REMINISCENCE

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NDA: Je vous conseille vivement de relire le prologue avant de commencer de lire ce chapitre qui signe la fin de la plus grosse partie de l'histoire. Mettez votre meilleure sad song dans les oreilles et c'est parti. Mon choix serait Changes de XXXTENTACION ou K. de Cigarettes After Sex. 

Réminiscence : Souvenir vague ou incomplet, difficile à localiser. 

Lake

Plus de douze heures que le concours est fini.

Plus de douze heures qu'elle est tombée.

Plus de douze heures qu'elle est à l'hôpital.

Plus de douze heures qu'on ne me donne plus de nouvelles d'elle.

Plus de douze heures que je me bourre la gueule.

Depuis mon altercation avec Maï dans son bureau, un silence glacial règne autour de moi. Aucune information ne filtre sur l'état d'Ava-Lee. Rien. Seule sa famille a le privilège d'accéder aux détails de son hospitalisation, me laissant dans l'ignorance la plus totale. Mais je ne suis pas con, qui dit pas de nouvelles, veut dire qu'il y a eu des complications.

J'ai fait la seule chose que je suis capable de faire dans ces moments de vide. Retrouver une bouteille, la vider et recommencer. Les mélanges avec les tonnes de cannabis que j'ai fumé tout le long de la journée pour me calmer me draguent vers le fond.

Je crois qu'on a essayé de m'appeler. La sonnerie retentit dans mon crâne comme un écho. Je suis trop déchiré pour comprendre ce qu'il se passe. Elle est probablement morte à cause de moi. Je n'en sais rien et c'est trop tard. Tout est de ma faute.

— Merde...

Elle est vide. La deuxième bouteille de vodka est vide. Elle m'échappe des mains et vient s'exploser sur le goudron dans une ruelle sombre de Londres.

— Fais chier...

Je fixe les débris brillants sur le sol. Aussi fracturés que moi. Une explosion de morceaux de verre impossibles à réparer pour en refaire le contenant originel. Du revers de la main, j'essuie les larmes qui dévalent toutes sur mes joues. Mes yeux me piquent à cause de mes yeux irrités et de la fumée, mais ce n'est pas pour autant que je vais arrêter de reprendre des cigarettes. Je ne compte plus. J'en ai besoin.

Je n'ai pas compté non plus le nombre de paracétamol que je me suis enfilé avant de partir de ma chambre. J'ai pris ce que j'avais sous les yeux. Peu importe ce que c'est, tant que la dose me fait planer. Mon corps se laisse guider tout seul. Plus rien ne m'appartient.

Et maintenant, je me retrouve à faire bonne figure pour acheter une bouteille de plus de vodka sans qu'on me refuse à l'achat à cause de mon état. L'homme ne m'a posé aucune question. Il a juste fait son taff. Par miracle, c'est passé. Vu l'heure et la dégaine que j'ai avec ma capuche enfoncée sur la tête, sans le regarder, le commerçant de la boutique ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre m'a juste encaissé. Il doit en voir des pires que moi.

J'ai beaucoup marché à l'aveuglette, engourdi par l'alcool qui a englouti toute sensation de brûlure dans ma gorge. Chaque pas est mécanique, chaque pensée embrumée par un sentiment de vide croissant. Une apathie sourde s'est emparée de moi, effaçant toute signification ou motivation dans ce tourbillon de confusion intérieure. Plus rien n'a d'importance.

Mes pensées restent bloquées sur une vision précise. Ce sang, cette teinte rouge qui s'écoulait de sa bouche reste gravé dans mon esprit telle une peinture indélébile. J'étouffe. Mon crâne me fait mal à force de réfléchir. Je le sais, je suis convaincu qu'ils n'ont rien pu faire. S'ils avaient eu des nouvelles différentes, Maï m'aurait certainement prévenu. Je suis certain que c'est terminé.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 29, 2023 ⏰

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