Chapitre 3

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Quand le premier mets arrive, un pigeon farci accompagné de riz, nous interrompons notre conversation. Puis, après que le serveur est parti, il me demande :

— Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir archéologue ?

À ce souvenir, j'esquisse un sourire, puis j'explique :

— Il y a eu des recherches effectuées autour de l'église de mon village quand j'étais jeune. C'était l'été, et ils acceptaient de l'aide, alors je me suis engagée, et en quelque sorte j'ai attrapé le virus ! J'ai adoré cela, et j'y ai passé tout mon été. J'ai fait d'autres chantiers estivaux par la suite et, mon bac en poche, je me suis lancée et me suis spécialisée. Je suis déjà venue effectuer des recherches dans ce pays, mais cette fois-ci, j'y séjourne plus longtemps, car la première fois j'y étais seulement restée trois jours, et je n'ai pas eu la possibilité de voir grand-chose.

Il opina du chef :

— Alors, c'est une vraie passion ?

— On peut dire cela, en effet !

— Votre famille doit être fière de vous, n'est-ce pas ?

Je garde mon sourire, même si cette question m'attriste. Je tente de noyer le poisson en disant :

— Mon grand-père apprécie.

Il me regarde étrangement un instant : mon ton de voix a-t-il été révélateur de mon malaise ? Ma mine s'est-elle assombrie un court laps de temps ? Mais il ne s'attarde pas davantage sur ce sujet, et nous nous lançons dans la discussion sur l'objet initial qui est la raison de cette invitation.

— Bon, vous en êtes où pour le chantier ?

J'esquisse un sourire avant de dire :

— Comme j'ai eu l'occasion de vous en parler, je rattrape beaucoup de choses, car si Mme Rosemond est une archéologue très réputée et compétente, elle est aussi assez désordonnée. Ce qui n'est pas mon cas. Dans ces conditions, pour savoir où je vais, j'ai besoin de tout réorganiser. Et d'ailleurs, en faisant cela, nous avons pu nous rendre compte avec Toufik et Suzy que des éléments avaient été oubliés. Par conséquent, je reprends tout. Et malheureusement, cela demande du temps.

— Donc, le chantier va prendre du retard.

Je secoue la tête :

— Non, je ferai tout pour. Je réorganise tout avec Toufik et Suzy s'occupe des nouvelles découvertes, mais comme celles-ci sont moindres depuis quelque temps, cela permet d'équilibrer. Enfin, je ne suis là que depuis trois jours. Par conséquent, il est nécessaire de me donner du temps.

Il pousse un soupir :

— Bien, si cela ne ralentit pas trop les choses, cela devrait nous convenir. Vous savez, ce chantier a un coût pour ma famille, et même si financièrement cela ne risque pas nous fragiliser, nous souhaitons quand même qu'il y ait un résultat.

— Et il y en aura. D'ailleurs, ce que nous avons déjà trouvé est prometteur, vous n'avez pas à vous faire de souci à ce sujet.

Mais je préférai ne pas en dire davantage.

Il hoche la tête :

— Bien, achevons ce repas.

Nous sommes arrivés au dessert. C'est une glace vanillée recouverte d'une sauce inconnue pour moi, mais que je trouve succulente.

― Vous avez apprécié ? s'enquiert-il, même si ma gourmandise doit être révélatrice.

― Oui, merci.

― J'aime bien ce restaurant. Il n'est pas encore très touristique, et l'on peut y être tranquille.

Puis nous dégustons pour lui un café et pour moi un thé à la menthe très parfumé.

Passion dans les dunesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant