08 : 𝐓𝐄𝐑𝐑𝐄𝐒 𝐂𝐎𝐌𝐌𝐔𝐍𝐄𝐒

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LAVINGTON, NAIROBI, KENYA
AKIL

C'est la première fois après quelque semaines que je reviens au Kenya. D'habitude je ne pars pas pour revenir de sitôt mais là c'est impératif. Je reste le temps de quelques jours et repars peu de temps après. Arrivé devant la villa, j'ordonne à Kaarl d'emmener Keren dans une chambre sans oublier de fermer sa porte ainsi que ses fenêtres à double tour. Des gardes sont postés devant au cas où cette dernière fait des siennes.

Ne pouvant pas la laisser en liberté, j'ai pris la décision de l'emmener avec nous. Elle en avait beaucoup trop vu et entendu. J'ai pu voir l'effroi dans ses yeux quand elle a compris que nous ne connaissions pas sa copine. De plus cette fille m'intrigue énormément. Quand je la regarde, j'ai comme une impression de « déjà vu » c'est assez étrange.

La cérémonie des « Mafyans » a lieu dans deux jours. D'ici là, Xolani aura peut-être trouvé la localisation de cette folle alliée. En attendant, il nous faut gérer les transferts d'armes et de drogue qui ont lieu ici. Chaque visite que je fais sur mes terres doit toujours contribuer au bon fonctionnement de mes affaires. Je dois en tirer profit du mieux que je peux. L'urgence à l'heure actuelle sont les italiens. Je les ai d'ailleurs conviés à me rencontrer ici, chez moi, au Kenya pour les rassurer sur mon engagement. Et quand je dis engagement je parle bien évidemment de ce putain de mariage arrangé.

Loïs à côté de moi souris émerveillé en tapant des mains. Je ne l'ai jamais emmené ici. Ou du moins, je ne l'ai jamais emmené au Kenya tout court. Il devait toujours gérer mes affaires en Angleterre lorsque j'étais en déplacement. Et même s'il est très bête parfois, je dois avouer qu'il est dévoué et très loyal. J'ai pris la décision de l'emmener cette fois car j'ai besoin de toute mon équipe au complet. Jonas devrait nous rejoindre le jour même et de ce fait laisser sa femme ainsi qu'Evelyn à Londres.

Lui aussi je pourrais dire ce que je veux, j'admire l'équilibre et la stabilité qui règne dans son couple et dans sa vie de père. Je ne souhaite pas avoir d'enfants pour des raisons qui sont miennes, mais le voir avec sa fille est toujours très divertissant.

– Alors ça ! C'est de la baraque putain t'as même des cocotiers autour de chez toi, s'écria Loïs m'extirpant de mes pensées.

Je le toise un moment et fini par avancer.

– Mais bosi c'est la disparition de ta femme qui te rends aigri à ce point ? Se moqua t-il.

Il a l'art de m'embêter même quand il voit que je suis préoccupé et contrarié. À croire que tous les coups de poings que je lui donne ne le refroidisse pas. N'empêche ça ressemble plus à des tapettes qu'autre chose. Si je me mettais à battre mes hommes un par un, ils partiraient tous. Il faudrait que j'essaye de lui en mettre une vraie un jour, juste pour tester.

– Crois-tu que c'est le moment pour tes blagues merdiques Loïs ? Tu penses que je suis d'humeur à entendre ta voix de fillette de 9 ans dès huit heure du matin ?

Il plaque une main sur sa poitrine et prends un air offensé.

– C'est très méchant ce que tu me dis là ! Mais je vais rien dire parce que je veux pas te blesser.

Je pouffe et pénètre finalement dans ma maison.

Je l'ai faite construire il y a maintenant 5 ans. C'est une demeure inspirée d'une architecture contemporaine. Je l'ai uniquement décoré dans un style africain et moderne pour rappel de mes origines. Le salon est vaste et le plafond est haut. À l'entrée on retrouve une petite cascade au mur ainsi qu'une fontaine au centre. Des escaliers sur la gauche menant à l'étage, et un peu plus loin, une cuisine ouverte au salon. Je suis fier de cette maison car du peu que j'ai connu ma mère, je la sens présente chez moi.

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