Passion dans les dunes

Chapitre 16

Ma fille est endormie paisiblement, et la connaissant je sais qu'elle ne se réveillera pas avant le matin. Alors je me laisse emporter vers sa chambre.

Je peux à peine apercevoir la décoration qu'il me dépose sur un grand lit, où je m'assois.

Djalil prend son temps pour ôter mes vêtements, pour me caresser tendrement, pour me découvrir. Je laisse ma pudeur de côté face à sa tendresse, à son regard brûlant, face à sa bouche sur ma peau. Il me donne aussi la possibilité de refuser une nouvelle fois, pourtant cela ne sera pas. Je sais ce que je ressens, et même si ce n'est que pour cette nuit, je sais également que je ne regretterai rien après. Je conserverai ce souvenir au chaud dans ma mémoire et dans mon cœur quoi qu'il se passe ensuite.

Et lorsque nous basculons sur la couche, je suis si bien contre lui. Sa chaleur, la douceur de sa peau...

C'est un tourbillon.

Mais il faut que je lui dise, que je l'avertisse aussi. Je ne veux pas lire dans ses yeux la même chose que j'ai pu lire dans ceux d'Alexandre. Et ensuite, je ne désire pas entendre les mêmes mots. Cela me ferait trop mal... déjà que le souvenir de cet épisode est toujours sensible. Ce que j'éprouve pour Djalil est différent, beaucoup plus fort, et je sais que si lui me regarde de cette manière, cela me brisera le cœur.

Je pose ma main contre son torse :

― Attends.

Il s'éloigne doucement de moi et penche la tête sur le côté :

― Tu as changé d'avis ?

― Non, ce n'est pas cela. Je souhaite juste te parler de quelque chose avant...

Il soupire :

― Bien, nous avons toute la nuit, mais ne t'étends pas trop !

Tendrement il me prend contre lui, et après un moment de silence, je finis par dire :

― Tu sais, j'ai beau avoir eu un enfant, je n'ai pas beaucoup d'expérience.

Il s'appuie sur son coude et s'enquiert avec sérieux :

― C'est-à-dire ?

Je soupire.

Bon sang, que c'est difficile à dire !

― Laura, j'ai besoin de savoir ! insiste-t-il dans un souffle.

Je me lance :

― Voilà, j'ai consacré une grande partie de mon temps surtout à ma fille et à mes études. Enfin, on ne peut pas dire que j'ai privilégié les relations avec les hommes, même si je suis sortie avec quelques-uns. Cependant, chaque fois, cela a été un échec, et je n'ai pas souhaité les voir davantage. En fait, je n'ai fait l'amour qu'une seule fois, murmuré-je.

Son expression se fige, puis il déclare :

― Comment est-ce possible que...

― Et cela a suffi pour que je tombe enceinte. Alexandre m'avait dit qu'il prendrait des précautions puisque je ne prenais pas la pilule, mais en réalité il n'a rien fait. Et Liz est arrivée.

― Une seule fois ?

― Oui... En outre, je voulais que tu saches que je ne suis pas douée pour... cela.

Là, je peux remarquer que sa stupéfaction s'accentue :

― Pardon ?

― Enfin, d'après Alexandre, je n'ai pas été formidable, alors après il a rompu. Il avait aussi sans doute eu ce qu'il voulait, car ensuite il ne m'a plus accordé un seul regard.