Chapitre 8

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De l'agitation me tire de mon sommeil. Des bruits inhabituels.

Et autre chose...

Une présence.

J'ouvre les yeux. Et tout me revient.

Je ne suis pas dans mon appartement.

Et cette senteur musquée. Cependant, il n'y a pas que cela.

Je ne suis pas seule.

Un bras repose sur mon épaule.

― Que... ! m'exclamé-je.

Je tourne la tête pour tomber dans des prunelles d'un noir intense.

Djalil me sourit :

― Tout va bien, tu as fait un cauchemar, et je t'ai rejoint. Lorsque je t'ai prise dans mes bras, tu t'es aussitôt rendormie, et tu ne m'as pas lâchée.

Je me sens rougir.

Il incline la tête pour continuer :

― Je suis donc resté.

Il était simplement couché sur le dessus de lit. De toute évidence, il comprend que je suis assez mal à l'aise, alors avec un sourire, il ôte doucement son bras et se lève. Habillé.

― Bien, je m'occupe du petit déjeuner, puis je te ramène.

Il sort, puis referme le rideau.

Bon Dieu ! Ce n'est pas vrai. Je me suis endormie dans ses bras.

Soudain, un souvenir me revient avec fulgurance. D'autres bras. Mais ceux-ci n'ont pas été si prévenants. Le moment où Alexandre m'a rejetée est encore si prégnant. Je me recroqueville, poussant un léger cri, tant l'affliction éprouvée à cet instant-là est encore très forte. Il y a si longtemps que je n'y avais pas pensé, que je le gardais enfermé à clef dans un coin de ma mémoire. Et je ressens tout comme quand cela s'est produit.

Une main effleure mes cheveux :

― Que se passe-t-il ? Je t'ai entendue crier.

Je me contente de m'asseoir dans le lit et d'avoir un signe de dénégation du chef.

― Rien, un mauvais souvenir.

― Tu veux en discuter ?

Je secoue la tête. Lui parler de cela ?

― Non, c'est déjà fini.

Enfin presque...

― Tu es sûre ? Tu as l'air encore bouleversée, dit-il d'une inflexion où l'inquiétude ressort.

― Ce n'est rien.

― J'ai du mal à te croire, mais c'est ton choix. Tu peux remettre tes vêtements, ils sont propres.

Il me désigne le tabouret sur lequel ils reposent de nouveau.

― À tout de suite, déclare-t-il en refermant le rideau derrière lui.

Bon sang, ma fille, ce n'est vraiment pas le moment de penser à Alexandre ! Tu as suffisamment souffert avec lui. Dans ce cas, oublie. Oublie son comportement désastreux. Et passe à autre chose !

Allez ! hauts les cœurs ! Prépare-toi !

Je soupire et repousse le drap. Je me suis sentie si bien ici ! Et malgré les douleurs musculaires, sans doute dues à cette chevauchée plutôt inhabituelle pour moi, je suis en pleine forme.

Je me prépare rapidement, fais une toilette rapide dans la salle de bains, enfile mes vêtements propres et le rejoins dans la salle principale où il m'attend, habillé de manière traditionnelle. Et je ne peux m'empêcher de m'exclamer :

Passion dans les dunesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant