Anastasie

4 - Un mystère toujours plus flou

           Le jour se lève à peine que je suis déjà réveillée, impossible de fermer l'œil cette nuit avec toutes ces questions qui me hantent. Il faut que je retourne voir cette libraire. Mais avant je vais essayer de voir Jasper pour qu'il m'en dise plus sur ce qu'il sait au sujet du château et du reste.

Je descends rapidement les trois étages de l'auberge, bois à la hâte un jus d'orange et parcours les couloirs de l'auberge. Au bout d'une bonne demi-heure à le chercher je me résigne et comprends que je ne le verrai pas ce matin. C'est quand même bizarre, j'ai presque l'impression qu'il m'évite...

J'arrive rapidement à la librairie et j'entre :

— Bonjour Martine, comment allez-vous ? salué-je.

— Bonjour, vous revoici ? me répond-elle, surprise de me voir.

— Oui, j'ai beaucoup aimé ce que vous m'avez raconté hier. Peut-être avez-vous d'autres petites informations ? je m'enquiers.

— Non je vous ai tout dit, du moins de ce que je connaissais à ce sujet.

— Je vois... Petite question, connaissez-vous le prénom du prince ? Je ne le vois écrit nulle part... demandé-je.

— Hum, il me semble que c'était Helas... non ! Mes souvenirs me jouent des tours ! Hélios ! Oui Hélios, il avait le nom d'un Dieu !

Hélios peut s'écrire avec ou sans le « H », mais la précision du Dieu me pousse à penser qu'il y a bien un « H » à son prénom.

— Hélios... C'est beau ! Et connaissez-vous le nom de sa femme ? demandé-je sur un ton inquiet de la tournure que prenait cette situation.

— Oui, elle avait un prénom peu commun, Anastasie !

— Oui c'est très beau... bafouillé-je.

Mon sang virevolte dans mes veines, je sens un poids se déposer sur mon estomac, c'est ridicule...

— Tout va bien ? Vous êtes très pâle... me dit d'une voix inquiète Martine.

— Oui merci, je n'ai pas déjeuné... Merci pour tout !

— Reposez-vous mademoiselle, c'est important ! clôture Martine en retournant à ses ouvrages.

— J'y penserai, passez une bonne journée.

Je marche vers la sortie mais je ne fais plus attention à ce que je fais, je suis comme en pilote automatique. Le fait que je sois ici est vraiment un hasard ? Ce n'est plus possible de croire cela. Tellement de choses semblent complètement folles, comment c'est possible ? Elle portait le même prénom que moi ? Coïncidence ? J'ai du mal à le croire.

Je décide d'appeler mon patron afin de savoir pourquoi il m'a réellement envoyée ici...

— M. Felton ? commencé-je d'une voix ferme.

— Bonjour Anna, tout se passe bien ?

— Vous saviez que ce dossier était impossible à traiter, pourquoi m'avez-vous envoyée ici ?

— Comment ça ? Être défaitiste ne sert à rien ! bougonne-t-il.

— Vous aviez déjà envoyé quatre équipes, cela n'a rien donné, jamais ne serait-ce qu'une info supplémentaire, alors pourquoi ? Ma voix commence à trembler.

— Tout va bien Ana ? Je sais que cette affaire est compliquée mais je n'avais pas envoyé mon meilleur élément !

— Je comprends pas... Ce dossier date de quatre ans, pourquoi s'accrocher autant ?!