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10 juin 2023-Esmeralda

Cela fait un peu moins d'un mois que j'ai commencé mon rôle de photographe et directrice des réseaux du fidèle club barcelonais. Et le bilan est nettement positif. Nombreuses se sont faites les fois où j'ai rigolé de leurs nombreuses bêtises, ou même chutes. Pour une fois, je peux le dire, j'ai pris beaucoup plus de plaisir à prendre des photos, avec des quasi-inconnus.

Les sorties avec Pablo se sont fait rares, mais c'était toujours plaisant. On a apprit à se connaître d'avantage, et je peux maintenant le dire, il est clairement sympa. J'ai même pu voir sa sœur, une fois, lors d'un match. Elle est, elle aussi, très gentille, avec un sens de l'humour hors norme.

Quant à Pedro, disons que l'ambiance est toujours électrique. Je ne peux clairement pas me le voir, et c'est ce qui m'énerve le plus. Bien qu'il est arrêté de me faire des remarques à tout va, ce n'est pas pour autant qu'il me respecte. Alors forcément, les clichés que je peux parfois faire de lui se font extrêmement rare, et ça me fait bien rire.

D'autant plus que j'ai pu rapidement parler avec son frère, Fernando, qui est tout son inverse. Il n'hésite pas à faire des blagues un seul instant, et il est bien plus gentil que son frère. Si bien que nous avons échangé nos numéros, afin de nous revoir un autre jour.

Mais le barça ayant joué son dernier match de la saison il y a quelques jours, et les joueurs étant tous partis en vacances, je n'ai plus besoin de travailler. Du moins jusqu'à fin juillet. J'en ai donc profité pour rendre visite à ma mère, dans son hôpital situé à Tenerife. C'est un des meilleurs instituts spécialisés dans sa maladie, alors forcément je n'ai pas hésité à l'y inscrire. Même si ce n'est pas proche de Barcelone, je vais profiter de ce petit mois sans rien, pour lui rendre visite, parler avec elle, et m'assurer de son état de santé. D'après les médecins, ça se serait amélioré, mais je veux en avoir la preuve de mes propres yeux.

Mon avion n'a atterrit que très tard dans la soirée, dû à un conséquent retard de sa part. Donc la possibilité que j'aille voir ma mère aujourd'hui est réduit à zéro. Et forcément, aucun taxi n'est disponible maintenant, donc je suis bien obligée de marcher jusqu'à l'hôtel que j'ai réservé pour mon petit mois ici, à pied. Heureusement pour moi, le léger vent permet qu'il fasse un peu plus frais en ce mois de juin. Le soleil se couche lentement à l'horizon, ce qui rend le moment apaisant.

Je suis consciente de la change que j'ai de vivre ce que je vis en ce moment. J'ai tout ce dont j'ai besoin, et en plus de ça, je peux subvenir aux besoins médicaux de ma mère.

Je tourne dans une énième rue, ne sachant pas vraiment où je vais. Mais je profite du moment, sans me soucier d'où je vais. Puis, je ne pense pas que Tenerife soit si grand que ça. Les rues se ressemblent, et les maisons sont toute aussi belles les unes que les autres. Pourtant, après quelques minutes de marche, je sens une présence derrière moi.

J'accélère le pas, espérant que cet inconnu arrête de me suivre. Mais plus j'accélère, plus je l'entends accélérer. Je tourne dans plusieurs rues, toujours sans savoir ou je vais. Mon stress augmente petit à petit, et le manque de personnes dans la rue n'arrange rien. En même temps, vu l'heure, personne ne sort à cette heure-ci. Je me retourne discrètement, juste assez pour apercevoir un homme, assez grand, habillé tout en noir. Le genre de personne qu'on ne pense voir que dans les films. Ce genre de choses qu'on pense qui n'arrive qu'aux autres. Mais qui est pourtant bien réel.

Et d'un coup, je sens quelqu'un passait ses bras autour de mes épaules, en me rapprochant de lui. J'ai d'abord un moment de recul, sans comprendre qui ça pouvait être. Je tourne ma tête, dans le but dans savoir qui ça pouvait être, et je suis bien surprise d'y voir Pedro. Pedro est à côté de moi. Et il vient sûrement de me protéger de je ne sais quoi. D'un seul regard de sa part, je comprends qu'il ne faut pas que je parle. Alors, je me laisse diriger, je ne sais où.

Quelques minutes après, il s'arrête, devant une maison d'apparence assez vieille, mais d'un charme absolue. Elle n'est ni trop grand, ni trop petite. Elle est juste assez grande. Un petit jardin avec quelques fleurs se trouve devant celle-ci. Je peux même apercevoir de la lumière par l'une des fenêtres.

Encore une fois, je me laisse guider à l'intérieur de la maison, sans rien dire. J'ai déjà plus confiance en lui, qu'en cet inconnu. L'intérieur de la maison est aussi simple que l'extérieur. J'écarquille grand les yeux en apercevant Fernando, téléphone dans les mains, sur le canapé. Puis très vite, je vois sa mère sortir de la cuisine, un grand sourire sur le visage.

« Oh. Esmeralda! Et bien, je ne savais pas que tu étais à Tenerife.

- Hum. Je suis venue voir ma mère. Le temps des vancances.

- Ah, je vois. Et bien, je vais vous laisse entre «jeune». Dit-elle, en exagérant bien sur le jeune.»

Fernando me regarde, un grand sourire sur le visage, alors que moi je ne comprends toujours pas ce que je fais ici. Je l'ai maintenant compris, je suis chez Pedro, peut-être dans sa maison de vacances, je ne sais pas. Pedro me demande de le suivre, alors, sans rien dire, je le fais. Il me tend un verre d'eau, sans rien dire d'autre.

« Merci. C'est la seule chose que j'arrive à dire.

- Je n'allais pas te laisser te faire suivre encore longtemps. Tu le connaissais?

- Non. Enfin, je ne penses pas. Puis, avec sa capuche, je ne risquais pas de le reconnaître.

- Il te suivait depuis longtemps?

- Je dirais cinq minutes, peut-être un peu plus. Et comme je ne savais pas où aller, j'ai juste continué d'avancer. Je crois que je te suis redevable maintenant...

- T'as juste à me prendre en photo.»

Habituellement, j'aurais éclaté de rire. Mais le contexte n'y ai absolument pas. Et je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à me détendre avec lui. Je réfléchis à tout ce que je dis, ou fais, par peur de dire quelque chose que je ne dois pas. Même si il m'a sauvé d'une situation pour laquelle je ne pouvais rien faire, je ne peux pas. C'est comme si j'avais peur. Mais finalement, j'avais raison. Lui aussi, peut être gentil... 

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Coucouuu.

Comment vous allez?

Je vous avais bien dit que Pedro pouvait être bien plus gentil que prévu...

Il a quand même fallu huit chapitres, mais bon.

Vous avez faillit ne pas avoir de chapitres, parce que je l'ai vraiment finit y'a vingt minutes...

Et je ne vous promets pas que je pourrais en sortir un vendredi...

Sinon, je ne parle même pas du match d'hier... 

Besossss

Triangle amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant