Chapitre 4

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Au matin, je reste un peu au lit malgré la sonnerie du réveil. Ma nuit a été très courte. Mais une boule d'énergie arrive dans la chambre à grande vitesse et saute sur mon lit avec entrain en s'écriant :

― Allez maman ! On se lève ! Je vais préparer mon sac.

Après une pluie de bisous, elle sort, et j'entends des bruits de vaisselle venir de la cuisine.

Une tornade est en route... et rien ne pourra l'arrêter.

Après deux ou trois grognements fort peu gracieux, je me lève pour la rejoindre, et ensemble nous confectionnons le déjeuner et nous nous attablons, moi devant mon thé et une pâtisserie, elle devant son bol de céréales. Puis dans un sac, elle réunit ce dont elle a besoin pour s'occuper pendant la journée. Dans la voiture, ayant dû laisser mon véhicule au campement, j'avais sollicité Toufik afin qu'il vienne nous chercher, je comprends très vite qu'elle est très excitée à l'idée de se rendre sur mon lieu de travail.

Dès mon arrivée, je peux noter avec surprise que tout le camp est en effervescence. Cela fourmille de partout. Je me gare et Suzy se dirige vers nous rapidement.

― Que se passe-t-il ? demandé-je, face à son visage un tantinet énervé.

― Le cheikh Sharif Ben Khamsin est là, avec son fils et son neveu le Cheikh Kassem.

― Quoi ?

Puis elle se rend compte que je suis accompagnée :

― Votre fille est là !

― Personne ne pouvait la garder, puisque la tante de Toufik travaille ici aujourd'hui, donc je n'avais plus que cette solution. Et elle était ravie de voir notre découverte.

― Cela tombe mal ! s'exclame-t-elle.

Ces paroles font déborder le vase, et mon humeur monte d'un cran :

― Et alors, c'est ma fille ! Il faut que je demande une autorisation pour la faire venir ! Et puis, elle est déjà venue une matinée, au moment de mon arrivée, et tout le monde sait qu'elle est très sage. Bon sang, elle ne va pas voler la fresque !

― Il me semble en effet que c'est trop lourd et encombrant pour elle ! ironise une voix que je reconnais immédiatement.

Je me retourne pour tomber dans le regard amusé de Djalil.

À côté de lui se trouvent un homme dans la cinquantaine, brun, barbu, et un autre homme plus grand, avec des yeux verts surprenants.

― Bonjour, dis-je avec une inflexion qui doit paraître peu assurée.

Le sourire de Djalil s'élargit :

― Bonjour, professeur. Mon père souhaitait voir les dernières découvertes. Mon cousin étant chez nous, il est assez curieux.

― Je comprends. Je vous...

― Maman, je peux venir ?

Troublée par la situation, j'avais complètement oublié ma puce, et je le suis encore plus lorsque j'entends émanant du plus âgé :

― Je ne vois pas ce qui s'opposerait à sa présence ! Cette enfant a le droit de prendre conscience du travail de sa mère !

― Mon père a raison, ajoute Djalil.

Il se tourne vers elle.

― Liz, c'est bien cela ? lui demande-t-il avec gentillesse.

Ma petite adopte alors sa moue sérieuse :

― Je m'appelle Elizabeth Bernard. Pour les gens que je connais, c'est Liz.

J'entends un rire étouffé. Manifestement, cela amuse beaucoup le cousin de Djalil.

Passion dans les dunesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant