Chapitre 9

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Ce matin, ma fille arrive dans ma chambre tout excitée, alors que je suis en train de m'habiller. Je passe ma tunique et lui demande :

― Qu'y a-t-il ?

Elle a cette moue sérieuse que je connais très bien : elle a quelque chose en tête et ne lâchera rien.

― Maman, j'ai une idée !

― Quoi donc ?

― Si je venais avec toi aujourd'hui ?

Tiens, tiens !

― Ma puce, cela ne me gêne pas, néanmoins je vais avoir beaucoup de travail.

― Pas de souci, je ferai comme la dernière fois, mais j'ai envie de voir où en est la mosaïque !

Je lui fais un clin d'œil :

― Je m'en doutais un peu ! Bien, avale ton chocolat et nous partons, car je présume que tu as déjà tout préparé !

Et je ne me trompe pas : sur la table, il y a le jus d'orange, son bol de chocolat fumant, ainsi que ma tasse de thé. Et bien sûr, elle est déjà vêtue et son sac est à côté de la porte. Et nous nous mettons en route, après que j'ai prévenu Fatima que Liz sera avec moi aujourd'hui.

Une fois au camp, nous nous organisons. Tant que la chaleur n'est pas trop présente, je laisse ma fille rester auprès de moi à la mosaïque où elle tâche avec une grande minutie de nettoyer des tesselles. Je me revois alors au même âge, quand je suis tombée dans le bain !

Sur le coup de quatre heures, alors qu'elle prend son goûter, elle me dit :

― Maman, j'ai mal à la tête.

Je mets cela sur le compte de la chaleur, et ne m'inquiète pas plus. Son front n'est pas très chaud, il n'y a rien d'alarmant :

― Tu as dû rester un peu trop au soleil. Va t'étendre quelque temps, je te donne du paracétamol. Et bois beaucoup.

Je lui tends un grand verre d'eau et le cachet qu'elle avale sans sourciller. Puis elle s'étend sur une couchette qui se trouve dans le fond du bâtiment, et s'endort très vite.

Je passe donc le reste de la journée dans le bâtiment afin de demeurer auprès d'elle. Petit à petit, le camp se vide et Toufik vient vers moi :

― Je vais partir.

― Je fermerai. Je dois finir ce rapport avant de rentrer chez moi.

― Vous ferez attention, la nuit sera bientôt là.

Je lui souris :

― Je ne suis pas toute seule cette fois-ci. Alors pas de souci, et puis je connais bien la route.

― Bien, à demain Laura.

― À demain !

Ma puce s'est réveillée pendant cette conversation, et une fois qu'il est sorti, elle me demande :

― On rentre bientôt ?

― Comme je l'ai dit à Toufik, je rédige ce rapport et hop à la maison !

― Maman, je suis tellement fatiguée !

― Reste couchée, on va attendre que le médicament fasse plus effet, et puis nous rentrerons.

Elle s'étend, son livre à la main.

Un temps passe.

Lentement.

Elle paraît s'être endormie de nouveau, le livre sur son ventre.

Je touche son front. Il est très chaud, et le médicament n'a manifestement pas fait baisser la fièvre. J'ai même l'impression que c'est pire. Cela fait plus de trois heures qu'elle est dans cet état. Je ne vois plus qu'une solution même si celle-ci ne m'enthousiasme pas, car je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis quelque temps. Je ne peux pas rentrer avec elle dans un tel état.

Passion dans les dunesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant