La situation était catastrophique. Elle était désastreuse. Un véritable calvaire. Elle avait dégénéré tellement rapidement, seulement quarante-huit heures pour qu'elle se transforme en champs de bataille. Une débâcle cataclysmique.
Louis se réfugia un peu plus sous ses couvertures. Il voulait disparaitre et ne plus jamais revenir. Peut-être que s'il s'enfonçait encore plus profondément dans son lit, celui-ci allait l'aspirer comme il le croyait quand il était petit. De ce fait, il n'aurait plus à affronter le monde extérieur et pourrait dépérir dans sa solitude. C'était tout ce qu'il méritait après tout.
Les évènements de la veille tournaient en boucle dans sa tête. Il se revoyait dans ce foutu vestiaire, Juliette en face de lui, à dire des choses qu'il aurait dû garder pour lui. Enfin, pas à dire à proprement parler, mais à sous-entendre. Il avait ouvert sa bouche alors qu'il savait pertinemment qu'il devait la garder fermer parce qu'il allait dire des choses qu'il ne voulait pas dire.
C'était pour ça qu'il ne l'avait pas confrontée après le porté avec Adam, il fallait d'abord qu'il se calme et qu'il recommence à penser logiquement. Il était donc parti et avait attendu le lendemain, espérant qu'il aurait suffisamment reflété sur la situation pour trouver les bons mots.
Malheureusement, ça n'avait pas été le cas. Il avait donc décidé d'attendre le passage de la compétition qui allait sans doute le mettre de bonne humeur. Mais Juliette était tombée et tout était parti en vrille.
Ils avaient commencé à se disputer alors qu'il voulait juste la rassurer et, dans un élan d'impatience, il avait mentionné Adam et avait été complètement injuste dans ses reproches. Forcément, c'était obligé qu'elle lui demande pourquoi il ne l'aimait pas comme ça. Il aurait pu lui mentir et simplement dire que sa tête ne lui revenait pas, mais lorsqu'il avait regardé dans les yeux bleus de Juliette qui le suppliaient d'être honnête, il n'avait pas pu s'y résoudre.
Le regard qu'elle lui avait lancé lorsqu'elle avait enfin compris ce qu'il sous-entendait le hantait et l'avait empêché de dormir toute la nuit.
Il n'aurait pas dû perdre son sang-froid de cette façon, pas quand tout ce qu'elle demandait était qu'on l'aide à calmer la crise de panique qui commençait à s'emparer d'elle. Tout ce que Louis avait réussi à faire était empirer la situation et il s'en voulait terriblement.
Le garçon grogna et enfouit son visage dans son coussin. Il n'avait pas envie de quitter son lit, il voulait juste mourir comme un paria rejeté par la société et que personne ne se souvienne de lui.
Malheureusement, le destin en avait décidé autrement.
La porte de sa chambre s'ouvrit à la volée, libérant un monstre qui sauta sur son lit, l'écrasant à moitié. « Joyeux anniversaire petit frère ! »
Oh non. Il avait tellement été obnubilé par le drame qu'il avait causé, qu'il avait complètement oublié que c'était son anniversaire. Cette perspective le rendait malade. Il aurait dû être content d'avoir enfin dix-huit ans, il aurait passé sa journée à faire n'importe quoi avec ses amis, avec Juliette, mais c'était maintenant impossible.
Et c'était sa faute.
Sa sœur le secoua un peu plus, bien décidée à le réveiller. « Allez lève-toi, on t'a préparé un petit déjeuné de haut niveau ! »
Mais Louis ne voulait pas, il ne voulait pas sortir de son lit. « Laisse-moi tranquille. »
Il essaya de la faire descendre, mais elle s'accrochait à lui d'une poigne de fer. « Tu as assez dormi, tu n'es même pas rentré tard hier. Lève-toi. »
Elle continua à le secouer, sachant pertinemment que c'était le seul moyen pour qu'il l'écoute. Sauf que Louis était fatigué et en colère, il n'était pas du tout d'humeur à devoir endurer ses manières. Il voulait juste être seul.

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On thin Ice
Teen Fiction[TERMINÉE] Seulement, pour elle, rien ne lui prodiguait autant de joie que de patiner avec lui. Elle savait désormais pourquoi elle avait voulu se lancer dans la danse sur glace. Le patinage était ce pourquoi elle se levait le matin et il n'y avait...