AMAHLE

04 : 𝐃𝐈𝐒𝐏𝐀𝐑𝐔𝐄

DEMEURE AKIL MOORE, LONDRES
AHMALE

Je suis littéralement choquée. Comment ? À quel moment ?

De quelle manière ?

Comment a-t-il pu me coincer alors que nous sommes tout en bas et que je me suis débrouillé pour faire le moins de bruit possible. Je ne sais pas encore comment je vais me sortir de ce bourbier mais je suis certaine d'une chose. Je ne peux pas le laisser me ramener dans cette cellule.

Il me fixe en attendant une réponse de ma part mais les mots sont bloqués dans ma gorge. La première fois j'avais la langue bien pendue mais actuellement, je ne sais pas quoi dire. En réalité je crois que je suis perturbée. Reprends toi Amahle ! C'est lui que tu dois tuer et pas l'inverse. Lui le ferai sans hésiter alors pense comme l'enflure.

– Tu as la fâcheuse tendance à ne pas me répondre quand je te parle. Et c'est quelque chose qui me déplaît fortement, commença t-il.

Je ne dis rien.

– Tu me prends pour ta pute ? il m'attrapa par le col et me souleva du sol. Tu tue mes hommes et tu essayes de t'enfuir. Tu me crois assez con pour te laisser me baiser ?

Suis-je bête ! Il doit avoir une multitude de caméras dans sa baraque alors il m'a facilement repéré.

– Je les ai tués pour ma survie. Eux n'auraient jamais hésiter à le faire non plus alors si tu ne sais pas tenir tes chiens c'est pas mon problème, lui crachais-je en pleine face.

Il rit froidement. Et me pousse violemment sur le sol et s'accroupit face à moi tandis que je gémis de douleur en me redressant doucement.

– Comment tu crois que tu me parles pauvre conne ? Une balle dans la cuisse ne t'as pas suffit ?

Je le fusillais du regard.

– La prochaine fois je tire juste là, repris le connard en désignant ma bouche. Je vais te le redemander pour la dernière fois. Qui t'envoie ?

– Je travaille seule si tu veux tout savoir. Personne ne m'envoie. Maintenant laisse-moi m'en aller je ne suis pas ton neuf mois !

Il me regardait avec indifférence en contractant la mâchoire. Je le vis prendre son arme derrière son pantalon et lever son bras. Il s'apprêtait à me tirer dessus lorsqu'une voix l'interpella au loin :

– Bosi, le vieux doit te parler. Ça concerne la msichana apparemment c'est important.

Je profitais de son moment d'inattention pour m'enfuir. Je me suis dégagée de sa prise rapidement et commençais à courir. Le problème c'est que je ne l'entendais pas me poursuivre. Alors deux options sont possibles : soit ce Moore est extrêmement important, soit il sait pertinemment qu'il finira par me retrouver. Et je ne sais pourquoi mais la deuxième proposition est plus plausible. Cependant quelque chose me frappe.

Tout à l'heure l'homme qui lui a parlé à dit quelque chose qui a piqué à vif ma curiosité. « La msichana » ça c'est du Swahili. Donc il est Kenyan. Sa deuxième origine ne me vient pas. Je ne sais pas où nous sommes sinon j'aurais pu deviner. Dans tous les cas je le découvrirais tôt ou tard.

DEMEURE AKIL MOORE, LONDRES
AKIL

Je la regardais s'enfuir avec indifférence. Elle est vraiment conne pour penser que je ne vais pas la retrouver. L'Angleterre m'appartient et en moins d'une journée je vais la retrouver. Elle s'est bien moqué de moi mais c'est terminé. Elle a tué douze de mes hommes sans ciller. Je ne sais pas d'où elle vient ni qui elle est ou encore ce qu'elle veut. Mais je vais lui faire payer leur décès. Et dire que j'ai juste failli lui mettre une balle dans la tête.