Chapitre 18

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Anton
𓃦

— Tu te fous de ma gueule !? je hurle dans la pièce, incapable de le croire.

J'ai passé plusieurs nuits à dormir à ses côtés, dans ce lit, pour éviter qu'il ne reste seul quand il n'avait pas envie de revenir à Cadburry. J'ai compris qu'il ne voulait pas partager sa chambre avec Julian à l'internat. J'aurais pu avoir des problèmes à force de découcher pratiquement toutes les nuits. C'est comme ça qu'il me remercie. Ce ne sont pas les larmes qui montent, mais bien la colère.

— J'ai rien fait, ok !

— Pardon ? Je crois que j'ai mal compris. Lake m'a raconté. Il ne peut pas te voir en peinture, jamais il aurait menti là-dessus. Pourquoi tu trainais avec un mec au bowling ?

En rentrant dans notre chambre hier soir, Lake dormait encore. De ce que j'ai pu comprendre, sa nuit précédente n'a pas été une grande réussite. Une bouteille d'alcool gisait près de son lit. Une fois réveillé, nous avons eu le temps de parler un peu. Une discussion en entraînant une autre, il m'a parlé de Ryan. Il ne se doute de rien nous concernant. Je n'ai pas eu à poser de questions, il a vidé son sac sur l'incident du bowling. L'altercation avec Ryan, qu'il a vécu accompagné d'Ava, remonte déjà à plusieurs jours, et je n'en avais aucune connaissance.

J'aurais dû me douter qu'il voyait encore d'autres gars derrière mon dos. Je pensais que ce n'était que charnel. Même si je n'aime pas trop l'idée, j'ai tout de même laissé couler. Par contre, savoir qu'il sort pour faire des activités et nouer des liens avec ses plans cul, je suis beaucoup moins d'accord.

— Tu veux que je te dise quoi ? râle-t-il.

— T'es vraiment qu'un connard ! Je t'ai dit que je t'aimais et tu vas te taper la terre entière à côté !

Il détourne le regard pour fuir encore une fois la conversation. Je le trouve de plus en plus gonflé. Il fait vraiment la girouette, comme s'il ne savait pas où il en était avec moi. Pourtant c'est lui qui a insisté au début pour que je m'accroche à lui.

— T'es qu'un lâche !

Ses yeux reviennent sur ma silhouette. De la colère s'exprime dans ses iris. Le rouge de ses joues, ainsi que ses mâchoires contractées ne me rassurent pas dans ce qu'il peut me balancer à la gueule.

— Ne parle pas de ce que tu ne sais pas ! Sors d'ici ! Dégage, Anton !

Mon coeur se resserre. Il me fait passer pour le méchant alors qu'il est en tort.

— Tu fuis la situation une fois de plus au lieu de répondre...

Sa colère ne redescend pas, ni la mienne. J'ai la vague impression qu'il pourrait en venir à m'attraper par le col pour me sortir de force de sa chambre d'hôtel. Seulement, j'en ai pas fini avec lui, loin de là.

— Arrête.

Son ton est dur et froid. Je m'en fiche. Il nous faut cette discussion.

— Je n'aurais pas dû te laisser faire ce soir-là, dans la boîte quand tu avais bu. Tu ne te rends même pas compte à quel point tu m'as dégouté cette fois là. Je me suis senti sali ! Tout ça parce que tu voulais baiser ! ENCORE ! Tu ne sais faire que ça. Je ne sais pas si c'est pour te rendre intéressant ou si tu as des problèmes, mais tu m'as fait peur. Je n'aurais pas dû revenir.

— Pourtant tu l'as fait ! s'enrage-t-il sans me laisser le temps d'ajouter d'autres réprimandes.

— Parce que je t'aime ! Et toi, non apparemment. Je ne suis rien à tes yeux, j'ai compris.

(IN)CONTRÔLABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant