Chapitre 24

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Cela faisait bien longtemps que Louis ne s'était pas levé aussi tôt. Certes, leurs entrainements commençaient relativement de bonne heure le matin, mais généralement il se levait lorsque le soleil commençait à apparaitre, pas lorsqu'il faisait nuit noire comme ce jour-là.

Il avait fait son maximum pour ne réveiller personne pendant qu'il se préparait et était rapidement sorti de la maison en attrapant seulement de quoi grignoter sur la route. Ce n'est qu'à mi-chemin qu'il se rendit compte qu'il n'avait rien pris pour son repas de midi.

Eh bien, peut-être que Juliette aura de nouveau pensé à lui.

Resserrant sa veste autour de lui alors que le froid de l'hiver s'insinuait dans ses vêtements, Louis accéléra le pas. Malheureusement, à cette heure-ci, il n'avait pas trouvé de bus qui correspondait à ses horaires et à son trajet, il devait donc se rendre à la patinoire à pied.

Ces derniers jours, l'atmosphère s'était considérablement rafraichie et les températures ne dépassaient que très rarement les cinq degrés. Les fêtes de fin d'années approchaient à grand pas et Louis n'espérait qu'une chose, qu'il y ait de la neige à Noël.

Il n'était pas vraiment fan de l'été, il craignait beaucoup trop la chaleur et le soleil pour être à l'aise. C'était pour ça qu'il aimait travailler à la patinoire, il y faisait froid. C'était aussi pour cette raison qu'il adorait l'hiver et tout ce qui venait avec. À chaque fois qu'il neigeait, il avait l'impression d'avoir à nouveau cinq ans à initier des batailles de boule de neige ou encore à faire des bonhommes de neige.

Peut-être se sentirait-il différemment si tous les souvenirs qu'il avait de cette période n'étaient pas aussi joyeux, mais, à l'heure actuelle, c'était celle pendant laquelle il se sentait le plus heureux.

C'est avec des pensées enjouées qu'il arriva à la patinoire, accédant à celle-ci à l'aide de sa carte puisque les portes n'ouvraient officiellement qu'à huit heures du matin. L'air était légèrement plus chaud à l'intérieur, lui permettant d'enlever sa première couche de vêtements et de ne conserver que son pull et sa veste de l'équipe. Il se dirigea tranquillement vers les vestiaires pour poser ses affaires et enfiler ses patins avant de se rendre sur la glace.

C'était très étrange. Ce n'était pas la première fois qu'il s'y rendait alors que les lieux étaient déserts, mais il ne l'avait encore jamais fait si tôt le matin lorsqu'il faisait encore nuit dehors. Le bruit de ses pas raisonnait contre les murs du couloir et il pouvait pratiquement entendre tout le mécanisme qui permettait au bâtiment de conserver sa fraicheur.

Louis ne put s'empêcher de se dire qu'il était content de ne pas craindre tous les films d'horreur qu'il s'amusait à regarder tard le soir car, les lieux étaient tellement vastes et tellement silencieux qu'il n'avait aucun mal à s'imaginer qu'un tueur à la hache pouvait se cacher derrière l'une des portes ou qu'un démon avait pris possession d'une des peluches qui trônaient sur leur étagère à trophées.

Il passa les portes de la patinoire qui était déjà pleinement éclairé, repérant immédiatement Elena qui faisait déjà des tours de piste sans faire attention ce qui l'entourait. Il ne savait pas depuis combien de temps elle était arrivée, mais elle semblait déjà échauffée et prête à sortir ses meilleurs éléments.

Elle se tourna vers lui lorsqu'il posa le pied sur la glace et un sourire étira ses lèvres. « Tu es venu. »

Il haussa les épaules. « Eh bien, si ce que tu m'as dit est vrai et que je suis le problème, il faut bien que je trouve un moyen de le régler. »

Une lueur d'approbation passa dans le regard sombre de la jeune fille qui l'invita à prendre possession des lieux avant de reprendre là où elle s'était arrêtée. Louis suivit son exemple et entreprit de commencer son échauffement avec quelques croisés, changement de direction et de sens et autres mouvements qui lui permettaient de juger de sa forme physique du jour.

On thin IceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant