Passion dans les dunes

Chapitre 20

Deux jours ont passé. Deux jours très denses dans le domaine du travail, et nous n'avons pas eu l'occasion de nous revoir. Nous avons uniquement communiqué par téléphone.

Cette nuit est difficile. Et plutôt que de me tourner et me retourner dans mon lit, je préfère aller prendre un thé dans la cuisine.

C'est sans doute le bruit que j'effectue qui fait que très vite je vois une petite silhouette s'inscrire dans la porte :

— Maman !

— Oh, ma puce, je suis désolée de t'avoir réveillée.

— Pourquoi tu te lèves si tôt ? demande-t-elle en se frottant les yeux.

— Je n'arrive pas à dormir.

— Ah... je peux venir avec toi ?

— Si tu veux.

Et elle prend place en face de moi après avoir rempli son bol de lait et de corn flakes, avec une cuillère de chocolat. Pendant que je termine ma tasse de thé et qu'elle mange ses céréales, je lui pose cette question :

— Je peux te parler de quelque chose ?

— Oui.

— Tu aimes notre vie ici ?

— Ben, c'est bien. Fatima est gentille. Mais mes copines me manquent. Et papy.

— Je m'en doute.

Je souffle un instant avant de poursuivre :

— Et si on restait plus longtemps, tu en dirais quoi ?

Elle me regarde avec surprise, avec une moue particulière, en fronçant le nez :

— Le chantier a besoin de toi plus longtemps ?

Bon, il va falloir se lancer...

— Ce n'est pas cela...

— C'est quoi alors ?

Je biaise en demandant :

— Tu penses quoi de Djalil ?

Elle me dévisage bizarrement et je devine que dans sa petite tête, elle commence à se poser des questions, puis elle finit par dire :

— Je le trouve gentil. Mais qu'est-ce qui se passe, maman ?

— Écoute ma puce, je ne sais pas...

Bon sang, comment parler de ces choses à une fillette de presque dix ans, même si je sais qu'elle est très mûre pour son âge ?

— T'es amoureuse de lui ?

Et vlan. Voilà, c'est ma fille dans toute sa splendeur : elle met les pieds dans le plat quand c'est nécessaire. Et d'ailleurs, elle n'attend pas ma réponse, ma rougeur immédiate a dû répondre à sa question, car elle s'écrie :

— C'est vrai ? C'est génial !

— Quoi ?

Alors là !

— C'est pour cela que tu m'as demandé si je me plaisais ici ? On va habiter avec lui ?

Oh bon sang Liz !!

Je ne sais que lui dire. Il faut que je modère son enthousiasme. Ce n'est pas du tout ce que j'attendais. Mais vraiment pas.

— Non, Liz, ce n'est pas cela.

Je lis sur son visage le désappointement.

— C'est quoi alors ?

— C'est juste que je dois prendre une décision grave pour toutes les deux, et je ne sais pas quoi faire.