans mes messages pour observer pour la centième fois le SMS que j'ai reçu de lui, il y a plusieurs heures. Il s'agirait que j'y réponde.

NUMERO INCONNU
Tu as un très beau prénom, la pianiste.
Tu n'aurais pas dû fuir comme tu l'as fait hier.
Tu vois, je ne suis pas un psychopathe ;)

KLARA GRIST

Toi aussi, Brenn c'est plutôt joli.Par contre, c'est Klara avec un K.Si tu mets un C, je t'assassine.

Sa réponse ne se fait pas attendre plus d'une minute.

BRENN CLARK
Ok, Klara avec un K.
Est-ce que tu me laisserais t'inviter à sortir quelque part ce soir ?

Panique ! Grosse panique ! Je crois bien que mon cœur s'est arrêté sur ce message. Depuis que nous discutons tous les soirs, il n'a jamais été question de se revoir. Pas de mon côté tout du moins. Sauf qu'hier, tout s'est transformé dans ma tête.

KLARA GRIST
Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée.
Laisse-moi tranquille. On n'a plus rien à se dire.

Pour rester sur mes gardes, je m'oblige à refuser et supprimer pour la énième fois notre conversation. Son regard, il est imprimé dans mon crâne et ça je ne peux pas m'en défaire. L'inconnu est subitement devenu réel. Brenn est devenu réel.

~

Devant la scène érigée dans cet endroit lugubre dans lequel je ne serais jamais allé si Rose n'avait pas insisté et si je ne savais pas que la moitié de l'école serait présente. Je n'ai pas la moindre idée de qui nous venons voir jouer en dehors de Merry qui chante. Paraît-il qu'elle a un groupe de musique et que tout le monde les écoute dans notre promotion pour leur donner le soutien qu'ils méritent. Je ne suis pas vraiment fan de rock, mais Rose et Jasmine ont insisté pour me sortir de la chambre pour la soirée. Comme Ryan m'a lâché pour la soirée film, je n'avais plus d'impératif.

Alors me voilà debout, le poing levé, à crier comme une groupie, pour un groupe de musique au nom barbare que je ne connais même pas et qui n'est toujours pas sur scène.

L'entrée des artistes commence à se faire longue, quelques minutes passent sans qu'ils ne montent faire leur show alors qu'il est vingt heures passées. Les gens frappent dans leurs mains pour les encourager à venir. Je suis le mouvement, jusqu'à ce qu'une main masculine tatouée m'attrape et essaye de me tirer en dehors de la foule. Je hurle qu'on me lâche. Mes amies me retiennent en me voyant en danger. Le temps que je me rende compte que le visage ne m'est pas inconnu, il est trop tard. J'ai déjà hurlé à pleins poumons. Je me calme un peu et arrête de tirer pour comprendre ce qu'il se passe.

(IN)CONTRÔLABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant