Chapitre 19

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Djalil se tourne vers moi :

— Tout va bien ?

J'opine du chef.

— Pourtant, tu n'as pas l'air ravi de te retrouver seule avec moi, constate-t-il avec une pointe d'ironie dans la voix.

Je ne tergiverse pas plus et saute sur l'occasion. Je pose ma main contre son torse :

— Pourquoi ne m'as-tu rien dit pour ton retour ?

Il prend ma main et énonce avec force :

— Honnêtement, je n'ai pas eu le temps, même si je suis conscient que ce n'est pas une excuse. Tout s'est fait très vite, ensuite il y a eu le retour. Dans le jet, nous avons continué à régler ces affaires, qui n'ont pas été évidentes, et qui ne le sont toujours pas. Bref, une fois ici, j'étais en train de parler à mon père de ces contrats assez compliqués. Et c'est lui qui m'a demandé au bout de quelques instants quand j'allais te voir.

Alors là, je ne sais que rétorquer :

— Quoi ?

— Eh oui ! Quand je lui ai déclaré que je ne t'avais pas prévenue de notre retour, c'est Kassem qui a pris les choses en main. Et nous voilà, en ce lieu.

Avec ces dernières paroles, je ne comprends vraiment plus rien. Toutefois, que vient faire son cousin dans l'histoire ? Certes, il m'a appris que son cousin l'avait aidé à tout organiser, mais là...

— Que...

Il dodeline de la tête, et concède :

— Bon, on va dire qu'à ce moment-là, je l'ai aussi mis au courant de ma proposition à ton égard, étant donné que j'ai la bénédiction de mon père, comme tu le sais déjà, qui a l'air enchanté que je choisisse enfin de me ranger. Mon cousin également quand il a appris cette nouvelle.

Je m'éloigne de lui dans un sursaut :

— Mais je n'ai jamais prétendu que je suis d'accord !

Il hoche la tête :

— Je les ai informés que tu souhaitais réfléchir.

— Et...

— Écoute, justement, mon cousin a pensé que c'était un bon endroit pour en parler.

— Djalil, mais je ne veux pas...

— Nous pouvons en discuter. Et je ne t'obligerai à rien. Et puis, franchement, après tout ce temps loin de toi, j'avais envie d'être avec toi, surtout après ce que nous avions partagé au Caire, même si bien sûr je n'ai rien dit sur ce sujet, à part le fait que je désirais que tu visites Gizeh.

Il fait une pause, puis il affirme avec tendresse :

— Tu m'as manqué.

Je ferme les yeux. Par ses paroles, il me rassure. Et je me rapproche de nouveau de lui pour me pelotonner contre lui. Percevoir ses bras encore une fois se resserrer autour de moi me fait un bien fou. Je peux sentir son cœur battre au même rythme que le mien. Puis il me dit doucement :

— Regarde-moi.

Je lève la tête et son baiser me fait vibrer. Il y a de la passion, mais aussi beaucoup de tendresse. Puis finalement, il abandonne mes lèvres lentement, pour me souffler :

— Et si nous allions nous asseoir ?

Je dodeline du chef et il entoure ma taille de son bras pour m'orienter vers les tapis, où je m'assois avec bonheur en soupirant. Après tout, la journée a débuté tôt et je sens peu à peu la lassitude me gagner après avoir passé une grande partie de ma journée debout. Mon soupir l'alerte sans doute, car il me demande :

Passion dans les dunesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant